L’initiative-souveraineté-dignité et paix pour le Sahel, sous la houlette du Comité international du mémorial Thomas Sankara, a lancé, le 13 janvier 2020 à Pô, dans la province du Nahouri, un appel aux chefs d’Etat du G5 Sahel à porter la voix des peuples africains lors de leur rencontre avec le Président français, Emmanuel Macron.
Alors que les chefs d’Etat du G5 Sahel se sont rendu à Pau en France, le lundi 13 janvier 2020, à l’invitation du Président français, Emmanuel Macron, pour « clarifier leur position sur la présence militaire française au Sahel », des leaders de plusieurs organisations syndicales, partis et formations politiques, experts, universitaires et artistes venus des pays de l’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Tchad et Sénégal), réunis au sein de l’Initiative-souveraineté-dignité et paix, se sont retrouvés le même jour à Pô, ville historique et capitale de la Révolution burkinabè de 1983, le lundi 13 janvier 2020. A l’occasion, ils ont envoyé un « message de souveraineté, de dignité et de liberté des peuples africains » à leurs chefs d’Etat, « face au chantage de la France et de la communauté internationale ». Lu par le secrétaire général du Comité international du Mémorial Thomas Sankara, Luc Damiba, le message appelle les chefs d’Etat africains à « clarifier définitivement » les relations diplomatiques, les conditions et cadres d’intervention de toutes les coopérations. Pour les responsables du contre-sommet, la rencontre de Pau est une opportunité pour les dirigeants, de porter « les clameurs populaires non manipulées, afin de dire la vérité, en toute franchise, sans ambigüité, en toute honnêteté sur les conditions actuelles de la coopération de la France et les pays du G5 Sahel, marquée par le paternalisme, la duperie et le chantage ». Et pour cause, les organisateurs de la rencontre disent ne pas comprendre la persistance des attaques terroristes, malgré l’impressionnant matériel militaire et l’effectif important de militaires français dans les pays du G5 Sahel. Ils ont donc demandé aux cinq chefs d’Etat du G5 Sahel de saisir cette occasion pour mettre fin « aux différentes formes de domination des puissances étrangères ». Cette sortie de la société civile africaine à Pô, vise ainsi à soutenir les intérêts des peuples africains et leurs points de vue lors du sommet de Pau en France, a précisé le président du Comité international du Mémorial Thomas Sankara, le colonel-major à la retraite, Bernard Sanou. « Nous ne pouvons pas laisser ces questions de souveraineté et de dignité à la seule responsabilité fragile de nos chefs d’Etat », a-t-il laissé entendre. Après la lecture du message, les initiateurs de la rencontre ont organisé une marche de soutien aux forces de défense et de sécurité des pays du G5 Sahel. Partie de la place Némaro de Pô (Place de la Révolution), la centaine de participants a rallié le camp Thomas Sankara où elle a remis un message de soutien et d’encouragement aux FDS.