Lors du Conseil des ministres du 16 décembre dernier, le gouvernement a adopté les décrets portant dérogation aux règles de la comptabilité publique pour les Editions Sidwaya et la Radiotélévision nationale du Burkina (RTB).
Il n’en a pas fallu plus pour que le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) fasse une sortie publique pour exprimer son « indignation face à l’adoption de ces décrets, sans la prise en compte des observations du SYNATIC, alors que les discussions étaient toujours en cours avec le gouvernement ». Le mardi 24 décembre 2019, le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement, Rémis Dandjinou, a rencontré les premiers responsables du syndicat, pour échanger sur le sujet. D’emblée, il a expliqué que le gouvernement a adopté les décrets, estimant que les deux parties sont d’accord sur le principe du « basculement » des deux Etablissements publics de l’Etat (EPE) vers le statut dérogatoire. De plus, a signifié M. Dandjinou, il s’agissait d’éviter de ne pas pouvoir les adopter avant la fin de l’année 2019.
Du reste, a-t-il noté, l’adoption de ce statut dérogatoire comprend les aspects de la comptabilité publique, des ressources humaines, de la commande publique et du contrat-plan.
Le ministre Dandjinou a toutefois soutenu que « dans les prochains jours », les discussions vont se poursuivre pour finaliser les décrets « dans des termes consensuels », avec le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID), avant leur promulgation et leur publication au Journal officiel (JO). « Pour le reste, la question des rémunérations est importante et la dérogation offre des possibilités évolutives par rapport aux capacités de l’entreprise à créer des richesses et à se prendre en charge », a-t-il fait savoir.
Pour sa part, le Secrétaire général (SG) du SYNATIC, Siriki Dramé, a réaffirmé l’ « indignation » des travailleurs des médias publics à la suite de l’adoption de ces décrets, parce que l’exécutif les a adoptés sans tenir compte des amendements du syndicat. Quant aux concertations pour la finalisation des documents, le SYNATIC a promis de rendre compte à la base « pour tirer toutes les conséquences ».
« Ce qui est important, c’est qu’il faut reprendre les négociations là où nous les avons arrêtées pour les achever et nous l’avons dit au ministre », a conclu Guézouma Sanogo, membre de la délégation du SYNATIC.