Le conseil national de la statistique a tenu, le vendredi 27 décembre 2019 à Ouagadougou, sa deuxième session annuelle. Cette rencontre s’est tenue cumulativement avec la célébration en différé, de la Journée africaine de la statistique.
La mise en œuvre du schéma directeur de la statistique 2016-2020 révèle un taux d’exécution compris entre 67 et 75%. Ce schéma est un outil de planification de l’ensemble du système statistique national. C’est ce qui est ressorti de la deuxième session annuelle du Conseil national de la statistique (CNS) tenue vendredi 27 décembre 2019, cumulativement avec la Journée africaine de la statistique (JAS) célébrée en différé. Les participants ont eu droit à deux communications, l’une portant sur la JAS et l’autre sur le schéma directeur de la statistique. Selon le directeur général de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), Boureima Ouédraogo, plusieurs activités ont été menées dans le cadre de la mise en œuvre du schéma directeur de la statistique au cours des trois dernières années. Il s’agit notamment des grandes enquêtes comme celles sur les conditions de vie des ménages, la préparation du Recensement général de population et de l’habitat (RGPH), des enquêtes sur le secteur informel et l’enquête permanente sur l’agriculture. Sa mise en œuvre a-t-il ajouté, a permis une multiplication de la production des statistiques courantes. « Presque tous les ministères disposent d’annuaires statistiques. Cela constitue un acquis important de la mise en œuvre du schéma directeur », a-t-il poursuivi. S’agissant de la JAS qui se célèbre chaque 18 novembre, le représentant du ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, président du CNS, Karfa Fayama a indiqué que c’est pour des contraintes liées au 5e RGPH, qu’elle a été différée à cette date. Il a rappelé que cette journée a été instituée depuis 1990 par la conférence des ministres africains chargés de la planification et du développement et vise à sensibiliser les pays au rôle et à l’importance des statistiques dans tous les aspects de la vie sociale et économique. Pour lui, cette célébration intervient dans un contexte national marqué par une situation sécuritaire difficile occasionnant ainsi une crise humanitaire sans précédent. « Le nombre de déplacés internes se chiffre à plus de 500 000 personnes. Les statistiques traduisent l’ampleur de la crise et mesure les efforts à faire pour la prise en charge », a-t-il indiqué. Le thème de la JAS, « Tout le monde compte : des statistiques de qualité pour une meilleure gestion des déplacements forcés en Afrique » cadre bien, de l’avis du représentant du ministre, avec la situation burkinabè. Toute chose qui interpelle sur la nécessité de produire des statistiques de qualité et désagrégées pour orienter l’action du gouvernement. Il a laissé entendre que l’absence des statistiques désagrégées masque parfois des disparités socio-économiques et défavorise ainsi les groupes les plus vulnérables. « Notre système produit actuellement des statistiques désagrégées insuffisantes permettant de rendre compte du développement à tous les niveaux », a-t-il déploré. C’est pourquoi, a-t-il dit, il est impératif de renforcer le système national afin de pallier cette insuffisance de données. « L’urgence nous impose d’améliorer le dispositif de collecte des données administratives pour produire des statistiques en temps réel sur les déplacés internes et externes du fait de la crise sécuritaire que connaît le pays », a-t-il émis. La représentante de l’Union européenne, Sassi Sihem a rappelé que les statistiques sont importantes à court et long terme. « En appuyant déjà le RGPH qui permettra d’avoir des statistiques fiables et à long terme, l’UE réaffirme son engagement à apporter son soutien au Burkina Faso dans la production statistiques ».