Depuis la sortie, la semaine dernière, de deux membres influents du bureau fédéral de l’UPC à Abidjan, qui dénonçaient le Dimanche 09 Février dernier, un complot ourdi par la CENI et le Gouvernement en place à Ouagadougou, pour saborder les opérations d’enrôlement des électeurs Burkinabè de Côte d’Ivoire, les supputations vont bon train autour d’une éventuelle reconduction de l’enrôlement en territoire Ivoirien.
Ce schéma, s’il venait à se concrétiser serait à n’en point douter une aubaine inédite pour les partis d’opposition représentés sur le terrain, qui déplorent la faible affluence lors de la deuxième phase de l’enrôlement des électeurs Burkinabè en Côte d’Ivoire, qui du 04 au 26 Janvier dernier, n’aura permis que d’inscrire ‘’un peu plus de 18.000 électeurs’’, selon un responsable de l’UPC à Abidjan. Alors que la rumeur enfle de plus en plus dans les milieux de la diaspora Burkinabè en Côte d’Ivoire, la réalité pourrait en être tout autre.
Si elle ne dément pas formellement cette éventualité, une source au sein de l’appareil électoral Burkinabè nous révèle que ‘’pour le moment, on en est au niveau des tractations entre les acteurs politiques’’. Des discussions que confirment d’ailleurs des membres du bureau de la fédération UPC-Côte d’Ivoire. Cependant, explique notre source, ‘’les conditions pour une prolongation n’existent plus’’. ‘’Si, au moins tous ceux qui s’étaient rendus sur les sites n’avaient pas pu se faire enrôler, on aurait été obligés de reprendre’’, poursuit-t-il.
A la veille du lancement de la deuxième phase d’enrôlement des électeurs Burkinabè de Côte d’Ivoire, les leaders locaux du CFOP élevaient déjà de vives protestations contre les conditions de l’organisation de cette opération. Entre autres griefs qui avaient été soulevés par certains responsables de l’opposition, notamment du côté de l’UPC, la centralisation des sites d’enrôlement au niveau de l’ambassade et des consulats et la non-prise en compte de la carte consulaire comme document de votation, qui constituait déjà des entraves sérieuses à la réussite de l’opération.
Près de trois semaines après la clôture de l’opération, le constat est à l’échec. Les Burkinabè de Côte d’Ivoire ne se sont pas bousculés pour se faire enrôler.
A Abidjan, on espère que les palabres politiques autour de la question se poursuivent, mais surtout qu’elles aboutissent pour que la réalité du terrain en Côte d’Ivoire soit prise en compte et que le maximum d’électeurs Burkinabè prennent part au processus électoral dans leur pays d’origine.
D’après les leaders communautaires Burkinabè de Côte d’Ivoire, ce sont au moins 4 millions de ressortissants Burkinabè qui vivent, disséminés sur l’ensemble du territoire Ivoirien, ce qui en fait une configuration électorale particulière, différente de celle des autres diasporas.