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Présence des troupes militaires françaises au Sahel : Luc Adolphe Tiao se prononce

Publié le samedi 7 decembre 2019  |  Radars Info Burkina
LONAB
© aOuaga.com par A.O
LONAB : un visiteur nommé Luc Adolphe Tiao
Jeudi 21 août 2014. Ouagadougou. Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a visité le siège de la Loterie nationale burkinabè (LONAB)
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« Ces derniers temps la présence militaire française suscite beaucoup de polémique. Choqué sans doute par la mort de 13 soldats français dans la collision de leurs hélicoptères, le président Emmanuel Macron a sans doute envenime la polémique par le ton martial utilisé pour inviter ses homologues du G5 Sahel à « clarifier leurs positions ». Si le drame des soldats français ne peut nous laisser indifférent, nos pays connaissent pire avec toutes ces attaques terroristes qui ont fait tant de victimes au sein des FDS et des populations.

Ceci étant, il faut traiter la question du terrorisme avec lucidité et réalisme. Il a fallu beaucoup de moyens et du temps à la coalition de pays amis sous le leadership des États-Unis pour venir à bout des djihadistes en Irak et en Syrie. Encore que le terrorisme n’est pas totalement enrayé dans ces pays.

En Afghanistan, malgré les moyens déployés par les » boys », les talibans résistent toujours au grand dame de la population. Le Nigeria malgré ses grands moyens et le nombre impressionnant de ses soldats, n’arrivent pas à enrayer Boko-haram dont les tentacules s’étendent hors des frontières du Nigeria.

C’est dire, que la seule bonne volonté et le courage ne suffisent pas pour mettre fin au terrorisme au Sahel et en particulier au Burkina Faso. Aucun de nos pays n’est en mesure tout seul d’en finir avec cette importante guerre asymétrique à laquelle il fait face.

L’appui militaire français n’est donc pas superflu, il faut le dire honnêtement. Il faut avoir le courage de reconnaître que sans les forces spéciales françaises nombre de pays sahéliens seraient en ce moment à genoux.
Cela n’enlève en rien, certaines critiques formulées à l’encontre de certains aspects de la politique d’intervention militaire française. Tout comme, cela ne dédouane pas non plus nos dirigeants des insuffisances constatées dans la lutte anti-terroriste. Il ne faut donc pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

Ce qu’il faut, c’est une plus grande collaboration et une symbiose entre les troupes françaises et celles des pays touchés par le terrorisme. Si les contingents français restent barricades dans leur camps et n’obéissant qu’à Paris seulement, ils seront perçus soient comme des forces d’,occupation soient comme des complices des terroristes. C’est pourquoi, il faut mettre fin à cette ambiguïté dans la perception des jeunes sahéliens avec la présence des troupes françaises sur leur sol. De même, un élargissement plus important de l’opération à d’autres pays occidentaux devient indispensable. Mais la lutte anti-terroriste est de la responsabilité première de nos gouvernements.. Aucun État souverain ne peut confier entièrement sa défense et sa sécurité à un pays. Toutes choses qui qui n’excluent pas l’aide de pays tiers. La victoire contre le terrorisme se gagnera en effet par par une coopération militaire forte et par l’implication véritable des populations ».
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