Kaya - Face à l’effritement de la cohésion sociale, le Cercle d’études, de recherches et de formations islamiques a appelé dimanche, entre autres, à un enseignement holistique de la religion et à la restauration de l’autorité de l’Etat.
Depuis plus de 30 ans, le Cercle d’études, de recherches et de formations islamiques (CERFI) œuvre pour la paix et cohésion sociale au Burkina Faso.
Dans ce contexte sécuritaire où le vivre-ensemble est mis à mal, sa coordination régionale du Centre-Nord a animé, le dimanche 29 décembre 2019, à Kaya, une conférence publique sur la contribution de l’intellectuel musulman au renforcement de la cohésion sociale.
Ce conclave a connu la participation des personnalités administratives, politiques et religieuses des trois provinces de la région que sont le Bam, Sanmatenga et Namentenga.
Pour le représentant du CERFI/CN, Moussa Zoundi, l’objectif est de mener des actions de sensibilisation pour un changement de comportement afin de promouvoir la cohésion sociale. «En tant que religieux, nous ne pouvons pas rester en marge de cette situation», a-t-il indiqué.Pour le parrain de la cérémonie, Boukaré Ouédraogo, par ailleurs maire de la ville de Kaya, le choix du thème est d’intérêt commun, d’autant plus qu’il est le reflet du contexte national marqué par des actes de violences et d’intolérances fréquents.
«L’adhésion aux règles et lois qui garantissent la cohésion sociale et le vivre-ensemble dans notre pays est mise en mal de façon récurrente par des comportements négatifs de certains citoyens», a-t-il déploré.
C’est pourquoi, il a félicité le CERFI pour cette initiative. Boukaré Ouédraogo a aussi invité les participants à appliquer les recommandations issues de cette conférence.
Dans sa communication, le conférencier Alidou Ilboudo a fait un état des lieux sur la situation de la cohésion sociale au pays des Hommes intègres.
«Auparavant, notre pays avait une situation socioculturelle stable malgré sa pluralité ethnique et religieuse. Mais, actuellement, nous sommes dans un état lamentable», a-t-il regretté.
Les raisons sont multiples et multiformes, au-delà de l’insécurité actuelle.
De l’avis de l’imam du CERFI, il s’agit, entre autres, de la mauvaise gouvernance, de la paupérisation des populations, de la mauvaise gestion des conflits fonciers et éleveurs-agriculteurs, de la mondialisation ou importation des conflits, du manque de l’éducation familiale et de l’effritement des valeurs ancestrales.
De ce fait, Alidou Ilboudo a suggéré, notamment un enseignement holistique de la religion, un engagement sincère des leaders religieux à la citoyenneté et au vivre-ensemble, une éducation véritable de la jeunesse, une restauration de l’autorité de l’Etat et une organisation d’une conférence nationale sur l’Etat-Nation.
A écouter M. Ilboudo, la cohésion sociale repose sur des piliers comme l’esprit de l’Etat-Nation, la solidarité nationale ou internationale, le travail et la recherche scientifique.