Le Syndicat autonome des travailleurs des péages du Burkina Faso (SYNATRAP-BF), a annoncé ce mardi 18 février 2020, face à la presse à Ouagadougou, une grève allant du 27 février au 1er mars 2020, en vue de l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents de péage du Burkina Faso. Lors de ce débrayage, les barrières des péages seront levées et de millions de FCFA ne seront pas recouvrés pendant cette période de lutte, selon, le syndicat.
Ces agents de péages qui se disent victimes de «gestions macabres depuis 1998» se sont indigné et ont égrené face aux hommes de médias un chapelet de préoccupations touchant leur corps de métier. Cette situation impacte aussi ce service de recouvrement de l’Etat qui fait rentrer des milliards de francs CFA au Burkina.
«En temps de pluies, les agents sont obligés de mettre les carnets dans des sachets plastiques pour les protéger. Sur nos lieux de travail, il n’y a pas de chaises, même les agrafeuses ce sont les agents qui se débrouillent pour les payer. Certaines maisons trouées n’ont pas de vitres et pour les portes qui ne se ferment pas, on est obligé de les attacher avec du caoutchouc, or nous percevons des millions», a dépeint le secrétaire général du SYNATRAP-BF, Boubacar Dianda.
Cette situation, a ajouté M. Dianda, a provoqué la mort d’un de leur collègue qui a été «fauché mortellement à Koupéla lors d’un passage du chef de corps de Fada N’Gourma, il y a deux ou trois semaines de cela». En plus de ces soucis, le personnel manque aussi de statut, c’est-à-dire un contrat de travail qui doit être assorti d’un plan de carrière bien clair, a-t-il enchainé. «Depuis qu’on a été transféré au Fonds spécial routier (FSR-BF), on a plus de contrat de travail», a-t-il dit.
En 2018, un travail d’une commission interministérielle avait donné des orientations pour une gestion saine des péages, ont rappelé les conférenciers qui déplore que «malheureusement la direction actuelle du FSR-B a fait du péage une propriété exclusive, ramant à contre-courant des orientations de la commission». Selon le syndicat, sa plateforme revendicative déposée au niveau des autorités dont le département des Infrastructures qui est son ministère de tutelle compte 17 points qui seraient restés sans suite.
Il s’agit entre autres de «l’adoption d’un statut du personnel assorti d’un plan de carrière valorisant, l’adoption d’un manuel de procédure administrative et financière, l’octroi d’une indemnité spécifique aux surveillants de barrières pour compter du 1er janvier 2019, la réintégration de l’indemnité de transport pour compter du 1er janvier 2028, la réfection et dotation des postes de péages en matériels et équipements de travail adaptés dans un bref délai, la mise en place d’un système et/ou stratégies de sécurisation des postes de péage et la promotion des agents du péage par la reconnaissance de la nation (décoration) au travail abattu depuis plus de vingt ans».
Les conférenciers ont rassuré n’avoir pas un problème de recouvrement mais de gestion. Raison pour laquelle, la prévision de 2018 qui était de six milliards FCFA ont été atteints puisque c’est sept milliards au total qui ont été encaissés. C’est pareil pour 2019 où la prévision visait sept milliards FCFA mais c’est au finish près de huit milliards qui ont été recouvrés.
Les agents du péage disent également être touchés par les attaques terroristes. Plusieurs postes de péage dont ceux de Yindéré, Bobo-Dioulasso, Dédougou et Ouahigouya, ont malheureusement été attaqués et l’agression du poste de Ouahigouya a même conduit à la mort d’un de leurs camarade.