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Malformations cardiaques congénitales :Des pathologies très angoissantes pour les parents

Publié le samedi 21 mars 2020  |  Aujourd`hui au Faso
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© Autre presse par DR
Dans le monde, on estime qu`environ 8 enfants sur 1 000 sont porteurs d`une malformation cardiaque
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Dans le monde, on estime qu’environ 8 enfants sur 1 000 sont porteurs d’une malformation cardiaque congénitale et la situation n’est pas rose au Burkina Faso.

l’adultefet, elle constitue un problème de santé publique difficile à prendre en charge, compte tenu du faible niveau socioéconomique, de l’insuffisance de plateaux techniques adaptés.

Diplômée en études spécialisées (DES) en pédiatrie et en poste au Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de Gaulle (CHUP-CDG), Dr Eliane Kiéma nous parle ici de cette maladie angoissante pour les parents dont l’origine reste inconnue dans 80% des cas.

Une malformation cardiaque congénitale est une malformation du cœur ou de ses gros vaisseaux due à un défaut de développement survenu durant la vie embryonnaire. Il existe plusieurs types de malformations congénitales cardiaques. Il s’agit des cardiopathies congénitales cyanogènes, des cardiopathies congénitales non-cyanogènes.

Mais au fait, pourquoi certains enfants présentent-ils des malformations cardiaques dès la naissance ? Dr Eliane Kiéma explique :

«Chez l’adulte le coeur peut être divisé en deux parties ; une partie gauche et une partie droite. La partie droite récupère le sang pauvre en oxygène et celle droite véhicule le sang riche en oxygène à travers l’organisme. Ces deux parties sont séparées par une cloison et ne communiquent pas ensemble. Par contre chez le nourrisson, le coeur peut présenter des différences anatomiques par rapport à celui de ladulte parce que le fœtus baigne dans un liquide et ne respire pas l’air».

Conséquence, au niveau des échanges de sang, ce sang ne s’oxygène pas par les poumons. L’oxygénation se fera plutôt grâce au placenta et le sang ne va pas suivre le même trajet que chez l’adulte. «Chez le fœtus, il aura tendance à prendre des raccourcis pour pouvoir s’oxygéner.

Le premier raccourci est un vaisseau sanguin supplémentaire qui communique directement le coeur avec la circulation générale. Le deuxième quant à lui est une sorte de trou pour une communication entre les parties droite et gauche», a précisé Dr Kiéma. En temps normal, poursuit-elle, dès la naissance, ces dits raccourcis doivent disparaître. Mais, il arrive que chez d’autres, au lieu de cela, ils persistent. C’est ce qui explique entre autres, l’observation d’anomalies cardiaques à la naissance.

Les symptômes d’une malformation cardiaque peuvent être divers, en allant d’un retard de croissance, des difficultés respiratoires qui surviennent surtout lors d’un effort, à la perte de connaissance et le squating (des enfants qui ont tendance à s’accroupir au moindre effort pour pouvoir se reposer).

A en croire Dr Kiéma, on peut aussi observer des signes physiques à type de cyanose (ces enfants auront une coloration bleue prédominant au niveau des ongles et des muqueuses notamment les lèvres), des hippocratismes digitaux (une déformation des doigts en baguette de tambour), une détresse respiratoire, des malaises anoxiques.

La malformation cardiaque congénitale doit donc être suspectée devant les signes ci-dessus cités. Toutefois, insiste t- elle, c’est l’écho doppler cardiaque qui permettra de confirmer la maladie. Le diagnostic prénatal peut également se faire au cours de la grossesse par l’échographie cardiaque fœtale.

Même si l’origine du mal reste inconnue dans 80% des cas, il y a néanmoins des facteurs qui sont beaucoup incriminés dans la survenue de cette maladie notamment les facteurs génétiques tels que les aberrations chromosomiques (la Trisomie 21). Les facteurs maternels liés directement à la mère pouvant être des agents infectieux comme la rubéole maternelle. Les causes toxiques telles que les médicaments, l’alcool, le tabac, les irradiations aux rayons X. Les facteurs métaboliques comme le diabète maternel.

Dans le monde, on estime qu’environ 8 enfants sur 1 000 sont porteurs d’une malformation congénitale et la situation est criante au pays des hommes intègres. Selon la DES en pédiatrie, en 2010, une étude réalisée sur 27 mois au Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de Gaulles (CHUP-CDG) a permis de recenser 109 cas de cardiopathies congénitales.

Cette étude menée par le Dr Georges Kinda, concluait que les cardiopathies congénitales représentaient sur la même période 0, 98% des consultations au CHUP-CDG. En 2014, une autre étude menée sur 24 mois au Centre hospitalier universitaire Sourou Sanou (CHU-SS) de Bobo-Dioulasso avait permis de recenser 66 cas de cardiopathies congénitales.

Des difficultés au niveau de la prise en charge

Très souvent, ce sont des pathologies très angoissantes pour les parents et les difficultés ne manquent pas. Dans notre contexte, le diagnostic est généralement tardif du fait que la plupart des patients viennent en milieu hospitalier après avoir fait le tour des tradipraticiens. En plus de cela, il y a l’insuffisance du plateau clinique pour la prise en charge. «La chirurgie cardiaque n’est pas totalement effective dans notre contexte et on est obligé souvent d’évacuer les patients à l’extérieur», déplore Dr Eliane Kiéma.

Là aussi, dans la majorité des cas, il se pose un problème de moyen financier et des patients sont contraints de se contenter d’un traitement médicamenteux qui ne peut guérir totalement le mal. Par ailleurs, nous avons aussi le problème de compliance au traitement, en ce sens que certains patients n’arrivent pas à suivre textuellement le traitement ; ce qui fait que beaucoup font des rechutes et des complications.

Mais qu’à cela ne tienne, avoir une malformation cardiaque n’est pas une fatalité en soi car, il est possible d’y remédier dans certains cas. En effet, ce sont des anomalies qui peuvent aller de symptômes bénins qui ne gênent pas le développement de l’enfant ou qui peuvent présenter des symptômes graves incompatibles avec la vie de l’enfant. «Le traitement sera fonction de la gravité du tableau clinique.

Nous avons un traitement symptomatique basé sur des médicaments tels que les digitaliques, les antibiotiques, les diurétiques. Leur rôle sera de prévenir l’insuffisance cardiaque et les infections», fait remarquer le Dr.

Du reste, la chirurgie s’avère le traitement efficace contre les cardiopathies. Et cette chirurgie consistera à corriger la malformation en rétablissant la physiologie cardiaque normale. Il est donc important de savoir qu «il n’y a pas de remède naturel qui puisse soigner une malformation cardiaque congénitale»,

Pour prévenir les cardiopathies congénitales, Dr Eliane Kiéma conseille aux femmes en âge de procréer de faire un bilan avant les grossesses ; éviter la prise dalcool, de tabac, de médicaments non indiqués au cours de la grossesse ; bien suivre la grossesse par des personnes habilitées.

Boureima SAWADOGO
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