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Région du Sud-Ouest : Les promesses du Premier ministre aux populations

Publié le mardi 18 fevrier 2020  |  NetAfrique.net
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© Autre presse par DR
Le premier ministre en visite officielle dans le Sud-Ouest
Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré effectue, les 14 et 15 février 2020, une visite officielle dans la région du Sud-Ouest. Accueilli dans la commune de Oronkua par les autorités régionales, le chef du gouvernement va ainsi à la rencontre des forces vives des quatre provinces de la région (Ioba, Bougouriba, Poni et Noumbiel).
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Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a effectué, les 14 et 15 février 2020, une visite officielle dans la région du Sud-Ouest. A l’occasion, il a échangé avec les forces vives autour des défis sécuritaires et du développement.

Nommé chef du gouvernement en janvier 2019, Christophe Joseph Marie, a initié depuis lors, une série de concertations avec les forces vives des 13 régions du pays. Dans ce cadre, il a effectué, les 14 et 15 février 2020, une visite officielle dans le Sud-Ouest, sa région natale, accompagné de quelques membres du gouvernement, dont les ministres en charge de la sécurité, Ousséni Compaoré, de l’éducation nationale, Stanislas Ouaro, des infrastructures, Eric Bougouma, des ressources animales, Soumanogo Koutou et de la jeunesse, Salifo Tiemtoré. A Oronkua, dans la première commune de la région, le Premier ministre et sa délégation ont été accueillis, dans la matinée du vendredi 14 février 2020, par le gouverneur du Sud-Ouest, Tagsseba Nitiéma et les populations.

Audiences avec les autorités religieuses, visite de courtoisie aux chefs de canton, bain de foule dans toutes les communes traversées, dialogue direct avec les forces vives des provinces du Ioba (Dano), de la Bougouriba (Diébougou), du Noumbiel (Batié) et du Poni (Gaoua), M. Dabiré s’est livré à un exercice de redevabilité en écoutant les préoccupations d’une région qui l’a vu naître et en apportant des éléments de réponses. De Dano à Batié en passant par Diébougou et Gaoua, le Premier ministre a d’abord passé le message du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré aux fils et filles de la région.

Il a réitéré l’appel du chef de l’Etat à l’union sacrée contre le terrorisme, et à éviter les conflits communautaires, et sa volonté de réaliser non seulement des projets de développement, mais aussi des élections libres, transparentes et apaisées, le 22 novembre 2020. Le Premier ministre a également expliqué les mesures gouvernementales, en vue d’endiguer le terrorisme, avant de recommander aux populations, d’éviter « l’erreur fondamentale » de penser que les attaques terroristes n’arrivent qu’aux autres régions. Il les a donc appelé à une « franche » collaboration avec les Forces de défense et de sécurité (FDS) et à une solidarité «agissante» avec les déplacés internes des régions sous menace terroriste.

Des routes impraticables
A Dano où le Premier ministre a entamé son exercice, le gouverneur du Sud-Ouest, Tagsseba Nitiéma, a salué cette communion avec les populations de la région. Pour sa part, le haut-commissaire du Ioba, Jean Pierre Vogna, a expliqué que sa province regorge « d’énormes » potentialités agropastorales, hydrauliques, forestières, minières, dont l’exploitation judicieuse devrait contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations.

Malgré les efforts du gouvernement dans ce sens, a-t-il précisé, la pression foncière, les pénuries d’eau, le mauvais état du réseau routier, l’insuffisance des locaux administratifs et la faible extension du réseau électrique entravent le développement de la région. Le haut-commissaire du Ioba a ainsi souhaité voir la construction des barrages de Ouessa et de la Bougouriba, d’un hôtel administratif à Dano et d’au moins deux services de sécurité.

De plus, les représentants des personnes âgées, des femmes, des jeunes et des élus locaux ont souligné la non-effectivité du processus de transformation des CSPS des chefs lieux de communes en centres médicaux, l’« urgence» de doter Dano d’un service de radiologie et d’échographie fonctionnel, la création d’un centre des métiers pour éviter la déperdition scolaire au profit des sites d’orpaillage, du mariage précoce, et de réhabiliter et équiper la Maison de la femme.

L’opérationnalisation du centre de formation et d’insertion professionnelle de la province, la construction d’un lycée scientifique à Gaoua et d’une salle polyvalente à Dano, l’entretien courant des routes devenues impraticables, l’ouverture de pistes d’accès au service sociaux de base, le bitumage de plusieurs routes et la résorption de plus de 60 écoles sous paillotes ont été posées sur la table de l’hôte.

Un échographe pour Dano
En réponse, le Premier ministre dit avoir pris la mesure des problèmes évoqués avant de prendre l’engagement d’y apporter des solutions. « Pour les questions d’imagerie médicale, je prends l’engagement de répondre à cette préoccupation le plus rapidement possible », a-t-il confié, sous l’ovation du public. Il a également fait savoir que le gouvernement a décidé de faire dorénavant des études de faisabilité, avant toute réalisation d’envergure.

Pour les barrages de Ouessa et de la Bougouriba, a-t-il ajouté, les études ont déjà été réalisées et « placées » auprès de partenaires en vue du financement de leur construction. Le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, a également ajouté que pour 2020, l’exécutif a déjà adopté les dossiers de l’entretien courant de la route Pâ-Gaoua, de même que ceux relatifs à la construction de 80 km de pistes rurales et d’ouvrages de franchissement (ponts).

Le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, le Pr Stanislas Ouaro, a rappelé que de 2016 à 2019, dans le Ioba, 24 Collèges (CEG), deux lycées, un centre d’éveil et un centre d’éducation de base non formel ont été achevés ou sont en cours de l’être. De plus, a-t-il dit, 33 écoles à trois classes ont été construites dont 28 pour résorber les écoles sous paillottes. Pour 2020, le ministre Ouaro a annoncé la réalisation de deux CEG, de 6 écoles, d’un lycée et l’érection du CEG de Bouni en lycée. Pour le lycée scientifique de Gaoua, le marché d’appel d’offres sera lancé en mai pour que les travaux démarrent en 2020 en vue de la rentrée 2020-2021.

Le ministre de la Jeunesse et de la Promotion de l’entrepreneuriat, Salifo Tiemtoré, a toutefois déploré le manque d’engouement des jeunes du Sud-Ouest pour les différents fonds d’appui à la création d’emplois des jeunes et des femmes. Son collègue, chef du département des Ressources animales, Soumanogo Koutou, a annoncé la réalisation de forages pastoraux, de parcs de vaccination et de boulis, de marchés à bétail et de postes vétérinaires de part et d’autres dans la région.

Dans l’après-midi du vendredi 14 février 2020 à Diébougou, la cité de la terre blanche, le Premier ministre a reçu les bénédictions du chef de canton, avant d’échanger avec les forces vives de la province de la Bougouriba. A l’occasion, M. Dabiré a signifié que l’exercice auquel il s’est livré répond à l’expression de la volonté du gouvernement d’écouter les citoyens.

Au chapitre des doléances, les représentants des élus locaux, des femmes, des personnes âgées et des jeunes sont passés, à tour de rôle, pour, entre autres, demandé la réhabilitation du réseau routier notamment le tronçon Nako-Tiankoura-Diassara. A cela, s’ajoutent la construction de bâtiments pour remplacer 78 classes sous paillotes dans les communes de Bondigui, Diébougou et Dolo, la construction des forages, le renforcement de la lutte contre les mutilations génitales féminines, la protection des droits de la femme, l’octroi de microcrédits … Pour le ministre Ouaro, le gouvernement a consacré environ 27% de son budget 2019 à l’éducation mais des difficultés demeurent.

Bitumer la route Gaoua-Batié
Après deux heures de calvaire sur l’axe Gaoua-Batié, seulement longue de 67 km, la délégation du chef du gouvernement a rejoint Batié, la cité de Dah Maar, le samedi 15 février 2020. Le haut-commissaire de la province frontalière (Ghana-Côte d’Ivoire), Thomas Niampa, a expliqué que le Noumbiel a une vocation agro-sylvo-pastorale et de production céréalière.

La province, a-t-il ajouté, dispose d’une réserve forestière de 40 000 ha et d’une réserve minière, dont l’exploitation pourrait contribuer au développement de la province et du pays. Toutefois, M. Niampa a relevé des contraintes auxquelles la province fait face, notamment le faible maillage sécuritaire, les attaques à mains armées, l’état défectueux du réseau routier dont la RN 11 Gaoua-Batié-Frontière de la Côte d’Ivoire, l’insuffisance de salles de classe, de personnel enseignant, d’infrastructures administratives et d’ambulance pour le CMA de Batié.

Les représentants des différentes couches sociales du Noumbiel ont aussi exposé des problèmes notamment liés au manque d’échographe au CMA, de fonds de soutien aux Activités génératrices de revenu (AGR) et de petites unités de transformation de produits locaux, souhaitant l’équipement et l’opérationnalisation de la Maison de la femme pour en faire une centre de transformation et de commercialisation des produits.

La construction d’une école technique, d’un centre de formation dans les métiers, le contrôle de l’usage des produits chimiques dans les sites aurifères, la résorption des écoles sous paillotes, la protection de la forêt de Koulbi en proie à l’orpaillage, l’accélération du transfert des ressources et des compétences au profit des collectivités territoriales, l’aménagement de points d’eau pour l’agriculture et l’élevage et, l’installation d’un détachement militaire à Batié pour faire face à l’insécurité sont, entre autres, souhaits de la province.

Des ambulances en fin février

« Pour le CMA, j’ai donné des instructions pour que la question de l’échographie soit réglée. Pour ce qui concerne les ambulances, le chef de l’Etat s’est engagé à doter chaque commune d’une ambulance neuve et nous avons commandé 300 ambulances. D’ici le 28 février, vous allez entendre parler de nous », a notamment lancé le Premier ministre. Et de poursuivre qu’après avoir emprunté l’axe Gaoua-Batié, il a signifié au ministre des Infrastructures que Saye Zerbo a été le 1er président à se rendre à Kpêré et que le président Kaboré devra être le 1er à inaugurer son bitumage avant la fin de son deuxième mandat.

Celui-ci a assuré les populations que les études sont achevées en 2018 et que la recherche du financement « est en très bonne voie ». « Nous allons tout faire pour lancer les travaux en fin d’année ou à défaut, en 2021. Mais en attendant, nous allons la mettre en bon état avant le début de l’hivernage », a-t-il promis. Sur les questions d’infrastructures scolaires, le ministre en charge de l’éducation nationale a précisé que la province bénéficiera de trois écoles pour « rayer » celles sous paillotes, et la construction d’un centre d’éducation préscolaire.

Au titre du transfert des ressources, il a souligné que pour cette année, l’arrêté de transfert de près de 32 milliards F CFA aux communes a été signé, avant d’interpeller les maires sur la transparence dans la gestion de ces fonds. Gaoua, la Cité du Bafuji, a marqué la dernière étape de son périple, le samedi 15 février. Avec les forces vives du Poni, le chef du gouvernement a véhiculé le message de cohésion du président du Faso et demander le soutien des filles et fils de la région pour réussir sa mission. « C’est aux populations du Sud-Ouest, que le chef de l’Etat a fait confiance.

Vous avez le devoir de vous mobiliser pour que ma mission réussisse », leur a-t-il signifié, avant de prêter une oreille aux préoccupations de la province. Le haut-commissaire de Poni, Antoine Doamba, a relevé des efforts « substantiels » du gouvernement, ces quatre dernières années. Il a, par exemple, cité l’aménagement de 500 ha de bas-fonds au profit 1778 producteurs, l’aménagement et le bitumage de 50 km de voirie et trois pistes rurales d’environ 42 km, la construction de 202 salles de classe, d’une dizaines de CEG, et d’au moins un lycée dans chaque département.

Les défis, a-t-il laissé entendre, concernent la construction de 216 salles de classe pour résorber les écoles sous paillotes, un besoin de 150 enseignants tous corps confondus et de bâtiments administratifs, la dotation du Centre hospitalier régional (CHR) de Gaoua en médecins spécialistes et la construction du centre hospitalier universitaire. Quant aux forces vives, elles ont émis les vœux de la construction du pont de Nako sur le fleuve Mouhoun, frontière naturelle entre le Burkina Faso et le Ghana et la réalisation de forages positifs.

Sur l’épineuse question du manque d’enseignants du secondaire qui a entraîné des manifestations d’élèves dans la région, le ministre Ouaro a expliqué que son département fait des pieds et des mains pour combler le déficit. Sur un besoin de 526 enseignants, a-t-il dit, 233 ont été disposés et 99 autres rejoindront « incessamment » le Sud-Ouest. En 2020, a-t-il conclu, l’accent sera mis sur le recrutement d’enseignants pour les affecter directement sur le terrain.
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