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Assassinats de Norbert ZONGO et SANKARA : Pourquoi le Pouvoir et les dirigeants de la transition doivent parler

Publié le lundi 16 decembre 2019  |  Netafrique.net
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21 ans après la mort tragique de Norbert ZONGO, les démembrements politiques du pouvoir en place, actifs dans la société civile et regroupés au sein du Collectif contre l’Impunité, commémoraient au cimetière municipal de Ouagadougou, l’anniversaire de la disparition du Fondateur et Directeur de Publication de l’Hebdomadaire ‘’L’indépendant’’.

Ce 13 Septembre 2019 encore, le cimetière où a été inhumé ce journaliste, devenu l’icône du martyr de la presse au Burkina Faso, a servi de tribune pour réclamer l’éclatement de la vérité, autour de cette nébuleuse affaire, qui en 1998 avait éclaboussé le régime COMPAORE. Deux mois en arrière, le 15 Octobre dernier, c’est le souvenir de Thomas SANKARA qui hantait les conversations à Ouagadougou.

Une fois de plus, la quête de la vérité agitait les esprits, dans un Burkina traumatisé par près de quatre années de déstabilisation terroriste. Selon Chrysogone ZOUGMORE, du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples, ‘’Puisque nous sommes à l’heure des clarifications, nous demandons à Emmanuel Macron de clarifier la suite réservée à l’avis de la justice’’.

Pour les partisans du régime en place, l’extradition de François COMPAORE, frère cadet de l’ex-Chef d’état, Blaise COMPAORE, actuellement en exil en France, constitue le seul moyen de remonter la filière sur les circonstances ayant conduit à la mort du journaliste, dénoncée par les Organisations internationales de défense des droits de la presse, comme un assassinat. Tout comme, dans le cas ‘’SANKARA’’, l’enquête sur cette sombre affaire piétine. Jusqu’à présent, on n’en sait que très peu, sinon, que le flou reste savamment entretenu autour de ces morts, dont les fantômes continuent à hanter la mémoire collective au Faso.

Pourtant, cela fait déjà cinq ans que celui qui était présenté comme le principal obstacle à l’éclatement de la vérité, a débarrassé le plancher, suite à une insurrection populaire ubuesque, dont les répercussions n’arrêtent plus d’endeuiller les Burkinabè.

Que s’est-t-il réellement passé en Octobre 1987 et en Décembre 1998 ? Si les pourfendeurs de l’ex-N¨2 du Comité National Révolutionnaire s’accrochent à l’idée d’une extradition de la fratrie COMPAORE pour que la vérité soit sue sur ces deux affaires qui ont fini par se transformer en véritables kystes dans l’évolution sociopolitique du Burkina Faso, le silence étonnant des actuels tenants du pouvoir, vient troubler le marigot de la recherche de cette justice, réclamée à cor et à cri, par ceux qui ont servi de cheville ouvrière au chaos artificiellement créé en Octobre 2014. En Décembre 1998, lorsque disparaissait le Natif de Koudougou, la plupart des cadres du MPP, avec à leur tête, le Président KABORE étaient profondément impliqués dans la gestion des affaires de l’état. A cette époque des faits, celui sous le règne duquel s’élèvent toutes ces revendications pour la réparation de la justice était conseiller spécial à la Présidence de la République, après avoir dirigé deux ans durant, la primature, de 1994 à 1996.

A un poste aussi stratégique, comment une personnalité de son rang, successivement récompensée aux plus hautes fonctions de l’état, donc étant reconnu comme l’un des proches parmi les proches du Président COMPAORE, puisse ignorer de tout ce qui a pu se tramer dans les arcanes du pouvoir ? Roch et ses compagnons, aujourd’hui aux affaires, qui étaient alors des pontes du régime, avaient-t-ils vraiment été mis à l’écart de toute prise de décision, concernant la mise à exécution d’un éventuel projet d’assassinat ? Pour avoir si longtemps bénéficié des largesses de l’ancien homme fort de Kosyam, ne savait-t-il pas tout au moins, ce qui se serait réellement passé ? Où étaient les tenors du parti au pouvoir et même les dirigeants de la transition, eux aussi proches collaborateurs de Blaise COMPAORE, lorsque tous ces »crimes » se commettaient?

Cette analyse incontournable dans la compréhension des ces tragédies politiques à la Burkinabè s’imposent à un moment sensible de l’histoire du Burkina où beaucoup, dans l’opinion publique se demandent quand seront enfin élucidés ces mystères inextricables. Infailliblement, les témoignages des dirigeants actuels dans le cadre de ces deux affaires, marqueraient une étape cruciale dans la situation des responsabilités. Les conditions pour faire la lumière sur les dossiers sales de la République, sont à ce jour parfaitement réunis, puisque tous les acteurs clés du système abusivement mis en cause, sont encore vivants, pour l’essentiel et sont toujours aux affaires.

Même en absence de Blaise COMPAORE, les témoignages de ses proches seraient déterminants, en attendant le retour des ‘’principaux suspects’’. L’affaire ‘’SANKARA’’ aussi attend que les langues se délient. Ceux des proches du Capitaine à l’instar d’Alouna TRAORE, ont déjà parlé… 32 ans après, la part de vérité de ceux qui ont vite fait, de rallier le camp du successeur du Fondateur de l’ODP/MT, puis du CDP, est vivement attendue.

Le Président KABORE sacrifiera-t-il au devoir impérieux de vérité, que sont en droit d’espérer ses compatriotes et en particulier ses partisans, arborant malgré eux, les idéaux du panafricanisme alambiqué du Capitaine SANKARA ? Wait and see…

Raoul MOBIO
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