Le Chef de file de l’opposition politique burkinabè (CFOP) a animé sa traditionnelle conférence de presse, le mardi 18 février 2020 à Ouagadougou. Le processus de la réconciliation nationale et le massacre de fidèles chrétiens dans le Yagha, la « politisation » du Médiateur du Faso sont, entre autres sujets abordés avec les journalistes.
La réconciliation nationale était encore au menu de l’hebdomadaire point de presse de l’opposition politique, animé le mardi 18 février 2020 à Ouagadougou. Pour le président de la convergence de l’espoir, Jean Hubert Bazié, et celui du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF), Adama Séré, animateurs de cette conférence de presse, le processus de la réconciliation a connu des avancées dans le sens des conclusions du Dialogue politique. Selon les conférenciers, par correspondance datée du 21 janvier 2020, le Chef de file de l’Opposition, Zéphirin Diabré, a été invité par le ministère en charge de l’administration territoriale et de la cohésion sociale à organiser la réflexion dans sa composante et lui soumettre ses propositions.
Ce qui constitue une avancée que note le CFOP qui, selon M. Bazié a déjà examiné la question et ses propositions seront transmises aux autorités compétentes. « L’opposition politique se réjouit du fait qu’après les travaux du dialogue politique, le gouvernement se soit enfin décidé à initier quelque chose sur le sujet », a-t-il indiqué. Sur la question des attaques terroristes, l’opposition a invité l’Etat à sécuriser les lieux de culte et de rassemblement. En effet, au regard des attaques de plus en plus orientées vers les églises, l’opposition appelle à la création d’un Observatoire national des libertés religieuses. Cette structure, selon M. Bazié, devrait être composée des personnalités des principales religions pour veiller à ce que les ennemis du peuple ne parviennent pas, par des manipulations, à créer un affrontement interreligieux. Par rapport à la distribution des Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) par des particuliers, les animateurs du point de presse ont estimé qu’elle n’est pas appréciable. Car, ont-ils soutenu, délivrer des CINB aux populations est un devoir de l’Etat et les Burkinabè doivent être égaux dans son obtention. Réagissant sur la récente lettre ouverte du Pr Etienne Traoré relative à « l’immixtion » de l’actuel Médiateur du Faso, Saran Sérémé, dans les affaires politiques, M. Bazié a indiqué que cette interpellation fait écho à d’autres déjà formulées par des citoyens, pour dénoncer « un mélange de genres ».
Pour lui, la république fonctionne selon des règles et des principes. A l’écouter, Etienne Traoré a posé un problème qui doit être examiné et résolu. « Cette fois-ci, la dénonciation vient de la majorité. L’opposition politique n’est donc pas dans une posture partisane », a réagi M. Bazié. Sans avoir la prétention de remettre en cause une décision de justice, l’opposition pense que la récente condamnation des blogueurs Naïm Touré, Aminata Rachow et de Lahousseni Tahar Ouédraogo est inopportune. Pour M. Bazié, ces activistes contribuent à la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance. Dans cette dynamique, l’opposition a exigé, entre autres, la diligence dans le traitement des dossiers de crimes de sang, du charbon fin et de « l’enrichissement illicite » de certains ministres.