Le pays est déjà confronté à de nombreux déplacés internes et des réfugiés dont les mouvements pourraient contribuer à la propagation de l’épidémie. Des acteurs de la santé espèrent des appuis extérieurs.
Le lundi (09.03.20), un couple burkinabé a été déclaré positif au nouveau coronavirus, le Covid-19, les premiers dans le pays.
Déjà, l’insécurité au Burkina a occasionné le déplacement de 765.000 personnes à l’intérieur dans le pays. A cela s’ajoute près de 30.000 réfugiés maliens et nigériens qui ont fui l’insécurité dans leurs pays.
Ces mouvements de populations pourraient aggraver la propagation du Covid-19. Mais l’ancien ministre burkinabè de la Santé, Seydou Bouda, semble minimiser l’impact des déplacés sur la propagation du virus.
« Les instruments de réaction rapide existent. C’est pour cela que, véritablement, je ne suis pas inquiet. », justifie-t-il.
Le pays est équipé pour réagir à n’importe quel type d’épidémie, comme par exemple la méningite qui frappe régulièrement le Burkina Faso, souligne aussi Seydou Bouda.
Un système de santé pas suffisamment équipé
Le pays peut certes détecter le Coronavirus chez un patient en trois heures. Mais pour l’instant, un seul centre de confinement est opérationnel, en attendant l’opérationnalisation de nouveaux centres, selon une source proche du milieu de la santé.
Cette même source se dit tout de même inquiète. « Si on a des cas avérés dans des camps de déplacés internes, avec la promiscuité, ça peut être très compliqué », explique-t-elle.
Toujours selon cette source, il faudra alors un appui extérieur pour le Burkina Faso, où il n’y a pas suffisamment de matériel et de médecins réanimateurs. Sans cela, le pays pourrait être « un foyer dangereux de la maladie pour l’Afrique de l’ouest ».
D’après Médecins Sans Frontières, « la situation du système de soins de santé, déjà extrêmement faible, pourrait être encore aggravée par le Covid-19″. Même si l’ONG précise que rien encore ne permet de supposer ce scénario catastrophe.
Il y a quelques jours, le Haut-commissariat des Nations unies, dans une interview à la Deutsche Welle, invoquait déjà un besoin urgent de prise en charge médicale pour les centaines de milliers de déplacés internes et les réfugiés au Burkina Faso.
La température qui monte souvent à 40° Celsius en avril dans le pays pourrait toutefois contribuer à empêcher la propagation de l’épidémie.