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Burkina : L’université virtuelle va lancer ses premières offres de formation à la rentrée 2020/2021, Responsable

Publié le mercredi 15 janvier 2020  |  netafrique.net
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© Autre presse par DR
Professeur titulaire en Géographie spécialité eau, environnement et climat à l’université Joseph KI-ZERBO, Jean Marie Dipama
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«L’université virtuelle va lancer ses premières offres de formation à la rentrée 2020/2021» foi de son chargé de mission. Professeur titulaire en Géographie spécialité eau, environnement et climat à l’université Joseph KI-ZERBO, Jean Marie Dipama s’exprimait le 5 Novembre 2019 dans une interview accordée à l’Agence d’Information du Burkina (AIB).

Pourquoi une université virtuelle ?

Au regard des différents problèmes structurels que connaissent nos universités publiques, l’intégration des technologies de l’information et de la communication dans le système éducatif est une opportunité pour régler pas mal de problèmes infrastructurels. Voilà, l’idée de la mise à profit des technologies de l’information et de la communication dans le système d’enseignement supérieur. D’où le projet de création d’une université virtuelle.

Quels sont les objectifs attendus avec l’université virtuelle ?

L’objectif global de l’université virtuelle, c’est de pouvoir améliorer l’accès et la qualité de l’enseignement supérieur. Il s’agit de l’amélioration de la qualité tant au niveau des informations qu’on recherche qu’au niveau de la qualité de la formation.

Nous voulons que toute personne qui ambitionne entreprendre des études supérieures puisse le faire et qu’à partir de la technologie, il n’y ait pas de limite pour accéder au savoir.

Quelle sera la coordination entre les universités physiques et l’université virtuelle ?

Dans les missions attribuées à l’université virtuelle, la première, c’est d’offrir une plateforme technologique à l’ensemble des institutions d’enseignements supérieures du Burkina, public comme privé.

La seconde mission de l’université virtuelle, est de nous emmener à surmonter les contraintes liées aux infrastructures physiques, c’est-à-dire que des cours peuvent être mis en lignes et à partir de la connexion, n’importe quel apprenant peut donc accéder à la plateforme des ressources pédagogiques et point besoin pour lui de se déplacer en amphi pour suivre les cours.

Dans ces conditions, cela fera des avancées majeures en termes de résolution de certains problèmes infrastructurels.

Il y a aussi le fait qu’au de-là des apprenants, l’université virtuelle doit accompagner les formateurs, les enseignants à de nouvelles approches pédagogiques parce qu’avec la digitalisation du savoir, il va falloir que nous puissions opérer un reformatage dans nos approches pédagogiques.

Au lieu que l’enseignant vient en amphi avec son sac plein de ses livres et ses fiches pour faire ses enseignements, il peut simplement les mettre en ligne et à partir des smartphones, l’étudiant peut accéder à la ressource pédagogique du cours de l’enseignant.

Pour cela, il faut que les enseignants soient formés à ces nouvelles approches pédagogiques. C’est là aussi, l’une des missions de l’université virtuelle.

La dernière mission de l’université virtuelle, c’est de développer des offres de formation au niveau des domaines innovants.

De concert avec l’université virtuelle du Tchad et l’université de Luxembourg, nous avons élaboré le master en cyber sécurité que nous avons l’intention de lancer d’ici la fin de l’année en faisant l’appel à candidature pour l’ensemble des pays du G5 Sahel.

Nous comptons faire le lobbying auprès des pays du G5 Sahel pour pouvoir renforcer les capacités des uns et des autres en matière de cyber sécurité.

Tous les modules sont prêts, nous attendons de mettre en place le logiciel de gestion de la scolarité parce que dans la dynamique de la gestion de la Licence Master Doctorat (LMD), chaque étudiant devient un cas à gérer à part.

Après le Master en cyber sécurité, nous allons ouvrir l’offre de formation en Licence de développeur en informatique parce que nous voulons contribuer à ce qu’il ait une masse critique de développeurs dans les domaines de l’informatique mais aussi de la télé médecine.

Jusqu’à présent, il n’y a pas de formation au niveau de la télé médecine. C’est l’occasion de pouvoir promouvoir les technologies de l’information et de la communication dans le secteur de la santé.

Nous voulons aussi développer des offres de formation dans l’agriculture numérique. Quand on parle de l’agriculture numérique, ça parait abstrait pour beaucoup de gens mais à partir du système d’information géographique, à partir des drones, il est possible de concevoir des outils qui permettent de maitriser soit la fertilité des sols, soit l’humidité des sols.

A partir de la nature du sol déterminé, on peut spécifier le type de spéculation rentable au niveau de tel ou tel type de sol.

Au de-là des secteurs de l’agriculture et de la santé, nous voulons mettre à profit le numérique pour pouvoir faire des offres de formation au niveau de l’intelligence artificielle et au niveau de la robotique. Ce sont des ambitions que nous nourrissons. Nous pensons que nous pouvons y arriver.

Combien va coûter le projet de l’université virtuelle qui comprend outre le siège, des espaces numériques ?

A l’évaluation, nous étions pour l’ensemble du projet, le siège et les 16 espaces numériques ensemble, à un coût estimatif de près de 87 milliards FCFA. Mais, c’était à la conception du projet et il va s’en dire que le coût réel du projet sera évalué à sa fin et en tenant compte aussi de la loi du marché parce que les coûts d’investissements de cette année, peuvent différer de ceux de l’année prochaine. Donc, ce n’est qu’au terme du chantier, que nous pourrions connaitre le coût réel du projet.

C’est un projet national, qui fait partie du programme du chef de l’Etat qui est de faire du système de l’enseignement supérieur, un système générateur de compétences et porteur d’innovations.

Pour le financement du projet, il y a la contrepartie nationale mais il y a aussi des partenaires qui nous accompagnent dans la dynamique.

La Banque Mondiale nous accompagne à travers le projet d’appui à l’enseignement supérieur dans lequel près de 23 millions de dollars US soit l’équivalent de 11 milliards CFA sont destinés au volet université virtuelle.

C’est dans cette dynamique que la Banque mondiale prend à son compte, l’équipement du siège de l’université virtuelle et la construction puis l’équipement de trois espaces numériques ouverts. Dans les estimations initiales, un espace numérique ouvert doit nous revenir entre quatre et cinq milliards FCFA mais comme nous sommes dans la loi du marché avec toutes les fluctuations, le coût peut varier à la baisse comme à la hausse mais nous espérons que ça va tendre vers le bas, ce qui va minimiser notre investissement.

Quel est à ce jour l’état d’avancement des travaux ?

La première phase du projet consiste en la construction du siège qui se déroule au niveau de l’arrondissement 6 d’Ouagadougou. Il y a un espace numérique ouvert au niveau de l’arrondissement 11 à Karpala.

Nous avons un espace numérique ouvert qui sera construit au niveau de Tampuy, à l’arrondissement 3, un autre sera construit à côté du siège parce que nous avons un espace de plus de 2 hectares qui va nous permettre de mettre aussi bien le siège que l’espace numérique ouvert.

Au de-là de cela, nous avons un espace numérique ouvert en construction à Bobo-Dioulasso et un autre à Koudougou.

Au niveau, des espaces numériques ouverts, les gros œuvres sont déjà achevées : le bâtiment physique achevé à près de 80%, il reste les finitions et après ça, il y a les différents lots divers plomberies, électricités, menuiseries et équipements.

Au niveau du siège, nous sommes au niveau du sous-sol parce que le terrain qui nous a été affecté était en réalité une ancienne carrière et par conséquent pour un bâtiment qui est appelé à être un R+5, cela nécessitait qu’on puisse revoir les travaux de géotechnique. Ce qui a valu à ce que le laboratoire national des travaux publics et du bâtiment recommande qu’on puisse faire les excavations jusqu’à atteindre la partie stable du terrain.

Ce qui a fait que nous avons dû reprendre les plans pour faire d’abord un sous-sol pour avoir de bonnes assises avant de commencer l’élévation du bâtiment. Le sous-sol est terminé. On est au dallage du sous-sol et après on va commencer les niveaux supérieurs.

Pour quelqu’un qui veut s’inscrire à l’université virtuelle, comment les choses vont se passer concrètement ?

Un étudiant qui souhaite entreprendre des études à l’université virtuelle, doit s’orienter en formation initiale ou en formation continue au niveau de la direction générale de l’enseignement supérieure.

L’étudiant qui s’inscrit à l’université virtuelle est dirigé sur une plateforme à travers laquelle il interagit avec l’enseignant.

Le module de l’enseignant est déjà préfabriqué, scénarisé, le cours enregistré chapitre par chapitre, séquence par séquence selon un formulaire pédagogique standard que l’université virtuelle va adopter et ce scénario sera mis sur la plateforme.

L’étudiant aura une clé d’accès à la plateforme pour la formation pour laquelle il est inscrit.

Il y a également un système monitoring qui va permettre à l’enseignant de savoir si un étudiant donné qui est inscrit à son cours, est connecté et s’il suit le cours.

Après l’enseignant, il y aura des tuteurs qui vont suivre les apprenants en les orientant sur ce dont ils ont besoin comme connaissances complémentaires pour pouvoir comprendre au mieux le module.

Pour les évaluations, il sera demandé aux étudiants, du présentiel, pour que nous puissions aussi mesurer leur niveau d’assiduité et qu’ils sachent qu’ils ont une connexion avec l’administration.

Cependant, les étudiants n’auront pas besoin de se déplacer à Ouagadougou pour les évaluations. Un étudiant inscrit à l’université virtuelle aura simplement besoin de se rendre dans un espace numérique ouvert pour composer.

Ces espaces constituent les relais de l’université virtuelle dans les chefs-lieux de région et ils visent à réduire la mobilité.

En fonction du type et du coût de la formation, il faudrait que l’Etat joue sa part de responsabilité en faisant en sorte que les coûts de la formation soient alignés sur l’investissement, sur la perspective d’autonomisation de l’université virtuelle parce que qui dit université virtuelle dit des équipements de pointes.

Nous avons déjà élaboré des offres de formation et nous sommes en train d’élaborer notre plan stratégique qui sera adossé à un plan d’affaire.

A quand le début officiel des cours de l’université virtuelle ?

L’université virtuelle va lancer ses premières offres de formation à la rentrée 2020/2021. Pour l’instant, nous sommes à la phase de la mise en place de la plateforme qui a été créé.

Nous sommes en train de travailler pour la sécuriser parce qu’au de-là de l’université virtuelle, nous avons une bibliothèque numérique dans laquelle, il y a près de 20 millions d’ouvrages.

Nous mettrons en place l’identifiant unique pour qu’au niveau du ministère de l’enseignement supérieur, tous les étudiants au Burkina Faso puissent être répertoriés au niveau de ce service.

Nous avons le service de la vidéo conférence qui permet à un enseignant de rester à Ouagadougou pour donner des cours à des étudiants de Bobo-Dioulasso sans pour autant se déplacer.

Il suffit que les étudiants de Bobo soient connectés à la plateforme de l’université virtuelle et que les équipements soient connectés, l’enseignant même de son bureau, peut faire le cours à partir de sa tablette, de son ordinateur ou de son smartphone.

Nous avons l’école supérieure d’informatique qui est en train de travailler pour mettre ses ressources pédagogiques sur la plateforme afin qu’elles soient à la disposition de ses étudiants. Toutes les institutions d’enseignements supérieures peuvent en faire autant.

Comme l’université virtuelle, ce sont des enseignements à distance, il faut que nous testions la fiabilité, la stabilité et la sécurité de la plateforme avant de pouvoir commencer.

Nous ambitionnions de commencer cette année mais étant entendu que nous n’avions pas toute la certitude de la fonctionnalité de la plateforme, nous avons préféré patienter, nous assurer que l’infrastructure technologique est bien huilée avant de lancer les formations et de pouvoir mettre ça à la disposition de la communauté scientifique.

Agence d’Information du Burkina
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