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Les billets de Hyacinthe Sanou: Messieurs les ministres, la vie de 80 terroristes en vaut plus que celle de nos concitoyens ou de nos militaires?

Publié le dimanche 29 decembre 2019  |  NetAfrique.Net
Remis
© Autre presse par DR
Remis Dandjinou
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Ah oui Messieurs les ministres?
La vie de 80 terroristes en vaut plus que celle de nos concitoyens ou de nos militaires???

On se demande quelle mouche a bien pu les piquer. Si on comprend bien certains membres du gouvernement, la presse devrait consacrer moins de temps à la mort de civils et de nos frères militaires et plus de temps à parler de celle des terroristes. Ces ministres ( du Commerce, de la Culture et de la Communication) ne comprennent pas que quelque soit le nombre de terroristes tués ou « neutralisés », leur vie de terroriste importe peu, à la presse et à la nation. A la limite, on s’en fout, point barre.

Par contre un militaire mort, c’est un patriote dont la disparition nous endeuille, tous. Et eux voudraient nous voir ne pas en parler. Faire l’apologie du terrorisme et mettre dans la même balance la vie des patriotes et celles des terroristes. C’est ce genre d’amalgame qui arrive quand on se mêle du travail des autres.

Aucune école sérieuse de journalisme au monde ne va remettre en cause « l’angle de traitement qui met l’accent sur les 42 victimes, civils et militaires » de Arbinda comme le suggère le porte-parole du gouvernement qui voudrait bien voir les médias mettre plutôt l’accent sur « 80 terroristes neutralisés ». Littéralement faire du journalisme en l’envers. A t-on jamais entendu parler de la mort au carré? Ceux qui sont du métier et qui font le métier correctement savent qu’il faut prendre les chiffres officiels ( surtout ronds) avec précaution.

Et la version très très officielle de « 14 morts dans des affrontements intercommunautaires à Yirgou », en est un bel exemple du pourquoi la presse doit garder ses distances avec les versions officielles.
Et multiplier les mauvais exemples plutôt que les bons, venant d’ailleurs ne saurait être une raison suffisante pour « bolchéviser » la presse libre du Burkina.

Quant au fameux « Journalisme de l’espoir », cher au porte-parole du gouvernement, et qui incarnerait le meilleur du journalisme, on se demande ce qu’attend le gouvernement pour commencer à l’enseigner dans ses propres écoles de journalisme et à le pratiquer sur ses médias publics.

Depuis plus de 40 ans, le gouvernement du Burkina Faso offre billets d’avion et chambres d’hôtel à ces média occidentaux pour venir couvrir son Fespaco et autres. Et subitement il semble découvrir en 2019, que ces médias occidentaux sont dans une sorte de complot savamment orchestré pour faire disparaître le pays de la carte du monde.

La paranoïa.

S’il y’a un nouveau genre de journalisme qui pourrait sauver le pays et dont ces trois ministres seuls ont le secret, pourquoi rester dans le gouvernement si on peut mieux servir ce pays en se lançant dans le « journalisme réinventé », version réseaux sociaux?
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