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Affaire Kémi Séba au Burkina: « le MPP victime de son hypocrisie et de son double-jeu avec la France « ,selon l’opposition.

Publié le jeudi 26 decembre 2019  |  Laborpresse.net
L`activiste
© Autre presse par DR
L`activiste anti-Cfa, Kemi Seba
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Bonjour, Mesdames et Messieurs les journalistes !

Soyez les bienvenus à ce point de presse du CFOP ! Nous sommes au 358 ème jour du drame de Yirgou, et l’Opposition politique réclame toujours vérité et justice pour le chef, ses proches et les 210 citoyens de la communauté peule massacrés.
Aujourd’hui également, les chrétiens s’apprêtent à vivre Noël. Nous leur souhaitons une joyeuse fête de la Nativité, et nous formulons le vœu que leurs prières apportent la paix et plus d’amour au Burkina Faso.
Chers journalistes, ce point de presse porte sur les sujets suivants :
– l’arrestation de Monsieur Kémi Séba,
– l’IUTS sur les indemnités des agents du Public,
– la nouvelle monnaie « Eco »,
– et le financement de la construction de l’Ecole politique du MPP par le Parti communiste chinois, à hauteur de 300 millions de Francs CFA.

Chers journalistes,

Le Président de l’ONG « Urgences panafricanistes » a été arrêté samedi soir et gardé à vue par notre Gendarmerie. Selon l’avocat de cet activiste, Me Prosper FARAMA, il lui est reproché des injures à l’encontre du Président du Faso, des tentatives de démoralisation de ceux qui se battent contre le terrorisme, et une incitation à la violence.
Suite aux propos de Kémi SEBA, des jeunes instrumentalisés ont tenté d’agresser le Secrétaire à la jeunesse du MPS, Hervé OUATTARA et de saccager son domicile.
Nous condamnons fermement ces dérives et ces comportements d’un autre âge, et affirmons notre ferme soutien au responsable de la jeunesse du MPS. Si ces jeunes ont quelque chose à reprocher à Hervé OUATTARA, qu’ils suivent les voies de droit.
Dans ce qu’il convient d’appeler « affaire de Kémi SEBA », l’Opposition politique estime que le pouvoir MPP est tout simplement victime de son hypocrisie et de son double-jeu avec la France.
Kémi SEBA a bien rappelé dans la vidéo rendue publique qu’il avait été reçu par le Président du Faso, et que ce dernier lui avait proposé une collaboration.
Indiscutablement, par ses propos, Kémi SEBA a manqué du respect à l’ensemble du peuple burkinabè, et nous les condamnons fermement.
Mais, Kémi SEBA a dit vrai en parlant d’incompétence, d’inconstance et de manque de fermeté du pouvoir en place. Kémi Séba a utilisé le même registre de vocabulaire hors de nos frontières, et cela n’avait pas gêné le Président Roch KABORE lui a ouvert malgré tout, les portes de son palais malgré cela.
Des activistes en odeur de sainteté auprès du pouvoir l’avait même encensé et décrit comme un panafricaniste, héritier de Thomas SANKARA.
Le régime a cru pouvoir utiliser Kémi SEBA comme objet de propagande.
Constatons que l’imprévisible Kémi SEBA ne peut être réduit à un simple faire-valoir ou à un vulgaire agent de publicité.

Chers amis de la presse,

A travers le compte-rendu de l’Assemblée générale de l’Unité d’action syndicale (UAS) tenue le 18 décembre 2019 à Ouagadougou, nous apprenons que l’application de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) aux indemnités des agents de l’Etat en 2020, tel que préconisé par le Gouvernement, aurait de graves conséquences. En effet, lit-on dans le compte-rendu de l’Assemblée générale, pour les fonctionnaires de catégories P1, P2, U, A et B, l’impact additionnel des nouvelles impositions varie respectivement par mois de 6 000 à plus de 175 000 Francs CFA. Les petites catégories C, D et E n’en seront pas épargnées, avec des augmentations d’IUTS de 1 000 F à plus de 5.700 Francs CFA. Pour certains corps bénéficiant d’indemnités spécifiques, l’impact sera encore plus important. C’est le cas des Professeurs d’universités, de la catégorie P, des magistrats, des agents des Finances, de la Santé, des Corps militaires et paramilitaires, de la Police, de la Douane, etc.
Le 1er octobre déjà, l’Opposition politique rejetait cette décision hasardeuse du Gouvernement.
Nous déclarions que cette décision relative à l’IUTS vise en fait à diminuer les salaires des fonctionnaires pour boucher des trous creusés par les dirigeants.
Le paradoxe est que le MPP a octroyé des exonérations fiscales à hauteur de 200 milliards de francs CFA à ses amis du secteur minier.
Par ailleurs, les caisses noires (aussi appelés Fonds spéciaux et spécifiques) contiennent près de 250 milliards de francs CFA, soit près du dixième du budget annuel de l’Etat.
En outre, il vous souviendra que l’an passé, le régime MPP a instauré l’abaissement des charges d’abattement de l’IUTS de 7 à 4 enfants, ce qui a diminué le pouvoir d’achat de beaucoup de ménages.
Ces mesures impopulaires viendront aussi s’ajouter à la taxe sur les automobiles, à l’arrivée de nouvelles plaques d’immatriculations, à la flambée des prix des produits de grande consommation.
L’Opposition exige donc à nouveau, avant l’exécution de la décision sur l’IUTS en janvier, qu’un bilan soit fait des exonérations accordées par l’Etat burkinabè depuis les dix dernières années.
Il existe bien des niches fiscales qui pourraient rapporter beaucoup d’argent à l’Etat, sans oublier l’argent perdu dans les fraudes, la corruption, les détournements et autres. Nous pensons que c’est cet argent qu’il faut aller chercher, au lieu de s’acharner sur le pauvre citoyen.
Mesdames et Messieurs,
Le 21 décembre dernier, à l’occasion de de la visite du Président français Emmanuel MACRON en Côte d’Ivoire, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a déclaré que la nouvelle monnaie Eco remplacera le Franc CFA à partir d’avril 2020. Il faisait cette annonce en qualité de Président en exercice de l’UEMOA. Le Président OUATTARA a précisé que la parité fixe avec l’Euro demeurera, et que la France en sera la garante. Par contre, la centralisation des 50% des réserves de change de l’UEMOA au Trésor français va prendre fin, le Compte d’opération sera fermé et les représentants français seront retirés des organes de décision et de gestion de l’UEMOA.
L’Opposition politique note que la création de l’ECO est un premier pas symbolique dans l’indépendance monétaire de l’UEMOA. Toutefois, l’arrimage à la même monnaie, l’Euro, pose toujours problème. En effet, lors de son grand oral du 11 décembre dernier, le Président du Faso avait révélé que l’Eco allait être arrimé à un panier de monnaies, ce qui était une bonne chose qui ne nécessitait pas la garantie de la parité par la France.
L’autre grande préoccupation, c’est le fait que les pays de l’UEMOA doivent faire en sorte que les autres pays de la CEDEAO puissent entrer dans le projet ECO, pour donner à cette monnaie du poids et de l’envergure.
En tout état de cause, l’Opposition se réjouit de ce qu’un premier pas sera bientôt franchi. Mais, il faut aller au-delà des symboles et travailler à décoloniser les esprits. L’Afrique regorge de toutes sortes d’opportunités, d’où la course effrénée des puissances vers notre continent. La jeunesse africaine a déjà pleinement conscience de ce fait, et nous l’encourageons dans ce combat de rendre notre continent meilleur, tout en exhortant les dirigeants ouest-africains à travailler davantage à l’indépendance économique réelle de leurs pays. Cela passe, avant tout, par la bonne gouvernance et une meilleure répartition des fruits de la croissance.

Mesdames et Messieurs,

Le 14 décembre dernier, lors de la rentrée académique du Centre de formation politique du MPP, le Directeur Général dudit Centre, M. Emile PARE, a déclaré, nous citons: « depuis un an, le Parti communiste chinois a fait un investissement à hauteur de près de 300 millions de francs CFA qui nous permet aujourd’hui d’avoir un Centre qui fonctionne de façon permanente »
Il a ajouté que grâce au soutien du Parti communiste chinois et de la République populaire de Chine, le Centre de formation du MPP est à ce jour doté de moyens roulants, notamment de véhicules tout terrain et de mini-cars.
L’Opposition politique condamne cette patrimonialisation des liens diplomatiques entre le Burkina et la Chine populaire. En effet, en vertu de quoi la République populaire de Chine, et son Parti communiste décident-ils d’aider un parti politique, fut-il au pouvoir ? Ces investissements d’une valeur de 300 millions auraient mieux servi à équiper nos FDS. Nous tenons à souligner avec vigueur que ce sont nos deux peuples qui entretiennent des relations diplomatiques, et que ces relations doivent profiter à ces peuples.
L’Opposition politique exhorte la Chine populaire à orienter ses soutiens au bien-être des Burkinabè et au développement du Burkina tout entier, au lieu de soutenir un parti politique en fin de vie.
C’est la nature du parti-Etat du PCC qui pose ici problème face à pays où le multipartisme est en vigueur, avec un parti temporairement au pouvoir. C’est finalement le gouvernement chinois qui aide le MPP. C’est une ingérence dans les affaires politiques du Burkina.
Ce soutien s’ajoute aux véhicules 4×4 qu’ils ont donnés au MPP.

Notre souhait est que ces relations diplomatiques survivent à leurs signataires, dans l’intérêt supérieur de nos deux peuples.
Mesdames et Messieurs, c’était là notre déclaration liminaire. Nous vous remercions pour l’écoute.
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