Le Programme de Micro Financement du Fonds pour l’Environnement Mondial-PNUD (PMF/FEM-PNUD) a initié, mardi 10 mars 2020, une sortie terrain en compagnie d’une équipe de journalistes de la presse audiovisuelle et écrite nationales, à Samtenga et Basgana, deux villages de la région du Centre-sud. La visite a permis à l’équipe de constater, à ces lieux, les fruits du projet grand-mères solaires.
En 2010, six femmes d’âge mûr du Burkina Faso, semi-lettrées et illettrées et membres d’organisations paysannes bénéficiaires du Programme de Micro Financement du Fonds pour l’Environnement Mondial-PNUD (PMF/FEM-PNUD), sont formées, durant un semestre, en énergie renouvelable en Inde. L’initiative qui s’inscrit dans le cadre du projet de promotion de l’utilisation des énergies renouvelables a porté fruit dans les localités d’origine de ces femmes encore appelées « grand-mères solaires ». Le mardi 10 mars 2020, une équipe composée de membres de la Coordination Nationale du PMF/FEM, du bureau pays du PNUD et des journalistes de la presse écrite et audio-visuelle est allée s’imprégner des réalités du terrain. Deux villages dans la région du Centre-sud ont été concernés par cette visite. Il s’agit de Samtenga dans la commune de Gogo et Basgana dans la commune de Manga. A Samtenga, première localité à accueillir les hôtes, la séance a débuté par des échanges à bâton rompu qui ont permis au Coordonnateur pays du PMF/FEM-PNUD, Noël Compaoré, de situer le contexte de la visite. Il a expliqué qu’elle participe aux activités commémoratives de la journée internationale de la femme et vise par la même occasion à assurer une visibilité aux grand-mères solaires dans leurs efforts d’adaptation aux changements climatiques. A ce sujet, les populations bénéficiaires ont soutenu que les installations électriques au solaire effectuées par les « techniciennes maison » leur est bénéfique à plus d’un titre. « La nuit, ma cour est éclairée et mes enfants ont de la lumière pour étudier. Nous chargeons nos portables et nous suivons aussi la télévision à notre guise », s’est réjoui Idrissa Nacoulma, à l’issue d’une visite de ses installations privées dont le coût total s’élève, a-t-il dit, à environ 30 000 francs CFA.
Des kiosques pour promouvoir davantage le solaire
Dans sa politique de promotion des énergies renouvelables en l’occurrence le solaire, le PMF/FEM-PNUD a initié en avril 2019 un projet de kiosques solaires. A Samtenga, l’équipe de visiteurs a constaté également le « succès » lié à cette entreprise qui suscite, selon M. Compaoré, de l’engouement d’autres partenaires désireux d’apporter leurs contributions pour une mise à l’échelle. Dans le kiosque de Samtenga, la grand-mère solaire des lieux, Aïssata Yaogo, a informé que les installations qui alimentent les appareils électro-ménagers permettent de garder au frais la nourriture et plusieurs jus à base de produits forestiers non ligneux comme le jujube et le pain de singe (fruit du baobab). Elle a ajouté que les recettes journalières du kiosque géré par l’association Nontaba dont elle relève tournent autour de 20 000 FCFA. Dans l’ensemble des dix (10) kiosques mis en place par le PMF/FEM-PNUD, la présidente de l’association des grand-mères solaires, Youl Yéri Sali, a assuré que, les recettes oscillent entre 5 000 FCFA et 50 000 FCFA. Mme Youl Yéri a également noté que les Kiosques sont aussi pourvoyeurs d’emplois permanents pour 2 à 4 femmes en moyenne dans les villages et ils constituent des cadres de rencontres et des lieux de restauration de qualité.
Au second site de la visite après Samtenga, les populations n’ont pas tari aussi d’éloges à l’endroit des projets du PMF/FEM-PNUD. En effet, comme à Samtenga, à Basgana, les bénéficiaires ont loué l’initiative des grand-mères solaires et des kiosques solaires qui a permis d’améliorer les conditions de vie des communautés notamment celles des femmes dont l’image s’est « fortement améliorée ». Aux dires des intervenants également, la gestion alternée du kiosque, le jour pour les femmes et la nuit pour les hommes, permet au groupement Delwendé Paspanga, responsable de l’ouvrage, de renforcer les liens de ses membres et de faire davantage d’économies.
Un succès reconnu hors du Burkina Faso
Le succès du projet grand-mères solaires qui a permis, selon M. Compaoré, à 1000 concessions dans 10 villages d’être électrifiés a fait écho au-delà des frontières nationales. En plus des félicitations et des honneurs reçus à travers la récompense d’une œuvre journalistique sur le sujet lors de la COP21 tenue en novembre 2015 à Paris, des projets de vidéos sont en cours pour permettre à l’initiative de faire école en dehors du Burkina Faso, a-t-il annoncé.
C’est considérant d’ailleurs l’impact social, économique et environnemental « satisfaisant » du projet, a ajouté Noël Compaoré, que l’Inde et le Burkina Faso ont convenu et construit en 2017 le Centre régional de formation en énergie solaire à Nobili (Niyor Yiida) dans le Centre-sud. Même si à ce jour, ledit centre n’est pas opérationnel, ce projet est une perspective heureuse, a souligné la présidente de l’association des grand-mères solaires. Dans le même registre, Youl Yéri Sali s’est réjouie de l’annonce du ministre de tutelle en 2017 qui informait leur mise en avant dans le cadre du projet de réalisation de mini centrales solaires et d’électrification de 100 000 ménages dans des villages du Burkina Faso.
Mais en attendant cette action d’intérêt général, elle s’est dit convaincue que le projet grand-mères solaires fera encore des merveilles dans nombre de villages du Burkina Faso. Embouchant la même trompette, la chargée de programme environnement au PNUD, Clarisse Coulibaly s’est félicitée que sa structure contribue à la mise en œuvre de cette action « salutaire » et « salvatrice ». « Quand nous voyons l’évolution du projet depuis 2010, nous sommes véritablement satisfaits des résultats», a-t-elle insisté.