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Luc Marius Ibriga, à propos de l’élargissement de l’IUTS : « Les citoyens sont prêts à donner l’argent, s’il est bien géré »

Publié le lundi 6 janvier 2020  |  Sidwaya
Transition
© Le Quotidien par Bénéwendé Bidima
Transition : la charte officiellement signée
Dimanche 16 novembre 2014. Ouagadougou. Maison du peuple. Les représentants des forces vives de la nation et de ceux des forces de défense et de sécurité ont signé la charte de la transition au cours d`une cérémonie solennelle. Photo : Luc Marius Ibriga, représentant de la société civile
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L’élargissement de l’impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) sur les indemnités et primes servies aux agents du public fait débat. Pour le contrôleur général d’Etat, Luc Marius Ibriga, la polémique est plus liée à une mauvaise gestion des deniers publics qu’à un refus de s’acquitter d’un devoir.

« L’ASCE-LC n’a pas de position. Nous ne sommes pas des initiateurs de la loi, nous veillons à son application. La question de l’impôt est un élément fondamental. L’impôt ne poserait pas de problèmes si les citoyens avaient conscience que leur argent était très bien utilisé. Ils seraient même prêts à ce que l’on coupe davantage (…). C’est ça le problème. Voilà pourquoi nous disons qu’il faut un contrôle rigoureux et professionnel pour que les citoyens aient confiance que leur argent va où il devrait aller. Par exemple, dans les pays nordiques, les gens ont des impôts de 40 à 45% de leur salaire. En retour, leurs enfants sont scolarisés gratuitement dès la naissance jusqu’à l’université, ils sont soignés gratuitement… La conscience de la préservation de l’argent public est telle que même les gouvernants sont très réticents à utiliser cet argent, quand ce n’est pas pour des besoins indispensables. Plus nous aurons une gestion vertueuse et une gouvernance rationnelle, plus les citoyens seront disposés à donner l’argent (…). Je vais prendre un exemple. Lors du concours Commune d’Or, j’ai découvert une commune dans le Nord du Burkina qui a été attributaire d’une ambulance. Le maire a proposé aux populations qui ont accepté que chaque ménage donne 300 FCFA par an par l’entretien de l’ambulance. Ils ont mis en place un comité de gestion qui a si bien travaillé qu’aujourd’hui, non seulement l’ambulance fonctionne toujours, mais ils ont recruté un assistant de santé qui accompagne les malades et ils sont en passe d’acheter une nouvelle ambulance. Les citoyens sont prêts à donner l’argent, si leur argent est bien géré. Je pense que la question de l’IUTS se pose dans ce sens-là. C’est parce que les citoyens pensent que leur argent n’est pas bien géré qu’aujourd’hui ils demandent à ce qu’ils soient allégés pour leur donner plus de ressources. Il faut une bonne gestion pour dégager les ressources et éviter que nous allions nous endetter. Nous devons être les premiers acteurs de notre développement. L’argent qui vient d’ailleurs, c’est aussi l’argent d’autres contribuables. Mais nous devons en tant que gouvernants montrer que l’argent est bien géré et vous verrez que les gens seront d’accord, parce qu’ils verront les résultats sur leurs vies quotidiennes ».
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