La grève de 120 heures des syndicats contre l’application de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) sur les primes et indemnités a débuté, hier lundi 16 mars 2020. A Ouagadougou, la quasi-totalité des services publics tournaient au ralenti au premier jour du mouvement, selon un constat de Sidwaya.
Le fonctionnement de l’administration publique est affecté par la grève de 120 heures des syndicats contre l’application de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) sur les primes et indemnités. Sidwaya en fait le constat, au premier jour du mouvement, en faisant le tour de quelques services publics. La grève semble suivie par les fonctionnaires, qui voient à travers cette mesure, une « baisse » de leur pouvoir d’achat. Au Trésor public notre équipe s’est retrouvée devant un parking vide, deux guichets ouverts sur une dizaine, des bureaux fermés, etc. Dans l’enceinte du bâtiment, c’est le silence total, quelques chefs de service, qui somnolent visiblement derrière leurs ordinateurs, refusent de communiquer avec la presse. « Ce qui est sûr, vous avez constaté par vous-même ici nous avons juste un service minimum que nous assurons, et ce, jusqu’à 12 heures », a indiqué un des responsables. Même constat aux impôts.
L’employé de commerce, Idrissa Sawadogo, rencontré devant l’entrée principale, explique qu’il avait besoin d’un document de toute urgence. Malheureusement, il s’est heurté à un calme plat dans le service. Aucun bureau n’était ouvert, si ce n’est le poste de police qui filtre les entrées. Or, M. Sawadogo dit avoir obtenu un rendez-vous pour la semaine en cours, afin de traiter son dossier. Au siège de La Poste Burkina Faso, le service minimum est aussi de rigueur : cinq guichets sur huit sont ouverts. Dans cette société d’Etat, seuls les paiements et les encaissements sont effectués. Les autres services, comme celui des colis postaux et les douanes sont fermés. Le service minimum mis en place dans cette entreprise, a débuté aux environs de 9 heures. Toute chose que Maïmouna Sanogo, une cliente venue pour un encaissement pour assurer des dépenses funéraires, a déplorée. « J’ai eu un décès chez moi dans la région du Sud-Ouest, c’est pourquoi je suis là depuis 7 heures pour encaisser un peu d’argent avant mon voyage. Mais en raison du nombre limité de guichets, il m’a fallu trois heures pour être payée », a-t-elle indiqué.
Pour le responsable du département communication et relations publiques de La Poste, Lamine Diarra, dans les services déconcentrés de l’institution, le service minimum est respecté afin d’accompagner la clientèle. A la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM), les deux guichets fonctionnels débordent de monde. Des agents publics profitant de la grève ont confié, sous anonymat, être venus de la province pour déposer des dossiers. « Nous luttons pour réduire les délais de délivrance des titres et recevoir en même temps les nouveaux dossiers. Ce qui fait qu’il nous fallait une équipe pour continuer le travail en cette période de grève générale », a indiqué le directeur général, Mamadou Bougouma.