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Burkina Faso: Après les églises, voici les prochaines cibles des djihadistes…

Publié le jeudi 20 fevrier 2020  |  Netafrique.net
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Ouagadougou, comme au sortir d’un cauchemar. Après Pansi, Kelbo. Deux localités frappées en moins de 48 heures, avec à la clé, un bilan lourd. 27 morts, civils et militaires, abattus dans des circonstances différentes, mais toujours avec le même acharnement. Pendant ce temps, d’autres localités du pays sont hantées par l’épouvante djihadiste. Dans la capitale, on n’en revient pas. Sur les réseaux sociaux, c’est un air d’impuissance, mêlé de fatalité qui transparaît dans les réactions. Finalement, le mal qui sévit en province, devient trop grand pour être combattu. Dans cette folie meurtrière, les agresseurs se font de plus en plus explicites. Après les massacres de Sebba et de Pansi, dans des temples chrétiens, leurs intentions ne font guère l’ombre d’un doute. Les cibles sont formellement identifiées : Les adeptes du christianisme et toute personne, réticente à se plier aux principes de la Charia, la Loi islamique. Ceci, au grand dam des Ouagalais, qui pour certains commencent à peine à réaliser l’ampleur du drame.

Apparue dans le Nord du Nigéria où existe une minorité chrétienne assez active, cette méthode initiée par les islamistes de Boko Haram, affiliés entre-temps à l’Etat Islamique pour devenir le groupe Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO), même si une faction dissidente moins en vue subsiste, commence à s’exporter avec un succès, pour le moins inavoué, dans la partie septentrionale du Burkina. Et par qui ? Par les mêmes auteurs, dont l’influence dans les milieux islamistes de la région, dépasse largement l’espace territorial du Lac Tchad, berceau de l’EIAO. S’ils ne sont pas directement concernés par les violences, les Burkinabè, dans leur ensemble se montrent de plus en plus frileux. Le phénomène qu’on croyait en voie d’éradication hier, semble plus que jamais insurmontable. Ni les changements pompeux à tête de l’état-major, ni les opérations conjointes des armées de la région menées dans le cadre du G5 Sahel, ni le renforcement de la présence militaire Française après le Sommet de Pau, encore moins la mobilisation des Volontaires pour la Défense de la Patrie, VDP, n’ont jusqu’à présent apporté un début de réponse à cette crise sécuritaire qui s’enlise au quotidien.

Dans leur logique de défiance ouverte contre l’autorité de l’état, les milices islamistes pourraient très bientôt s’attaquer à d’autres cibles, pour l’instant, insoupçonnés. Pour parvenir à instaurer la Charia, il faut faire plus que de s’en prendre aux églises. Les musulmans aussi, dans leurs différents lieux de culte, sont dans le viseur des djihadistes. Là-dessus, les analyses sont formelles. La terreur devrait s’introduire incessamment dans les mosquées, comme cela fut le cas dans le Nord du Nigéria. Le mode opératoire n’est en réalité pas très différent.les terroristes, parrainés par des réseaux financiers du Golfe, manœuvrent habilement la stratégie de l’usure. Les attaques ne sont pas unidirectionnelles. Toutes les franges de la société Burkinabè sont visées.

Une option qui, pour l’instant, marche plutôt bien, avec l’appui impassible du Gouvernement en place à Ouaga, qui réussit la prouesse, même en plein milieu du chaos, de poursuivre sa croisade contre une partie de ses concitoyens, parmi les plus influents de l’arène politique, toujours contraints à l’exil, en dépit des nombreux appels à une réconciliation véritable émanant de la quasi-totalité de la société civile Burkinabè.

Raoul MOBIO
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