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Quand « Le grand déballage» de Ismaël Ouédraogo de Burkina Info reçoit Simon Compaoré…

Publié le vendredi 10 janvier 2020  |  NetAfrique.Net
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© Ministère par D.R
Le PARSIB offre quatre véhicules aux Brigades anti-banditisme et terroriste (ABT)
Le Projet d’appui au renforcement de la sécurité Intérieure du Burkina Faso (PARSIB) a remis le mardi 16 mai 2017 à Ouagadougou, 4 véhicules tout-terrain aux Brigades anti-banditisme et terroriste (ABT). Photo : Simon Compaoré, ministre d`Etat, ministre de la Sécurité
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Simon Compaoré est un personnage qu’on ne présente plus. Maire de Ouagadougou pendant dix-sept ans (de 1995 à 2012), il a été ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, puis ministre de la Sécurité tout court sous le régime de Roch. Débarqué de son fauteuil ministériel en janvier 2018, Simon se contente de gérer les affaires du parti au pouvoir dont il est le président par intérim.

Entre Ismaël Ouédraogo de Burkina Info et Simon Compaoré, qui des deux est le plus populaire ? De fait, Ismaël lui aussi, n’est plus à présenter. Animateur de l’émission « le Grand déballage », de la télévision Burkina Info, il reçoit des personnalités de « toutes marques ».

En ces débuts d’année 2020, il a reçu Simon Compaoré, ex-maire et ex-ministre. Direct comme à son habitude, il n’a pas laissé Simon échapper à des questions qui fâchent. Du moins, c’est ce que j’ai vécu en rêve lors d’une mission que j’ai accomplie à Boromo.

ISMAËL: Comment va Simon aujourd’hui ?

SIMON : Tranquilos. Je me porte comme un charme.

ISMAËL: Comme un charme ? Malgré tout ce qui vous est arrivé ?…

SIMON : Qu’est-ce qui m’est arrivé ?

ISMAËL: C’est moi qui pose les questions… Après avoir été la maire de la capitale pendant dix-sept ans, vous devenez ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité sous Roch. Mais l’opinion publique trouve que la culotte est trop grande pour vous. En février 2017, on vous réajuste cette culotte en vous soulageant de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Il ne vous restait que la Sécurité. Mais apparemment, par manque de clémence à votre égard, ce ministère vous a été retiré pour être confié à Clément Pengdwendé Sawadogo, avant d’échoir finalement sous les rangers du pandore colonel à la retraite, Ousseni Compaoré.

SIMON : Mais qu’est-ce que vous croyez ? Ce n’est pas l’opinion publique qui m’a nommé, ce n’est pas à elle de me retirer mon portefeuille ministériel. Les postes, je n’en suis pas un assoiffé. Je ne suis pas né maire, je ne suis pas né ministre. Ces postes que vous citez, je ne les ai pas mendiés. Je ne suis pas un mendiant de portefeuilles. Ce sont les populations qui m’ont fait confiance pour que je sois maire de Ouagadougou. Et par mon labeur j’ai pu avoir une longévité à la tête de cette mairie. Pour ce qui est des postes de ministre, si le président Roch m’a nommé c’est parce qu’il m’a fait confiance.

ISMAËL: Mais si Roch a fini par vous lâcher, faut-il donc conclure qu’il n’a plus confiance en vous ? Qu’avez-vous fait pour mériter cette perte de confiance ?

SIMON : Jugement hâtif. Et puis, vous me faites pas rigoler par ce genre de questions. Quel est le parti au pouvoir ? C’est le MPP. Et je suis le président par intérim de ce parti. C’est nous qui sommes dans le cockpit de l’avion Burkina. Et puis quand dites dans une question précédente qu’il ne me restait que la Sécurité comme portefeuille ministériel, vous vous trompez. C’est comme si ce n’était qu’une miette de ministère… La sécurité, c’est un gros morceau. C’est l’élément central de l’existence d’un État. Sans sécurité, rien ne peut se faire sur un territoire quelconque.

ISMAËL: Oui. Mais il n’en demeure pas moins que sous la pression de l’opinion publique, Roch vous a retiré la culotte de la Sécurité. Et voilà que vous êtes dépossédé de tout poste ministériel…

SIMON : Vous pensez que c’est parce que j’en étais incapable, que je n’étais pas à la hauteur, parce que je ne suis pas grand de taille ? Des gens ont dit que si nos soldats étaient massacrés, c’est parce que Simon était aux commandes de la Sécurité. Comme si moi-même je semais l’insécurité. Non ! Nos soldats, nos FDS n’étaient pas habitués aux attaques du genre que ceux perpétrés par ces forces du mal. Mais avec le temps, les moyens ont été mis pour qu’ils s’adaptent à la nouvelle situation. Vous voyez que dès le départ nous avons commencé par clôturer les brigades de gendarmerie et les commissariats de police. Une enceinte clôturée par un bon mur est moins aisée à attaquer que si elle était exposée à l’air libre. Ensuite, il y a eu des formations qui étaient ne cours pour mettre nos hommes à la hauteur du défi qui les attend. Du matériel a été progressivement acquis. Mais tout ça ne pouvait se faire en un battement de paupière…Bref, ne m’amenez pas à vous dévoiler toutes les stratégies entreprises qui font que nos FDS montent aujourd’hui en puissance. Que ceux qui, au regard de ma taille réduite soutenaient qu’il fallait un ministre de taille, qu’ils sachent que les succès engrangés depuis novembre, ne sont pas du fait de la taille de Shérif Sy, de Moïse Miningou ou de Ousseni Compaoré.

ISMAËL: Mais ce n’est pas sous votre exercice que les résultats qu’on connait sont engrangés…

SIMON : Mon petit, l’administration est une continuité. Le maître du CM 2 qui fait 100 % au CEP peut être redevable au maître du CP et/ou du CE si ce n’est pas lui qui les a tenus pendant les six années de scolarité primaire.

ISMAËL: Quel est l’image qui vous colle le plus : Simon le CDR, Simon le fils du pasteur, Simon le ministre, ou Simon le vice-président du parti au pouvoir ?

SIMON : Je ne sais pas. À chacun de me coller l’image qui lui convient. Ce qui est sûr, si l’image ne me convient pas, celui qui me la colle va la ramasser à terre. Car les fausses images n’adhèrent pas au corps de la personne de Simon.

ISMAËL: 2020 verra l’élection d’un nouveau président pour le Faso. Pendant qu’on s’achemine vers cette élection, il est de plus en plus question du retour de Blaise Compaoré. Qu’en pensez-vous ?

SIMON : Je n’en pense rien. Il connait la route. Et il sait ce qui l’attend aussi s’il remet les pieds au Burkina, du moins s’il revient pour la reconquête de Kosyam. Ce n’est pas pour rien qu’il s’est métamorphosé en Kouassi. Ce serait une honte monstrueusement historique que de laisser Blaise revenir aux affaires au Burkina. Après tout ce qu’il capitalise comme crimes, il ne peut pas aujourd’hui quitter sa résidence de Cocody et rentrer yada yada au Faso.

ISMAËL: Blaise a quand même été votre mentor pendant une trentaine d’années… Et puis on parle de réconciliation.

SIMON : Le divorce a existé dans le monde avant notre union avec Blaise.Si à un moment donné de l’histoire nous ne nous étions pas entendus, il est normal qu’on ait divorcé. Nous, nous avons divorcé dans la paix, nous avons divorcé en laissant la vie sauve à nos adversaires. Mais et lui ? N’a-t-il pas divorcé d’avec ses amis à coups de balles de kalachnikov et de grenades ? La supposée grenade du secteur 28 de l’arrondissement n°5 du 8 janvier 2020 n’est pas la première à avoir explosé à Ouagadougou. Allez demander à Clément Oumarou Ouédraogo (paix à son âme). S’agissant de la réconciliation nationale, nous sommes tous d’accord. Mais il nous faudra éviter un 30-Mars bis. Se réconcilier n’empêche pas la justice d’être juste. Si l’on doit se réconcilier, que ce ne soit pas en « cafoulmayé », mais que ce soit de façon sincère.

ISMAËL: Nous sommes pris par le temps. Monsieur Simon Compaoré, si on vous demandait de revenir au gouvernement, quelle serait votre réponse ? Vous avez une immense somme d’expérience, le tout couronné par votre rigueur et votre ardeur au travail…

SIMON : Moi Simon ? Au gouvernement ? Vous savez…

Clin ! Clan ! Clin ! Clan ! C’est la cloche de la cathédrale qui sonne l’angélus. Et comme je suis logé dans le centre d’accueil de ce lieu de spiritualité, je fais partie de ceux qui sont mieux placés pour être réveillés matinalement par le tintement de la cloche du coin. Peut-être que la prochaine fois j’irai loger ailleurs pour éviter de voir mes rêves abrégés.
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