Les artisans, par le biais de la Chambre des métiers et de l’artisanat du Burkina, a tenu une conférence de presse le vendredi, 6 septembre 2013 à Ouagadougou. Le but a été d’informer l’opinion publique, du bilan à mi-chemin du programme présidentiel "100 000 charrues" lancé il y a trois ans.
En 2010, le Président du Faso, Blaise Compaoré avait promis 100 000 charrues aux producteurs agricoles à travers un programme afin de booster l’agriculture du Burkina. Après trois ans d’exécution, les responsables de ce programme spécial ont dressé le bilan à mi-parcours le vendredi 6 septembre 2013 à Ouagadougou au cours d’un point de presse. Selon le président de la Chambre des métiers de l’artisanat du Burkina Faso, Jacques Anastase Sédogo, le taux d’exécution est satisfaisant. Ainsi, pour la première campagne (2011), la quantité du matériel aratoire livré a été de 6 900 unités pour 6 900 prévues. En 2012 ce matériel est passé à 20 000 produits pour 20 000 commandés. La présente phase est à 29 532 unités composés de charrues, de butteurs, de semoirs… livrés contre 32 722 commandés. Les deux premières années, le programme a connu un taux d’exécution de 100%. Il est actuellement à 90% pour celle en cours. A en croire M. Sédogo, le reliquat du matériel de la présente campagne doit être livré avec des pneus neufs. « Nous livrions le matériel avec des pneus rechapés. Mais les dernières dispositions demandent que nous utilisions des pneus neufs. C’est la raison essentielle du retard. Au terme de l’année, nous allons livrer le reste », a expliqué le président Sédogo. Pour lui, même si des efforts ont été faits de part et d’autre pour leur permettre d’atteindre un taux d’exécution globale de 95% en trois ans, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Il a relevé les difficultés auxquelles les artisans sont confrontés dans le programme. Il s’agit notamment de problèmes administratifs et financiers. En effet, M. Sédogo a précisé que les délais de signature des conventions avec le gouvernement ne sont pas respectés. En outre, le volet exonération rencontre des problèmes avec les services des impôts. C’est pourquoi il a demandé que des mesures soient prises pour alléger les procédures fiscales qui constituent le goulot d’étranglement du programme. « Les artisans se sont engagés à fabriquer du matériel de qualité irréprochable sans aucun soutien. Tout matériel défectueux doit être remplacé par la Chambre des métiers mais jusque-là aucune difficulté n’a été enregistrée à ce niveau. Plus de trois milliards de FCFA restent à payer au niveau des artisans », a indiqué M. Sédogo. Les artisans souhaitent bénéficier d’une aide conséquente à temps pour conduire le programme à bon port durant les deux années restantes. « Nous demandons que le gouvernement nous aide à résoudre les difficultés existantes pour que le programme aille à son terme », a souligné le patron des artisans. A cette conférence de presse, les artisans ont souligné que l’expérience burkinabè, (100 000 mille charrues) a traversé les frontières et inspire des autorités du monde agricole et artisanal de pays voisins tel le Bénin.
