OUAGADOUGOU (Reuters) – Bien avant de devenir célèbre au Burkina Faso, Line Banty a pris conscience de son albinisme alors qu'elle était la seule de sa famille à être gravement brûlée par le soleil lors d'une sortie à la plage.
Maintenant, en tant que présentatrice d'un spectacle de divertissement populaire pendant lequel elle domine l'écran avec ses robes de cire colorées et son large sourire, Banty, 27 ans, utilise sa célébrité pour inspirer les jeunes albinos à réaliser leur potentiel sans crainte ni honte. Selon ses mots, «gouverner le monde».
En 2015, elle a organisé un défilé de mode de rue albinos en Côte d'Ivoire voisine. Sur Facebook, elle compte plus de 10 000 fans et ses publications faisant la promotion de l'albinisme reçoivent fréquemment des centaines de likes.«Je me vois diriger une grande fondation pour aider mes frères et sœurs albinos et leur dire:« Hé, nous sommes comme tout le monde, c'est la peau qui est différente », a déclaré Banty dans son studio à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, après le tournage.
Comme beaucoup d'albinisme, la vie n'a pas été facile pour Banty. Les personnes atteintes de la maladie congénitale, qui provoque un manque de pigmentation de la peau, des cheveux et des yeux, sont souvent ostracisées. Dans certains pays d'Afrique subsaharienne, ils sont attaqués pour leurs parties du corps qui sont prisées dans la sorcellerie.
Banty a été kidnappée deux fois à cause de son état et frissonne à la mémoire d'un ancien petit ami qui a pris des coupes de cheveux pendant qu'elle dormait, pour la chance.
«Etre juste une femme est un travail à plein temps … et prouver ensuite à tout le monde, en particulier aux hommes … que nous avons plus dans la tête que sous nos vêtements. C'est très dur."
L’Association des femmes albinos du Burkina Faso montre chaque week-end des enregistrements des programmes de Banty aux filles albinos pour les aider à surmonter leurs complexes.
"Beaucoup de filles ont fini par se dire que si elle est une albinos épanouie, qui vit librement, je peux essayer aussi", a expliqué Maimouna Deni, présidente de l'association.
Écriture par Edward McAllister; Montage par Mark Heinrich
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