Une délégation de la Banque mondiale conduite par son directeur général des opérations, Axel Van Trotsenburg a visité, l’incubateur Keolid, dans l’après-midi du mercredi 19 février 2020 à Ouagadougou.
L’Appui à l’entrepreneuriat des jeunes est l’un des axes stratégiques d’intervention de la Banque mondiale au Burkina Faso. A cet effet, elle finance à hauteur de 12 milliards FCFA, le projet e-Burkina, qui a pour objectif global, de soutenir le développement de programmes d’incubation numérique.
Présent à Ouagadougou dans le cadre d’une visite de travail, le directeur général des opérations de la Banque mondiale, Axel Van Trotsenburg, a profité de l’occasion pour s’imprégner de quelques réalisations du projet. C’est dans ce cadre qu’accompagné d’une forte délégation, il s’est rendu dans l’après-midi du mercredi 19 février 2020 dans les locaux de l’entreprise Keolid, un incubateur financé par la Banque mondiale dans le cadre du projet e-Burkina.
Au cours de la visite, la délégation a eu droit à une brève présentation de l’entreprise par son président Lassane Ouédraogo. A ce propos, Mr Ouédraogo a indiqué que Keolid est une entreprise, dont la vison est de bâtir un écosystème d’innovation pour transformer le Burkina Faso. Poursuivant, il a noté que sa structure a quatre objectifs principaux, à savoir accroitre les compétences et l’employabilité des ressources humaines au Burkina Faso et soutenir la création d’entreprises innovantes.
« Nous avons également pour ambition de créer les conditions d’échanges par la proximité des acteurs et des ressources technologiques et encourager la créativité et l’autoemploi » a-t-il détaillé. Pour atteindre ces objectifs, M. Ouédraogo a fait savoir que sa structure est bâtie autour de quatre axes stratégiques : le centre de formation, le centre d’incubation, le laboratoire et la communauté. Au cours de sa présentation, il a mis un accent particulier sur le centre d’incubation qui constitue le noyau de l’entreprise.
Selon ses explications, ce centre est un espace de co-working ouvert aux jeunes et femmes afin de les aider à maturer leurs projets. De ce qu’il a dit, le processus d’incubation est subdivisé en sept phases que sont le profilage, la formation et la qualification, le prototypage, la mise en place d’un plan d’affaires, la création d’entreprises, le financement et la promotion.
77 jeunes formés
Le président de Keolid a fait savoir aux visiteurs que son entreprise s’est fixé pour objectif, à travers son programme « OpenEntreprise », de coacher 300 personnes dont 30% de femmes. Un coaching qui, a-t-il espéré, pourra conduire à la création d’au moins 20 startups innovants. Pour l’heure, il a indiqué que 77 personnes ont été formées. Il précise aussi que sept d’entre eux sont au stade de prototypage de leurs projets. Lors du passage de la délégation à Keolid, trois d’entre eux ont pu présenter leurs projets. Au nombre d’eux figure Roger Zoundi, initiateur de M’score, un registre de biens pour le warrantage et l’assurance agricole.
Le jeune Zoundi, grâce à la formation et à l’incubation de Keolid dit être à 58% de réalisation de son projet. Un projet qui, à l’entendre, est parti du constat que seulement 17% des agriculteurs au Burkina Faso ont accès aux crédits du fait des garanties à apporter avant l’octroi des crédits. Une « injustice » qui devrait, à l’en croire,
être corrigée grâce à son initiative qui va permettre aux agriculteurs et aux éleveurs d’utiliser les biens matériels tels que les récoltes et les animaux comme garantie pour accéder aux crédits.
A l’issue des présentations et de la visite des locaux, le DG des opérations s’est dit impressionné par les capacités des jeunes Burkinabè qui, selon lui, disposent de toutes les potentialités pour mettre en place des entreprises innovantes qui vont transformer l’économie du pays. Il a donc affirmé ne pas regretter l’appui de son institution à des incubateurs comme Keolid qui vont aider les jeunes à concrétiser leurs projets. Pour lui, l’appui à ce type d’incubateur est aussi une manière pour la Banque mondiale d’apporter son soutien aux pays comme le Burkina Faso qui traverse des moments difficiles du fait du terrorisme. Il a d’ailleurs promis que son institution fera encore plus pour le « pays des Hommes intègres ».