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Elections de 2020: «L’enrôlement des Burkinabè de la diaspora est un échec cuisant à ce stade», selon l’opposition

Publié le vendredi 17 janvier 2020  |  FasoZine
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© Autre presse par DR
Les partis membres du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), qui s’exprimaient lors d’une conférence de presse le 16 janvier 2020
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Du 4 janvier 26 janvier 2020, la diaspora burkinabè dans 22 pays est appelée à s’enrôler sur le fichier sur le fichier électoral, dans la perspective des élections de 2020 au Burkina Faso. Mais pour les partis membres du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), qui s’exprimaient lors d’une conférence de presse le 16 janvier 2020 à Ouagadougou, l’opération risque de connaitre un échec, à cause d’un certain nombre de difficultés rencontrées sur le terrain.

Les projections initiales de la Commission nationale électorale indépendante (Ceni) établissent que le nombre de Burkinabè de l’extérieur enrôlés sera compris entre 1,5 et 2,5 millions. L’opération a débuté, mais, déplore l’opposition burkinabè, «les échos qui nous reviennent ne sont pas du tout rassurants».

Selon l’opposition, nos compatriotes de la diaspora se heurtent à d’énormes difficultés liés aux documents d’enrôlement, au lieu d’enrôlement, et à des problèmes divers.

«Concernant les difficultés liées aux documents d’enrôlement et aux pièces de votation, il nous revient que nombreux sont nos compatriotes de l’extérieur qui manquent de Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) et de passeports, et qui ont par contre la Carte consulaire», affirme l’opposition, qui égrène «des chiffres suffisamment choquants à ce stade» pour étayer ses dires. «Par exemple, en Côte d’Ivoire, avec 1,300 millions de Burkinabè immatriculés à l’ambassade et dans les 3 consulats, et sur 2 millions de potentiels électeurs, en date du 14 janvier 2020, soit plus d’une semaine après le lancement de l’opération d’enrôlement, le nombre d’enrôlés est de 1 419». Il y aurait 1066 enrôlés à Abidjan, 187 à Soubré, 166 à Bouaké.

L’opposition assure que les résultats provenant des autres pays ne sont pas non plus reluisants.

Elle cite le Bénin (423 enrôlés), le Ghana (92), le Mali (367), le Togo (634), le Sénégal (509), le Gabon (92) et la Tunisie (136 enrôlés). «C’est la même triste tendance en France, aux Etats-Unis, au Canada, et dans les autres pays concernés», martèle Eddie Komboïgo, un des conférenciers, qui explique cette faible participation par la centralisation des lieux de votes.

CNIB douteuses, argent distribué

«L’article 72 du Code électoral en vigueur (non consensuel), dit qu’à l’extérieur du Burkina Faso, les scrutins ont lieu exclusivement dans les ambassades et consulats généraux. Or, le Dialogue politique du 15 au 22 juillet 2019 a décidé d’une révision dudit article, pour qu’à l’extérieur du Burkina Faso, les bureaux de vote soient installés, non seulement dans l’enceinte des Ambassades et Consulats généraux, mais aussi «en tout autre lieu en accord avec le pays hôte». Si cette décision avait été mise en œuvre rapidement, les opérateurs de kits de la Ceni allaient pouvoir se rapprocher de nos compatriotes, au lieu que ces derniers se déplacent parfois à des centaines de kilomètres pour se faire enrôler. Par exemple, au Mali, ceux qui veulent s’inscrire sur la liste électorale doivent se rendre soit à Bamako, soit à Ségou. Idem pour le Niger où c’est Niamey et Maradi qui abritent les opérations», détaille-t-il.

Outre le problème de documents et de lieu de vote, on enregistre d’autres anomalies dans l’enrôlement des électeurs de la Diaspora, foi des opposants politiques.

Ils affirment qu’«en Côte d’Ivoire, des individus ont été pris en train de délivrer des CNIB dans une école. Nous détenons d’ailleurs des preuves vidéo des faits. L’ambassadeur, alerté, s’est d’ailleurs rendu sur les lieux. Il nous est aussi revenu que dans certaines localités dont nous taisons pour le moment les noms, des individus proche du pouvoir en place distribuent ouvertement de l’argent à ceux qui s’enrôlent».

Pour redresser la barre, l’opposition politique propose de permettre à l’Office nationale d’identification de proroger les délais de confection des Carte nationale d’identité burkinabè à l’extérieur. Elle souhaite également la prolongation de la période d’enrôlement des Burkinabè de la Diaspora et la création de sites dans d’autres lieux en accord avec le pays hôte.

«Par ailleurs, compte tenu du nombre de CNIB et de cartes consulaires expirées, le CFOP recommande au Président du Faso de prendre les dispositions idoines pour proroger jusqu’au 31 décembre 2021, la validité de ces documents expirés. Ce, conformément aux conclusions du Dialogue politique tenu en juillet 2019», concluent-ils.
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