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Réconciliation nationale : « Il est inconcevable de parler de justice transitionnelle», Dr Emile Paré

Publié le samedi 15 fevrier 2020  |  netafrique.net
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© aOuaga.com par A.O
Les premiers responsables du Collectif citoyen pour le suivi de la transition et la révolution d`octobre (COCISTRO) ont animé une conférence de presse le 12 octobre 2015 à Ouagadougou
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Le Conseil citoyen pour le suivi de la transition et la révolution d’octobre (COCISTRO) a animé une conférence de presse, le jeudi 13 février 2020, à Ouagadougou, pour se prononcer sur les recommandations des sages de l’Appel de Manéga et sur le livre de l’ex-président, Jean- Baptiste Ouédraogo : « Ma part de vérité ».

Les recommandations des sages du Panel des anciens et de personnalités pour la paix et la réconciliation nationale au Burkina Faso (PANAPAX) du comité de l’Appel de Manéga ne sont pas du goût des responsables du Conseil citoyen pour le suivi de la transition et la révolution d’octobre (COCISTRO). Ceux-ci l’ont fait savoir, au cours d’une conférence de presse, qu’ils ont animée, le jeudi 13 février 2020 à Ouagadougou. L’une des recommandations contre laquelle le COCISTRO s’insurge, est l’appel aux acteurs de l’insurrection populaire de 2014 à s’excuser publiquement. Pour son président, Aziz Ouédraogo, une telle directive n’est qu’une « véritable alchimie » aux antipodes des valeurs positives de l’insurrection populaire. « Devant qui, ce peuple, acteur de l’insurrection, doit-il s’excuser pour les effets collatéraux de son action ? », s’est-il interrogé.

Pour lui, les bourreaux du soulèvement populaire se sont déjà excusés et ont reconnu publiquement leurs fautes dès son lendemain. Il a ajouté que de Blaise Compaoré aux chefs du parti ADF-RDA, en passant par les responsables du Congrès pour la démocratie et le progrès(CDP), chacun a fait son mea-culpa au peuple insurgé. Et de souligner que même les auteurs du coup d’Etat de septembre 2015, au cours du procès, ont demandé publiquement pardon au peuple. « De quelles excuses publiques veut-on encore ? », s’est offusqué M. Ouédraogo. Pour les conférenciers, la réconciliation nationale doit passer nécessairement par la voie de la vérité, de la justice, du pardon et de la réparation. Pour eux, seul le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) est en mesure de proposer au peuple, une voie de réconciliation conformément à la charte de la Transition.

A propos de la justice transitionnelle sur laquelle se base le comité de l’Appel de Manéga pour parvenir à la réconciliation, le COCISTRO se dit étonné qu’une telle conception puisse être toujours de mise dans un Etat de droit en construction pour régler des questions de crimes de sang. « Dans une République dotée d’une Constitution et une justice indépendante, il est inconcevable qu’on nous serve la justice transitionnelle comme recette pour une réconciliation vraie et non hypocrite », a martelé le secrétaire chargé des questions politiques du COCISTRO, Dr Pargui Emile Paré.

Revenant sur la publication du livre, « Ma part de vérité », de l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo, les animateurs de la conférence de presse ont fait savoir qu’elle était inopportune. Pour le COCISTRO, il est paradoxal qu’un des membres du Collège des sages de 1999-2000 ayant participé à la consécration de Thomas Sankara comme héros national, puisse après 20 ans, parler « sous une plume d’aigreur » de la prétendue « face laide » de ce même héros. Mieux, a souligné Dr Emile Paré, les peuples exaltent les qualités de leurs héros pour vivifier leur lutte et pour l’amélioration de leurs conditions de vie et non faire étalage de leurs défauts qui n’apportent rien. « JBO devrait avoir le droit de réserve car, dans aucun pays, on n’a jamais vu quelqu’un montrer la face hideuse de son héros », a-t-il argué. A l’entendre, la sortie de cet ouvrage et les recommandations du comité de l’Appel de Manéga sont perçus au COCISTRO comme une entorse à la marche entamée vers la véritable réconciliation nationale avec un impact sur la paix et la cohésion sociale. Par voie de conséquence, Dr Emile Paré et ses camarades ont exigé du gouvernement l’accélération du jugement des dossiers pendants tels ceux de l’insurrection, de Sankara et de Norbert Zongo.
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