Le Réseau national des associations intervenant dans le domaine de la santé a animé une conférence de presse, le mercredi 5 février 2020 à Ouagadougou, pour dénoncer « les allégations » de la section du syndicat des médecins du Burkina du Centre national de transfusion sanguine sur la qualité de sang collecté.
La sortie médiatique des médecins de la section du Syndicat des médecins du Burkina (SYMEB) du Centre national de transfusion sanguine (CNTS) dénonçant des dérives de management et les doutes sur la qualité du sang transfusé aux malades, n’est pas du goût du Réseau national des associations intervenant dans le domaine de la santé (RENAIDS). Le réseau l’a fait savoir au cours d’une conférence de presse, animée dans la matinée du mercredi 5 février 2020 à Ouagadougou. Le RENAIDS sans nier le droit à la section SYMEB du CNTS de critiquer la gestion de n’importe quel responsable du système de santé au Burkina Faso a estimé que les médecins à travers leur lettre ouverte adressée à la directrice générale du CNTS ne rendent pas service à la santé ni à la structure encore moins au peuple burkinabè.
Pour eux, les médecins pouvaient trouver des voies et moyens pour gérer en interne cet aspect au lieu de descendre dans la rue. Pour ce qui concerne le cas des doutes émis sur la qualité du sang, le réseau dit ne pas comprendre le mobile réel de cette sortie. « Nous avons toujours travaillé ensemble et il n’y a pas longtemps les médecins nous donnaient des garanties sur le système de sécurisation du sang transfusé aux malades. Et ce sont les mêmes médecins qui disent qu’il y a des doutes sur la qualité de sang… que se passe-t-il ? », s’est interrogée la porte-parole du réseau, Fadilatou Kaboré. Et de soutenir qu’on peut certes critiquer un système, « mais de là à remettre en cause la qualité du sang collecté sur la base du volontariat sans pour autant apporter de preuves scientifiques irréfutables, c’est faire preuve de légèreté ». Ce d’autant plus en incriminant la qualité du sang collecté dans les nouveaux centres de transfusion sanguine (Ouahigouya, Dédougou, et Gaoua) sur la base du système utilisé (tests rapides), le SYMEB remet de facto en cause tous les examens médicaux (paludisme, VIH SIDA, grossesse, etc). Pour le RENAIDS, les arguments des médecins sonnent comme des spéculations qui frisent la délation, et la lettre ouverte n’est qu’une tentative de démoraliser la première responsable du CNTS, le personnel et les donneurs.
« En voulant peindre le tableau de la directrice du CNTS en noir, le syndicat jette du discrédit sur le système de santé burkinabè et le RENAIDS soucieux de la promotion du don de sang bénévole proteste cette façon de faire », a déclaré Mme Kaboré. Avez-vous déjà rencontré le SYMEB à propos ? Qu’en est-il réellement de la qualité de sang collecté ? A ces interrogations le coordonnateur du RENAIDS, Inoussa Saré, a affirmé qu’ils ont rencontré le syndicat et il était temps pour eux de donner leur part de vérité sur cette polémique qui ne cesse d’enfler. « Nous, acteurs de la société civile qui menons des activités de collecte et de promotion de sang ne pouvons pas comprendre que dans un tel contexte des agents de santé qui sont censés prendre des dispositions pour nous accompagner dans la dynamique sortent de médias en médias pour douter de la qualité du sang que nous collectons pour le bien-être de nos populations », s’est-il indigné et de marteler que si des gens ont des problèmes internes qu’ils trouvent des solutions en interne. Et le président national de SOS sang, Jean Bosco Zoundi, de répondre : « Jusqu’à preuve du contraire le sang transfusé au Burkina Faso est de qualité même s’il faut noter qu’en matière de transfusion sanguine le risque zéro n’existe pas ».