L’ONU a appelé mardi, la communauté humanitaire à aider davantage le Burkina Faso à porter «son très lourd fardeau», que constitue la gestion de plus de 600 mille déplacés internes, fuyant des attaques attribuées à des terroristes.
«Mon appel à mes collègues de la communauté humanitaire, c’est qu’on augmente notre intervention ici (Burkina Faso), qu’on fasse plus pour aider les autorités locales qui sont vraiment sous pression et celles nationales dans cette réponse si complexe », a affirmé mardi le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, à sa sortie d’audience avec le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
M. 8g a également adressé un message à la communauté internationale au regard de la gravité de situation, marquée par un afflux de plus de 600 000 déplacés internes, fuyant les attaques terroristes dans plusieurs localités.
«Pour un pays qui n’a jamais connu ces types de phénomènes, c’est un fardeau très lourd», a- t-il soutenu.
Le patron du HCR a expliqué qu’avec le constat sur le terrain, les besoins des déplacés et de ceux qui les héberge sont «très urgents», mais avec des ressources limitées, entraînant ainsi une pénurie d’eau sur les sites.
«J’ai échangé avec les déplacés de Kaya (centre-nord) et de Dori (Nord) qui ont fait état de violences barbares, inouïes, dirigées directement sur les civils : hommes tués, femmes violées, enfants même brutalisés et des gens sont obligés de quitter leurs foyers pour se réfugier dans d’autres zones plus sûres du pays », a-t-il ajouté.
Filippo Grandi a fait cas de petites interventions afin qu’on réalise des forages supplémentaires pour aider les populations de Dori.
Il a rappelé que le Burkina Faso héberge depuis très longtemps, près de 25000 réfugiés maliens repartis deux camps (Mentao-Nord- et Saanyongo-Centre-) dont celui de Mentao qui reste problématique du fait qu’il n’est plus totalement sous le contrôle de l’Etat, à cause des activités des groupes armés.
Il a souligné que les réfugiés et la population locale se trouvent isolés et que le HCR et l’Etat burkinabè n’ont pas la solution immédiate mais travailleront en collaboration pour apporter une réponse à la situation.
Le HCR a précisé que l’essentiel, c’est de rétablir l’autorité de l’Etat dans tous ces aspects sécuritaires et services dans la localité pour le bonheur des populations touchées.
«Les écoles et les centres de santé sont brûlées et il faut que les forces de sécurité aillent en parallèle pour rétablir la sécurité humaine pour que les gens puissent rentrer chez eux», a-t-il poursuivi.
Avant le Burkina Faso, Fillipo Grandi s’est rendu au Niger et en Mauritanie pour évaluer la situation dans la région sahélienne.