Interpellé et détenu dans le cadre du dossier de Yirgou à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) depuis le 24 décembre 2019, soit près d'un an après les faits, le chef Koglweogo (groupe d'autodéfense) de Boulsa, Boureima Nadbanka, bénéficie d'une liberté provisoire depuis le 4 février 2020.
C’est une foule qui l’accueille ce matin. Les commerçants du marché de Boulsa ont fermé boutique pour accueillir, le chef Koglweogo, Boureima Nadbanka, qui bénéficie d’une liberté provisoire. Avec d’autres membres du groupe, ils sont accusés d’avoir perpétré les tueries de Yirgou, le plus grave massacre du genre de l’histoire du Burkina selon les observateurs.
L’interpellation de Boureima Nadbanka était intervenue près d’un an après le massacre de Yirgou en début janvier 2019. Environ 4 mois avant, deux autres chefs koglweogo, Boukary Bamogo et Boureima Sawadogo, ont été interpellés dans le cadre de l'enquête au cours de laquelle, environ 150 personnes ont été auditionnées et 130 présumés auteurs de ce que d’aucuns ont qualifié de pogrom à Yirgou, ont été identifiés.
La cinquantaine, Boureima Nadbanka a vécu en Côte d’Ivoire comme planteur avant de rentrer en 2014 dans son Boulsa natal où il a implanté le groupe d’autodéfense. C’est lui qui a également implanté les Koglweogo de Barsalogho dont dépendent ceux de Yirgou.
Le 1er janvier 2019, des individus armés non identifiés ont fait irruption à Yirgou et ont abattu le chef et trois membres de sa famille. Accusant la communauté peul d’avoir hébergé les acteurs de ces tueries, des membres du groupe d’autodéfense ont organisé une expédition punitive. La suite, on la connait : le bilan officiel fait état de 48 morts. Un chiffre qui contraste avec celui du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), qui a annoncé 216 morts.
H.K.