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Burkina : «Cette année environ 45 000 bacheliers seront inscrits en ligne» (Resp)

Publié le vendredi 17 janvier 2020  |  netafrique.net
Brahima
© Autre presse par DR
Brahima Konaté ,directeur des Services informatiques de l’université Ouaga 2 et responsable technique de la plateforme Campus Faso
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Pour l’année universitaire 2020/2021, «environ 45 000 bacheliers seront inscrits en ligne», a affirmé le directeur des Services informatiques de l’université Ouaga 2 et responsable technique de la plateforme Campus Faso, Brahima Konaté, dans une interview accordée à l’AIB, le 4 Novembre 2019.

Monsieur Brahima Konaté, présentez-nous la plateforme Campus Faso.

Campus Faso est une plateforme en ligne permettant d’orienter les étudiants du Burkina Faso dans toutes les universités publiques du pays et dans certaines universités privés et de faciliter le payement des frais d’inscriptions universitaires.

La plateforme est partie des difficultés qu’on a constatées lors des entrées des nouveaux bacheliers dans les universités liés au dépôt des dossiers physiques. Désormais l’étudiant peut rester chez lui, déposer ses dossiers en ligne, dans toutes les universités publiques et effectuer le payement. Il ne viendra au campus que pour commencer les cours.

Hormis ces aspects que résous la plateforme, il y a les questions d’ordre institutionnelles et de gouvernance qu’elle permet de mieux gérer. Elle va permettre aux universités d’avoir des statistiques fiables sur le nombre de leurs étudiants.

Combien d’étudiants ont été orienté en ligne cette année universitaire ?

L’année dernière, on était autour de 37 000 étudiants tant du Burkina Faso que de la diaspora. Cette année, on est autour de 40 000 étudiants bacheliers 2019 qui se sont inscrits sur la plateforme. On a aussi enregistré plus de 2000 anciens bacheliers inscrits. Nous attendons pour la session de rattrapage, environ 1000 anciens étudiants ou de la diaspora sur la plateforme.

Cette année, on tournera tout au plus entre 43 000 étudiants nouveaux bacheliers sur la plateforme et 45 000 bacheliers pour l’ensemble avec les anciens bacheliers. Il y a aussi ceux qui sont admis à des tests.

L’innovation c’est que cette année, tous les bacheliers qui veulent accéder à l’université en première année, se sont inscrits en ligne contrairement à l’année dernière où seuls les nouveaux bacheliers s’étaient inscrits en ligne.

Pour un nouveau processus, quels sont les difficultés qui ont été recensées ?

L’objectif de la plateforme, c’est de faire les orientations de façon transparente. A cet effet, il se peut qu’en fonction de ses résultats au BAC, un nouveau bachelier soit orienté dans une région qui ne le plait pas.

Aussi régulièrement, nous recevons des plaintes de bacheliers qui disent qu’ils sont orientés dans des zones où ils ne connaissent personne. Ce sont des difficultés qui ne sont pas d’ordres techniques mais qui sont le plus fréquent.

Sur le volet technique, il arrive que de nouveaux bacheliers qui n’ont jamais touché à un smartphone ou un ordinateur, aient des difficultés pour utiliser la plateforme.

Au de-là de ces aspects, la véritable difficulté vient de ceux qui se font passer pour les experts pour aider les nouveaux bacheliers. Ces personnes aident les nouveaux bacheliers mais ne les donnent pas toutes les informations nécessaires. Ils les disent qu’ils doivent faire trois choix alors qu’en réalité, il y a 12 choix à faire.

En réalité, le nouveau bachelier fait ses trois choix et celui qui l’a aidé fait les autres choix.

On a constaté cela dans les zones très reculés, dans les provinces. Aussi, ce bachelier sera surpris de voir qu’il a été orienté dans une filière qui ne fait pas partie de ces trois choix mais qui en réalité est conforme à sa moyenne au BAC.

Il arrive aussi que lors de l’orientation, la personne qui aide l’étudiant ne lui donne pas l’adresse de la boite mail qu’il a créé en son nom.

Cela a pour conséquence que le bachelier n’a pas accès aux informations que nous lui envoyons dans sa boite mail notamment la quittance de son inscription.

L’autre élément, ce sont les problèmes de connectivité qui n’est pas du tout évidents dans certaines zones.

On a donc trois difficultés : la maitrise de l’outil informatique, la connectivité et le manque de communication.

On a à ce jour, du mal à déployer une stratégie de communication pour aller jusque dans les classes de Terminales dans les lycées pour donner l’information aux futurs étudiants sur les critères et la procédure d’orientation. Néanmoins, nous travaillons sur cela.

Quelles solutions préconisez-vous pour les préoccupations des nouveaux bacheliers ?

Concernant les bacheliers qui n’ont pas accès à leur boite mail, nous leur demandons de créer un nouveau compte mail dans lequel nous leur renvoyons toutes les informations utiles notamment leur quittance d’inscription.

Pour une meilleure communication sur l’utilisation de la plateforme, nous avons mis en place un centre d’appel où les bacheliers peuvent appeler pour exposer leurs préoccupations et avoir une assistance de premier niveau.

Quand la préoccupation est plus technique, elle est remontée à notre niveau pour être gérée. Cela nous a permis de résoudre par mal de cas. Nous avons aussi des pages Facebooks qui sont suivies pour répondre aux préoccupations.

Nous avons aussi développé des tutoriels qui résument le processus d’orientation et d’inscription de bout en bout. Nous avons également des points focaux dans les grandes universités pour assister les étudiants.

Les réseaux de téléphonies reçoivent les frais d’inscriptions des bacheliers qu’ils doivent par la suite virer dans les comptes trésors des comptabilités des directions des Affaires académiques, de l’orientation et de l’Information (DAOI) des universités. Comment se passe la coordination ?

L’une des innovations majeures de la plateforme, c’est qu’elle permet de ne plus manipuler de la liquidité car on s’est rendu compte que plus, on manipule la liquidité, plus on a des tentations.

L’autre aspect, c’est qu’à l’université, on dépense énormément d’argent chaque année dans les inscriptions. Notamment pour la réquisition des forces de l’ordre, du personnel et par l’achat de consommable. En plus, on organise trop de sessions d’inscriptions.

Aujourd’hui, nous avons une convention avec les réseaux de téléphonies qui reçoivent les frais d’inscription des étudiants, afin qu’ils virent les fonds dans les comptes trésors des universités, dans un délai assez raisonnable.

La première année, il y a eu des difficultés pour le virement des fonds mais les raisons étaient un peu partagées.

Il fallait que nous validions les montants avant que les téléphonies ne fassent les virements mais il se trouve que l’année dernière, nous avons eu beaucoup de sessions de payement.

On était aussi obligé d’attendre de faire toutes les conciliations avec les réseaux téléphonies, de s’accorder avec eux, sur les montants avant qu’ils ne déposent, donc cela à fait trainer les choses au niveau des opérateurs.

L’autre difficulté de l’année dernière, c’est que quand les fonds venaient, ils coïncidaient avec la période des troubles au niveau du Trésor.

Cette année on veille pour que les fonds puissent rentrer à temps et que les termes des conventions soient très bien respectés.

Cette année, pour la première tranche, nous avons déjà fini les conciliations à notre niveau. Nous ne voulons plus que la responsabilité soit située à notre niveau.

Si ce sont les opérateurs qui sont en faute, les termes de convention sont clairs, ils vont répondre.

A Côté de Campus Faso, on constate que l’université de Ouagadougou à développer le logiciel OKAPI et celle de Bobo-Dioulasso, le logiciel Easy school. Quelle est la place de ces logiciels par rapport à Campus Faso ?

Campus Faso a commencé avec les orientations et les payements mais son rôle est plus large. A l’avenir, il va prendre en compte d’autres aspects dans les universités notamment, les questions de délibérations, de dépôts de FONER, des cités, la promotion de la recherche, les gestions des volumes horaires. Pour permettre cela, on va commencer en 2020, à intégrer en son sein, les différents modules qui vont nous permettre d’avoir un système intégré de l’enseignement supérieur au Burkina Faso.

En attendant, on essaie d’aller avec les initiatives OKAPI, Easy school, web school (logiciel de Ouaga 2) pour gérer tout ce qui est délibération dans ses universités.

Mais l’objectif avec Campus Faso, c’est d’arriver au niveau, où quand on prend un étudiant, on ait sa situation de sa première année universitaire jusqu’à sa sortie du campus.

Quelles sont les mesures prises pour la sécurisation de la plateforme qui va contenir beaucoup de données ?

On n’évoque pas beaucoup les aspects de sécurité afin qu’ils ne deviennent pas des failles mais il y a deux aspects concernant la sécurisation de la plateforme.

Il y a la question de la disponibilité du système. Nous travaillons à garantir la disponibilité du système à 100% afin que nous n’ayons pas des contraintes liées à des problèmes d’électricité.

L’autre aspect, c’est que nous avons implémentés beaucoup d’aspects de sécurité sur la plateforme. Il y a une équipe qui est là pour améliorer cet aspect. On prend toutes les mesures pour garantir la sécurité.

A quand le démarrage des cours pour les nouveaux bacheliers de 2019?

80% des nouveaux bacheliers ont déjà fait leurs payements. Aussi si une université souhaite actuellement, elle peut programmer ses cours car dans deux semaines, on aura bouclé le processus. Même les questions des retardataires seront minimes. A Bobo-Dioulasso, en médecine, ils ont déjà commencé les cours.

En conclusion…

Depuis l’année dernière, l’université oriente les étudiants dans les universités privées parce qu’on s’est rendu compte que ceux qui ont les BAC professionnels ou techniques ont du mal à accéder à nos filières classiques.

L’année dernière, on a envoyé tout au plus 700 bacheliers. Cette année, on compte envoyer entre 1200 et 1500 étudiants au compte de l’Etat qui prend en charge les frais de formation. C’est une opportunité et nous demandons aux bacheliers professionnels d’en profiter.
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