Après avoir décidé de la fermeture de l’école américaine, du rapatriement des enfants américains du Burkina Faso, de l’interdiction de voyageurs américains au Burkina, l’ambassade des Etats Unis a encore, dans un communiqué publié mardi, interdit le personnel de son gouvernement de se rendre dans certains quartiers de Ouagadougou. Ce mercredi 27 novembre, dans une vidéo, l’ambassadeur Andrew Young, a expliqué que la prise de ces décisions « due à la menace insidieuse du terrorisme » au pays des hommes intègres a été vraiment difficile mais il était de son devoir de la faire pour mieux configurer l’ambassade, le mettre sur le pied de guerre en vue d’aider Burkina à faire face à la situation.
Décidemment le Burkina Faso est en train d’être considéré comme un « no man’s land » par certaines puissances étrangères. La semaine dernière, le ministère français des affaires étrangères déclarait une bonne partie du Burkina Faso « zone rouge », interdisant par conséquent ses ressortissants de fouler le sol Burkinabè.
Le pays de l’oncle Sam ne tardera pas à lui emboiter le pas à travers la prise d’une série de décisions similaires. D’abord on a appris la fermeture de l’école américaine à Ouagadougou par les représentants des Etats Unis. S’en suivra la décision de rapatriement des enfants américains du Burkina. Et comme si cela ne suffisait pas, mardi dans un communiqué du département d’état américain, Washington a déconseillé aux voyageurs américains de mettre les pieds au Burkina Faso, prétextant que notre pays a désormais atteint «l’échelon le plus élevé de menaces pour tout voyageur, notamment américain». Des quartiers de la capitale, comme Kaarpala, Balkuy et Rayongo sont également interdits au personnel du gouvernement américain. Le ministère américain des affaires étrangères pointe du doigt le terrorisme, la criminalité et les enlèvements pour motiver cette décision.
Alors que les autorités burkinabè ne lui ont demandé aucune explication, l’ambassadeur des Etats-Unis, Andrew Young a, mercredi dans une vidéo de moins de 2 minutes, expliqué le pourquoi de telles décisions qui n’ont pas été, selon lui, faciles à prendre. « Les Etats-Unis comprennent les défis auxquels fait face le peuple burkinabè qui est confronté à une menace insidieuse du terrorisme. Au regard de la situation sécuritaire, j’ai dû prendre une décision difficile au regard de la configuration de l’ambassade, pour mieux nous configurer pour faire face à cette situation difficile, de rapatrier nos enfants mineurs, mettre notre ambassade sur le pied de guerre et aider le Burkina Faso. C’était une décision vraiment difficile », a essentiellement expliqué le diplomate américain.
Interpellé sur la question au sortir du Conseil des ministres de ce mercredi, le porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou, a dit ne pas avoir de commentaire à faire car il s’agit là de l’affaire d’un Etat qui s’adresse à ses ressortissants. « Eux ils peuvent repartir mais nous c’est notre pays et notre devoir est de le défendre », a t-il conclu.