A l’issue des festivités du 59e anniversaire de la commémoration de l’indépendance du Burkina Faso, le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, a accordé une interview à la télévision et radio du Burkina et à Canal3. Avec les journalistes, le chef de l’Etat a parlé de la situation sécuritaire, de la politique nationale, de l’invitation de Emmanuel Macron aux chefs d’Etat des pays du G5 Sahel, la lutte contre la corruption, etc.
Plusieurs points étaient au menu des échanges entre le président Roch Kaboré et des journalistes burkinabè. La question sécuritaire a été un point essentiel lors de l’interview. Se prononçant, le président du Faso, a fait savoir que chaque peuple a traversé des moments difficiles. C’est pourquoi, il encourage les Burkinabè à faire preuve de mental fort afin de rester debout dans l’adversité. Convaincu que les Forces de défense et de sécurité (FDS) consentent de grands efforts sur le théâtre des opérations, il les a félicitées, car pour lui, elles sont montées en puissance et se sont aguerries au fil du temps. «Nous devons, en toutes circonstances, soutenir nos FDS. C’est une responsabilité individuelle et collective», a-t-il expliqué. De l’avis du président Kaboré, la lutte contre le terrorisme passe aussi par la promotion du vivre-ensemble. Pour ce faire, il a insisté sur la nécessité d’éviter la stigmatisation de l’autre en favorisant le rapprochement et le renforcement de la communication entre les communautés. Pour lutter contre le terrorisme, M. Kaboré a annoncé le recrutement de volontaires. Abordant la question, il a dit que ces derniers seront encadrés par les FDS dans les zones pour lesquelles ils seront mobilisés. Mais avant, le chef de l’Etat a précisé qu’une loi va encadrer ce volontariat. « Les textes seront adoptés par le conseil des ministres, puis transférés à l’Assemblée nationale pour l’adoption d’une loi y relative», a-t-il signifié.
La «convocation» des chefs d’Etat du G5 Sahel à Pau a été abordée par les journalistes. Sur ce sujet qui a créé la polémique au sein de l’opinion dans les pays du G5 Sahel, Roch Marc Christian Kaboré a rappelé que le Burkina est dans un partenariat avec un certain nombre de pays dont la France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme qui est un combat international. «Mais, la forme et le contenu qui ont précédé cette invite, ont fait couler beaucoup d’encre et de salive. Ce, parce que le partenariat doit être respectueux les uns et des autres. Cela est très important. J’estime que le ton et les termes qui ont été utilisés avant l’invite posent des problèmes, alors que c’est le contenu du débat qu’on doit examiner ensemble», a-t-il clarifié. Mais avant la rencontre de Pau, le président du Faso a confié aux journalistes qu’une concertation aura lieu entre les pays membres du G5 Sahel. “Avec mes pairs du G5 Sahel, nous avons convenu de nous concerter au cours d’un sommet dimanche 15 décembre sur le partenariat avec Barkhane”, a déclaré le président du Faso.Bilan «positif»
“Nous devons clarifier la coopération avec Barkhane pour renforcer l’efficacité de notre action militaire dans le Sahel”, a affirmé le chef de l’Etat avant d’ajouter qu’il est important que le partenariat avec la France soit équitable et efficace dans l’intérêt partagé des populations. A la question de savoir si la France a bloqué une opération d’achat d’avions militaires pour le Burkina, il a déclaré : « Jamais ! La France n’a jamais bloqué un achat d’avions. » Pour lui, les réseaux sociaux sont une zone de désinformation. Les Etats de la CEDEAO ont décidé d’abandonner le franc CFA pour utiliser l’ECO en 2020. Le président du Faso a rappelé que l’ECO sera une monnaie flexible adossée à un panier de devises. “Nous devons travailler au respect de critères de convergence pour y parvenir. Il ne s’agira pas simplement d’un changement de nom”, a-t-il insisté. Un des sujets «brûlant» au pays des Hommes intègres est la lutte contre la corruption. Roch Kaboré a dit aux journalistes : «Personne n’est intouchable au Burkina Faso. Si des faits de corruption sont avérés, les concernés seront sanctionnés». Le président du Faso est à un an de la fin de son mandat. Interrogé sur son bilan, il s’est dit satisfait. «Depuis 4 ans que je suis à la tête du Burkina Faso, beaucoup d’acquis ont été engrangés, mais certainement beaucoup restent à faire. Nous sommes dans un contexte d’adversité. Et nous devons comprendre que malgré tout, le Burkina Faso avance. Sans rentrer dans les détails, chaque ministre aura l’occasion d’égrener les acquis lorsqu’ils seront devant vous. Le bilan, pour ma part, est satisfaisant », a-t-il déclaré.