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Candidats à la candidature du CDP : Les chances possibles du Président Eddie Komboïgo

Publié le mardi 10 mars 2020  |  Netafrique.net
Eddie
© Autre presse par DR
Eddie Komboïgo, 47 ans, le nouveau président du parti de Blaise Compaoré, le 10 mai 2015 lors du congrès du CDP.
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Le Bureau exécutif national (BEN) du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) vient d’adopter une directive et un calendrier afférent dans le cadre de la procédure de désignation de son candidat à la Présidentielle de novembre 2020. En attendant de connaitre la liste de ses éventuels candidats à la candidature, le président du parti, Eddie Komboïgo, pourrait au regard de ses atouts confortés par les multiples adversités, tirer son épingle du jeu.

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a entamé le processus devant conduire à la désignation de son candidat à la Présidentielle de novembre prochain. Les différentes phases de celle-ci font l’objet d’une directive et d’un calendrier adoptés lors de la dernière séance du Bureau exécutif (BEN). Contrairement aux oiseaux de mauvais augure qui ont inventé le scénario selon lequel le président d’honneur du parti, Blaise Compaoré, aurait demandé à l’actuel président du CDP, Eddie Komboïgo, de renoncer à son poste à la tête du parti avant de postuler pour la candidature à la Présidentielle, le choix du candidat de l’ex-parti majoritaire n’est guidé que par une démarche démocratique comme celle qui a permis, lors des Congrès de 2015 et 2018 de désigner son Président. Autant dire que, sauf cataclysme de dernière minute, Eddie Komboïgo, sera bel et bien candidat à la candidature du CDP pour la Présidentielle de 2020. Ce sera alors une belle revanche pour jauger l’ancrage de son parti et sa propre cote de popularité après avoir été recalé en 2015 par une loi électorale scélérate, dite Loi Chériff, taillée sur mesure pour écarter les candidats sérieux issus de l’ancien régime.

L’expert-comptable, dont les appétits politiques ont été découverts avec grand étonnement par le public burkinabè lors des élections couplées Législatives/Municipales de novembre 2012, semble avoir une longueur d’avance sur ses éventuels adversaires au sein du parti. Après avoir «sauvé » un ex-parti au pouvoir, déboussolé et désemparé aux lendemains de la chute de son emblématique fondateur Blaise Compaoré, celui-ci aurait réussi à recoller les morceaux à tel point que le CDP bénéficie aujourd’hui d’une relative assise confortable sur l’échiquier politique national. « Sans Eddie Komboïgo, le CDP allait voler en éclats après la chute de Blaise Compaoré. Il faut avoir au moins l’honnêteté de lui reconnaitre cela », a souligné lors d’une émission télévisée, Pargui Emile Paré, l’un des caciques du MPP. D’autant plus que le « Chat noir du Nayala » sait, plus que quiconque, ce que les bonzes de son parti avaient planifié et mis en œuvre pour « enterrer » le CDP. Eddie Komboïgo a eu le mérite d’organiser et de conduire la résistance et la résilience de l’ex-parti au pouvoir.

Il a non seulement résisté contre l’adversité endogène mais également contre l’adversité exogène.

Il revient que la principale force du président du CDP viendrait de la nouvelle génération. Il serait auréolé d’une grande popularité auprès de la jeunesse du parti. Il se susurre que des jeunes sont en train de s’organiser pour porter sa candidature à la candidature du parti en réunissant la somme des deux millions (2 000 000) F CFA nécessaires pour se porter candidat.

Ils promettent d’œuvrer pour que leur mentor franchisse cette étape interne au parti afin de mobiliser les vingt-cinq millions (25 000 000) F CFA devant figurer dans le dossier à déposer devant le Conseil Constitutionnel. La jeunesse du parti justifie son initiative par le fait qu’elle voit en Eddie Komboïgo, un modèle de réussite dont le parcours exemplaire de self-made man repose sur des qualités d’homme accessible et d’humanisme. On dit également de lui qu’il est très futé.

Des valeurs qui lui viennent certainement de sa longue expérience dans le secteur privé. Même si celui-ci n’est pas connu de tous, les intellectuels de tous bords qui ont eu à l’approcher, ne tarissent pas d’éloges à son endroit. Ils louent surtout son intelligence, sa patience, sa perspicacité et sa résilience. En effet, malgré les subterfuges de la Transition pour le « noyer » politiquement, son esprit d’unité, de rassemblement, de cohésion a triomphé de ses adversaires de tout acabit.

Il apparait que les efforts inlassablement consenti par Eddie Komboïgo pour replacer le CDP dans le jeu politique burkinabè, forcent l’admiration d’un certain nombre de personnalités et des militants de première heure, et non des moindres. Du coup, ils sont de plus en plus nombreux les « anciens » qui ne cessent d’appeler à faire bloc autour de sa personne afin de triompher des autres partis lors de la Présidentielle de novembre prochain.

Les potentiels candidats à la candidature, qui auraient pu mettre du sable dans son couscous, présentent des fortunes diverses. Certains ont publiquement clamé leur ralliement. D’autres sont confrontés à des handicaps limitant leur chance. La députée Juliette Bonkoungou/Yaméogo, malade, est toujours admise dans les hôpitaux de Paris en France. Présenté aussi comme un probable challenger, Jérôme Bougma, reste toujours en proie à des dossiers judiciaires non encore vidés.

Auréolé de sa sagesse de grand universitaire, le Professeur Joseph Paré a apporté son soutien tacite à Eddie Komboïgo dès les premières heures de son accession à la tête du parti. Militant non actif, l’ancien Premier ministre, Tertius Zongo, s’est toujours montré désintéressé à une quelconque aventure de candidat du parti à la Présidentielle.

Quant à celui qu’il a succédé à la Primature, Paramanga Ernest Yonli, il n’a pas passé par quatre chemins pour appeler, de vives voix, le Haut Conseil à soutenir le Président du parti dans la reconquête du pouvoir.

En dépit de l’animosité dont il a fait montre à un moment donné à l’égard de Eddie Komboïgo, le « très instable » Mahamadi Kouanda semble avoir rallié les rangs à la suite de l’appel de Blaise Compaoré. Le premier président de l’Assemblée nationale sous la IVè République, Arsène Bongnessan Yé, apparait aujourd’hui comme l’un des indéfectibles soutiens du Président du CDP. Sur la question du candidat du CDP à la Présidentielle, son successeur à la tête du Parlement, Mélégué Maurice Traoré, a, on ne peut plus clair : « Eddie Komboïgo sera notre candidat. Je ne serai candidat que si celui-ci renonce ».

Quant au dernier Premier ministre de Blaise Compaoré, « l’enfant terrible » de Pouni, Beyon Luc Adolphe Tiao, il compte parmi les fidèles des fidèles du président du parti. Celui-là même qui est rentré volontairement de la Côte d’Ivoire pour faire face courageusement à la cavale politico-judiciaire contre sa personne et son gouvernement. Dans sa légendaire clairvoyance, Beyon Luc Adolphe Tiao se montre régulièrement disponible pour défendre une éventuelle candidature de Eddie Komboïgo dans les médias nationaux et internationaux.

Autre avantage et non des moindres pour l’actuel président du CDP, il semble que les différentes structures sont actuellement acquises à sa cause. 80% des membres du BEN ainsi que 90% de ceux du Haut Conseil se seraient alignés derrière lui. Il en est de même pour les secrétaires généraux des 45 provinces. 95% d’entre eux, pourtant mis en place par Léonce Koné sous la commission ad hoc auraient basculé dans le camp de Eddie Komboïgo. La quasi-totalité des cadres du parti lui aurait également renouvelé sa confiance. Le piège s’est donc resserré autour de Kadré Désiré Ouédraogo (KDO), démissionnaire du CDP depuis septembre 2019.

Ayant surestimé ses forces en s’empressant de créer le parti, « Agir ensemble », il s’est tiré politiquement une balle dans le pied : bien qu’il ait lancé sa candidature depuis plus d’un an, son mouvement peine à enregistrer l’adhésion et le succès escomptés. Toutes les tentatives, entreprises çà et là avec ses partisans, pour diviser ou faire imploser le CDP, se sont avérées vaines. Ce cuisant échec dans l’œuvre de déstabilisation de l’ex-parti au pouvoir pourrait sonner un score lamentable au soir du scrutin de Novembre.

Au regard des atouts dont Eddie Komboïgo peut se targuer actuellement, même si le CDP accueille aujourd’hui KDO, il serait certainement battu à plate couture. Etant donné que sa personnalité d’homme politique et d’Etat s’est effrité à cause de ses errances et ses accointances avec des politiciens peu recommandables. Si l’ex-parti majoritaire parvient à franchir l’étape de désignation de son candidat à la Présidentielle sans trop de bruits ni de déchirure, il aurait ainsi démontré toutes ses capacités à renaître de ses cendres et à transcender ses contradictions pour le triomphe de l’intérêt supérieur. Le président du CDP, Eddie Komboïgo, conserve alors toutes ses chances. Le scrutin présidentiel s’annonce, d’ores et déjà, très disputé.

Donatien FOFANA,
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