Plus de dix mille personnes déplacées ont été recensées jeudi à Fada N’Gourma où des habitants des villages de Natiaboani et Nagré et plusieurs autres hameaux de culture affluent depuis plusieurs jours. Elles fuient des attaques et menaces terroristes dont ils font l’objet dans leurs localités d’origine.
« Le vendredi passé nous étions à 6298, de nos jours, le nombre excède 10 000. On n’a pas encore fait le point », a indiqué Alidou Tiendrebeogo, président de la commission affaires générales, sociales et culturelles de la mairie de Fada N’gourma. Le stade annoncé comme point d’accueil ne présente cependant aucun aménagement. « En réalité au stade nous les recevons pour les enregistrer. Il y en a qui ont des logeurs en ville. Mais le grand nombre reste au stade ils sont dans les vestiaires », a ajouté M. Tiendrebeogo.
Le recensement est la première formalité pour toute assistance et malgré l’impatience et les yeux désespérés des déplacés, le conseiller municipal de Natiaboani reste positif. « Le projet ACF nous a dit de recenser les gens et qu’ils vont nous donner à manger. Il y a l’action sociale et l’autre projet. Et puis des journalistes qui ont bien fait en payant du riz et de l’huile pour donner aux gens. En tout cas nous sommes tres contents », a déclaré David Diakouma, conseiller municipal de Natiaboani.
Toujours selon le conseiller de Natiaboani, les habitants n’avaient d’autres choix que de fuire « Les bandits ont dit qu’ils vont forcément rentrer à Natiaboani. Ils ont dit qu’il n’y a pas quelque chose qui va les empêcher de rentrer à Natiaboani. Ce sont eux-mêmes qui se sont promenés dans tout le village pour dire cela. C’est pourquoi toute la population a fui. Ils sont nombreux, eux tous, tous les hameaux de culture ont été abandonnés par leurs habitants. Le village de Natiaboani et de Nagré ont été vidés », a déclaré Yombo David Diakouma.
Présent au stade qui acceuille les déplacés, le directeur régional de l’action sociale a refusé de se prononcer . Cette prérogative est celle du gouverneur de la région, président du comité de secours d’urgence de la région. En attendant le rapport des services de l’action sociale, le gouverneur soutient que les populations devraient résister plutôt que de fuir.