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Sidwaya N° 7497 du 10/9/2013

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Blessures à répétition de Alain TRAORÉ : non, ce n’est pas une malédiction
Publié le mardi 10 septembre 2013   |  Sidwaya


Alain
© Autre presse
Alain Traoré
International burkinabé


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L’international Burkinabè Alain Traoré vient à nouveau de se blesser (déchirure du quadriceps) à l’occasion d’un match du championnat de France. Cette blessure, qui l’éloignera des stades pour une période d’au moins 6 semaines, est un vrai coup dur pour le joueur qui venait à peine de reprendre la compétition après une longue période d’indisponibilité due à des blessures récurrentes.

En effet, en décembre 2012, Alain Traoré avait été victime d’une entorse à la cheville qui a mis fin à sa belle entame de saison 2012- 2013 en championnat de France. Il ne retrouvera la compétition qu’à la faveur de la CAN 2013. Après avoir permis au Burkina d’arracher le point du nul lors du premier match (1-1) face au Nigeria, il inscrit deux superbes buts face à l’Éthiopie au second match remporté finalement 4-0 devant les Walyas. Mais au cours du troisième match contre la Zambie, il se blesse à nouveau et le verdict est cinglant : déchirure de la cuisse et fin de CAN pour celui-là même qui trônait à la tête du classement des meilleurs buteurs au premier tour.
Deux mois après, remis de la blessure contractée à la CAN, il dispute deux matchs avec son club mais ne parviendra pas à enchaîner. Le 19 avril 2013, il se blesse encore et voit sa saison 2012-2013 s’arrêter. Après avoir suivi un programme spécifique pour recouvrer la santé et la plénitude de ses moyens physiques, l’international burkinabè fait son retour le 24 août 2013 au titre de la nouvelle saison. La semaine suivante (4e journée de Ligue 1), il est titularisé pour la deuxième fois consécutive face à Valenciennes. Mais il ne tiendra que …. 22 minutes. Rechute de la blessure à la cuisse !

La piste de la malédiction ne doit être pas être privilégiée

Depuis lors dans beaucoup de milieux au Burkina Faso, on n’hésite pas à avancer la thèse de la malédiction ou d’un mauvais sort jeté au gaucher magique des Etalons. En la matière, chacun y va de son commentaire et les spéculations vont bon train. Pour certains, il aurait été « wacké » par un de ses coéquipiers, d’autres pensent que son mal proviendrait de sa propre famille. Certains internautes lui conseillent de retourner « au village voir les vieux » etc. Pis, on lui prédit même un destin à la Zongo Mamadou dit « Bébéto » ; ce grand espoir du football burkinabè dont la prometteuse carrière a été gâchée par des blessures à répétition.
Face aux inquiétudes légitimes des ses fans, d’une part, et aux « analyses » des oiseaux de mauvais augure, d’autre part, il conviendrait d’appréhender la situation vécue par notre compatriote avec beaucoup de lucidité et rationalité. Aussi faudrait-il battre en brèche l’argumentaire tendant à faire croire qu’Alain est particulièrement poisseux et est la cible de personnes malveillantes et maléfiques. Ce genre de discours pourrait à la longue affecter le joueur moralement et psychologiquement. Dans ces conditions, les traitements qui lui sont administrés pourraient se montrer inefficaces, vu qu’il se convaincrait d’être ensorcelé. De ce fait, il perdra tout espoir de guérison et pourrait ne plus faire confiance aux prescriptions de son staff médical.
Récemment, Mamadou Zongo Bébéto conseillait, dans un bimensuel de la place, à Alain Traoré de ne pas commettre l’erreur de croire qu’il a été maudit. Pourrait-on subodorer de ce « conseil » que lui-même, assurément le plus gros gâchis du football burkinabè, a-t-il pu tomber dans la nasse des prophètes de l’irrationnel ? La question reste posée.
Certes, les péripéties et les infortunes traversées par Alain Traoré, qui avait déjà manqué la CAN 2010 pour cause de blessure, pourraient susciter des interrogations et paraitre « bizarres » surtout qu’elles interviennent, très souvent, à des moments où le joueur carbure au super ! Mais cela ne devrait pas conduire à des déductions ou à des conclusions hâtives et alarmistes même si comme on le dit « on est en Afrique ».

Alain peut revenir en force

A l’instar d’autres corps de métier où les travailleurs sont exposés à des accidents de travail, la carrière des footballeurs est souvent marquée par des blessures qui peuvent entrainer parfois de longues périodes d’indisponibilité. Souvent le footballeur rechute plusieurs fois de la même blessure. La situation que vit Alain Traoré n’est pas singulière au point de penser qu’il est maudit et perdu pour le football. En effet, l’histoire récente du football donne moult exemples de footballeurs longtemps blessés et revenus à la compétition, parfois plus forts. Souvenons-nous du Brésilien Ronaldo qui avait été éloigné pendant deux ans des stades en raison d’un genou récalcitrant. Revenu en 2002, il remporta la coupe du monde cette année-là et termina meilleur buteur de l’épreuve.
En 2006, à une semaine de la Coupe du monde, Djibril Cissé est victime d’une fracture du tibia au cours de l’ultime match de préparation et est privé de la compétition. Lors de la saison 2004-2005, il avait déjà été victime d’une double fracture tibia mais s’en était relevé pour remporter la ligue des Champions avec le Liverpool FC. Quant à Eric Abidal, opéré d’une tumeur au foie deux mois auparavant, il revient rapidement à la compétition et remporte la ligue des Champions le 28 mai 2011 avec son club le FC Barcelone. Suite à l’aggravation de sa maladie, il subit une greffe du foie en avril 2012, mais réussit son come-back une année plus tard. Au chapitre des joueurs régulièrement visités par les blessures, on pourrait également citer le cas des internationaux français Abou Diaby et Hatem Ben Arfa qui sont des grands abonnés de l’infirmerie. Ces exemples, loin d’être exhaustifs, enseignent que les cas de blessures sont légion dans la pratique du sport sans que cela ne soit lié à des sortilèges ou à une quelconque damnation. En pareille circonstance, il convient au joueur de s’armer moralement et de respecter strictement les conseils des médecins afin de surpasser ces moments difficiles.
En définitive, Il y a lieu de positiver par rapport au cas de Alain Traoré et de souhaiter qu’il retrouvera rapidement la pelouse pour continuer à nous faire rêver et mettre le baume au cœur de tout un peuple.


Abdoul Aziz ROUAMBA

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