Une coalition syndicale forte de plus de 50 syndicats du public du Burkina Faso ont battu le pavé le samedi 7 mars 2020 pour disent-ils protester contre le prélèvement de l’Impôt unique sur le traitement des salaires ( IUTS ).
Les travailleurs du secteur public du Burkina Faso sont sortis nombreux le samedi 7 mars pour dire « non » à l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs du public, du parapublic et du privé que veut leur imposer Roch Marc Christian Kaboré.
Dès 9 heures le samedi 7 mars à Ouagadougou, des artistes tenaient les travailleurs en haleine au moment où le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié faisait une dernière réunion dans une des salles de la bourse du travail.
A 9 heures 20, il fait son apparition pour saluer les marcheurs et donne le top départ pour la marche. Celle-ci, est partie de la bourse du travail, au Rond-point de la bataille du rail en passant par l’avenue Oumarou Kanazoé pour finalement revenir à la bourse du travail. Plusieurs milliers de travailleuses et travailleurs entonnaient l’hymne national et brandissaient des multiples slogans pour exiger la suppression pure et simple de l’IUTS ainsi que d’autres décisions qu’ils jugent anormales.
« Prêts indument contractés par des anciens ministres, députés et président d’institution; A rembourser », « pour la relecture du code du travail, suppression de l’IUTS, mobilisation et lutte », « trop d’impôts tuent l’impôt », pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants. Dans son message aux marcheurs, Bassolma Bazié leur a dit de considérer que les rayons de soleil qui les touchent sont une bénédiction pour une vie meilleure.
Pour lui, le gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré veut diviser les travailleurs du privé, du public et du parapublic pour régner à travers l’impôt de l’IUTS. « Ce qui frappe et indigne les travailleurs et les citoyens de façon générale, c’est que le gouvernement, au moment où il choisit de s’attaquer aux travailleurs, ferme les yeux sur les détournements, les vols, les fraudes et autres malversations qui font perdre à l’Etat des centaines et des centaines de milliards de franc CFA.
C’est l’exemple de ce ministre du gouvernement Dabiré qui, au lieu de 1 155 000 Francs CFA prévus par le décret, se fait payer 2 940 705 Francs CFA », a fait savoir Bassolma. Plusieurs centaines de marcheurs sont sortis également à Bobo-Dioulasso, pour s’opposer à l’IUTS. Ils sont donc allés de la Bourse du travail en passant par le grand marché, jusqu’au gouvernorat. Là-bas, ils ont remis une lettre au secrétaire général du gouvernorat de la région des Hauts Bassins.
Bakary Millogo, secrétaire régional du collectif CGT-B des Hauts Bassins a invité le gouvernement d’arrêter de provoquer les syndicats. Selon lui, «il y a un abus dans l’utilisation de l’impôt et nous au cours des 120 heures de grève à venir, nous allons le démontrer ». Notons qu’une grève générale est annoncée par les syndicalistes du lundi 16 mars au vendredi 20 mars 2020. Selon le gouvernement, cet élargissement de l’IUTS répond à une question d’équité sociale alors que les syndicats estiment qu’il aura un impact sur le pouvoir d’achat.