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(COVID-19) Le continent africain entend apporter ses réponses à l’épidémie

Publié le mercredi 18 mars 2020  |  Xinhua
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© Autre presse par DR
Une scientifique fait des recherches sur le coronavirus, au laboratoire de l`Institut Pasteur à Dakar, le 3 février 2020
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L'épidémie de nouveau coronavirus n'a pas épargné le continent africain, où les gouvernements et les experts sont à pied d'oeuvre pour apporter une riposte selon les réalités nationales de chacun.

"Il faut vite briser la chaîne de transmission" de la maladie au nouveau coronavirus au Burkina Faso, a ainsi exhorté Metsi Makhetha, coordinatrice résidente du Système des Nations Unies dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

Pour elle, "il faut focaliser l'action et mobiliser les acteurs autour de ce qui doit être fait pour que le pays puisse vite prendre des mesures pour briser la chaîne de transmission et faire le travail tel que recommandé par l'OMS au niveau global".

"Ce qui est important aujourd'hui, c'est d'agir vite" a insisté Mme Makhetha. "Il faut que tous les Burkinabè soient mobilisés pour faire en sorte qu'il y ait un changement au niveau individuel, dans nos familles et dans nos communautés en ce qui concerne les mesures basiques d'hygiène".

S'agissant des mesures les plus importantes à prendre, Sakoba Keïta, directeur général de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de la Guinée, a indiqué dans un entretien à Xinhua que le premier impératif, c'est que les pays africains échangent des informations et des stratégies de lutte afin qu'une coordination puisse se tisser.

Il faut ensuite prendre des mesures énergiques pour limiter les déplacements des habitants des pays touchés vers le continent africain, mettre en place un système de contrôle et de suivi de ceux venant pour des raisons essentielles afin qu'ils ne propagent pas la maladie sur le contient, a-t-il souligné, ajoutant qu'il fallait aussi essayer de mobiliser plus de ressources pour faire face à cette épidémie.

En matière de financement des actions de riposte, on sait que les pays africains ont peu de moyens, a reconnu le Dr Keïta. Mais il faut une plus grande volonté politique pour que les efforts nécessaires puissent être pris en charge très rapidement dans les budgets nationaux, a-t-il réclamé.

L'une des armes majeures, "c'est la formation des biologistes, la formation de l'ensemble des acteurs de la santé pour la détection des signes et pour la réalisation des tests de diagnostic", a suggéré Ndeye Coumba Touré Kane, enseignante en bactériologie et virologie à la faculté de médecine, de pharmacie et d'odontostomatologie de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.

"Beaucoup de laboratoires sont actuellement outillés pour la réalisation de diagnostics dans le cadre de cette épidémie. Il suffit de former les biologistes et autres acteurs de la santé et de respecter les bonnes pratiques de laboratoire en fonction de la catégorie du virus pour pouvoir réaliser les tests et sauver beaucoup de vies", a détaillé la scientifique sénégalaise.

Pour Daouda Ndiaye, chef du département de parasitologie de l'UCAD, il importe de renforcer la coopération technique avec des pays comme la Chine afin de soutenir le Sénégal, qui a connu son premier cas confirmé de COVID-19 le 2 mars et en connaît aujourd'hui près d'une trentaine.

"C'est vrai que le Sénégal dispose d'une expérience dans le cadre du dispositif de riposte mis en place lors de l'épidémie d'Ebola. Il faudrait néanmoins ouvrir la porte à tous les partenaires techniques qui ont l'expertise dans ce domaine", a ajouté le Pr Ndiaye.

Il a plaidé pour une collaboration franche, mutuellement bénéfique, dans laquelle chaque pays apporte son expertise. "Aujourd'hui, le monde fait face à un seul ennemi, c'est le coronavirus. Il faut qu'on travaille main dans la main et que les populations suivent à la lettre les recommandations faites par le système sanitaire", a-t-il martelé.
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