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Planification familiale dans les camps de déplacés: Immersion à Barsalogho et à Foubé

Publié le mercredi 12 fevrier 2020  |  Sidwaya
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© aOuaga.com par A.O
Le ministère de la Santé a lancé la 5e édition de la Semaine nationale de la planification familiale le 9 mai 2016 à Zagtouli dans l’arrondissement n°7 de Ouagadougou
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Le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire depuis 2016, avec son lots de victimes et de déplacés estimés à plus 500 000 selon des chiffres officiels. Cette situation induit des défis énormes dans les camps de déplacés, en termes de relogement, d’alimentation, d’éducation et de soins, y compris la santé sexuelle et reproductive. Comment accéder aux produits contraceptifs sur ces sites ? Une équipe de Sidwaya s’est rendu à Barsalogho et à Foubé dans la région du Centre-Nord. Reportage !

Il est 14 heures, ce vendredi 27 décembre 2019, lorsque nous arrivons dans la commune de Barsalogho, située à 46 km de Kaya dans la région du Centre-Nord. Comme à l’accoutumée, le premier site des déplacés internes (on en dénombre sept dans la commune), sis à quelques encablures de la ville, vit au rythme de son train-train quotidien. A quelques mètres, des petites habitations de fortune qui servent de dortoirs aux déplacés. Les hommes sont assis sous le hangar qui leur sert d’arbre à palabre. Sous l’ombre, ils échangent comme pour se rappeler les bons moments passés avant de passer au statut des déplacés.

Ne disposant pas de terrasse à l’extérieur des huttes dressées, certaines femmes et des enfants (il y a environ 78.359 personnes sur le site) sont assis sous les arbres. D’autres attendent en file indienne devant la porte du responsable du site avec des sacs de riz vides en main et un papillon pour percevoir des vivres ou un quelconque don. « C’est ainsi chaque jour, ici », répond le responsable du site, Mathias Ouédraogo. Mariam Dicko est âgée de 30 ans. Mince, les yeux écarquillés, l’air affamé, son physique laisse entrevoir la précarité. Elle tient dans ses bras, son sixième enfant à peine âgé de 11 jours. Elle, tout comme les autres déplacés, ne peuvent pas se nourrir correctement sans l’assistance du gouvernement et de certains partenaires sociaux parce qu’ils ont été obligés de trouver refuge dans ces sites à cause des attaques terroristes. « Mon époux et moi, on a du mal à prendre soin de nos enfants. La preuve : depuis ce matin (la journée du 27 décembre 2019), je n’ai pas encore mangé pourtant j’allaite un bébé », explique-t-elle, avant de nous montrer ses seins flasques sans une goutte de lait. Pourtant, Mme Dicko n’entend pas pratiquer l’espacement des naissances pour mieux prendre soin de ses enfants. Pour elle, en avoir beaucoup est un don de Dieu. Il est donc exclu qu’elle utilise des méthodes contraceptives modernes. « Bien avant d’être une déplacée, j’ai une fois utilisé la méthode dite injectable. Je suis tombée malade. J’ai été hospitalisée. Ensuite, la sage-femme m’a conseillé de prendre les pilules. C’était toujours la même chose. Depuis lors, j’ai décidé de ne plus faire de la planification familiale (PF) », justifie-t-elle. Alors qu’elle reconnaît souffrir énormément avec ses gamins. « Si j’en avais au moins 3 à 4, ma souffrance serait moins grande. D’ailleurs, mon premier fils qui devait être au collège traine sur le site faute de moyens. Son avenir est hypothéqué », relève -t-elle.

Contrairement à elle, son mari, Adama Dicko, lui, comprend l’utilité de la PF. Mieux, il encourage toutes les femmes à la pratiquer. Car, elle leur permet de s’épanouir et de mener des petites activités génératrices de revenus. « Malheureusement, ma femme ne l’entend pas de cette oreille. C’est dommage. Elle est ma seule épouse. Comme je ne peux pas m’abstenir, on ne fait que procréer », souligne-t-il. Malgré tout, il insiste sur l’importance des actions de sensibilisation pour donner la bonne information aux femmes réfractaires à la pratique de la PF.

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