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La CEDEAO et l’UA devraient être plus visibles dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, selon un acteur de la société civile sénégalaise

Publié le mardi 3 mars 2020  |  Xinhua
Burkina
© Autre presse par DR
Burkina : Les forces armées libèrent des esclaves sexuelles et neutralisent 32 terroristes
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La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Union africaine (UA) auraient dû être plus visibles et plus décisives dans la lutte contre les groupes armés qui mènent régulièrement des attaques terroristes meurtrières au Mali, au Niger et au Burkina Faso, a estimé ce lundi à Dakar, le coordonnateur du Forum social sénégalais, Mamadou Mignane Diouf.

"La CEDEAO et l'UA auraient dû être plus visibles et plus décisives dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Les forces militaires des pays de ces deux instances ne sont pas au-devant des opérations sur le terrain. Ce sont plutôt les Nations Unies, la France et les USA qui semblent mener les opérations", a-t-il indiqué au cours d'une interview accordée à Xinhua.

M. Diouf a rappelé que depuis près de 10 ans, le Sahel fait face à une situation d'insécurité avec des attaques de groupes armés, devenues presque quotidiennes dans certains pays comme le Mali, le Burkina, et le Niger. Ces attaques meurtrières ont fait des milliers de victimes et de déplacés dans les zones ciblées.

Il a aussi rappelé que la zone du Sahel est à la fois, une région très immense, riche et convoitée. La position géostratégique de cette partie de l'Afrique, avec des limites frontalières qui la lie à de nombreux pays comme le Maroc, l'Algérie et la Libye, fait donc d'elle une zone très importante et utile pour des positions militaires.

"Cette partie, a-t-il expliqué, détient des richesses en ressources naturelles et minières qui sont très recherchées par les grandes puissances en compétition", a-t-il souligné.

Selon lui, c'est suite à l'assassinat de l'ancien dirigeant de la Libye, Mouammar Khadafi, que des armes de l'armée libyenne, ont été évacuées en grande partie, dans ces trois pays (Mali, Niger et Burkina Faso).

"Le Mali est presque divisé en deux, le Burkina Faso sous des attaques au quotidien, et le Niger, avec les zones de migration autour des frontières libyennes et algériennes va aussi vivre des moments difficiles", a-t-il soutenu.

"Nous ne condamnons pas la CEDEAO et l'UA, mais cela montre encore une fois, les limites des capacités de l'Afrique sur la scène internationale. Imaginez un peu si la CEDEAO et l'UA avaient des forces militaires armées, équipées, et en nombre suffisants, ce qu'elles auraient pu faire en mobilisant des troupes commandées par des officiers supérieurs africains", a expliqué M. Diouf.

Pour lui, il s'agit d'une crise géopolitique, "sous fond d'envie de contrôle des ressources naturelles des riches pays qui sont dans la zone et dont les armées et les capacités de résistance militaires sont encore très limitées. Pour nous la CEDEAO et l'UA devraient jouer les rôles de premier plan dans cette crise. Ce qui n'est pas (pour le moment) le cas".

Selon lui, si cette situation d'attaques terroristes perdure encore des années, on va vers le désastre total et sans doute un déplacement de ces mouvements terroristes vers les pays de la côte maritime atlantique.

"Bien évidemment, c'est une question politique qui sera traitée d'une façon politique, dans un contexte de géopolitique très militaire et une mondialisation d'accaparement, d'exclusion et de séparatisme", a-t-il conclu.
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