Au chapitre de la crise sécuritaire, le mardi dernier, nous félicitions les FDS pour leurs exploits au front. Nous dénoncions également la corruption dans les secteurs de la défense et de la sécurité, les propos irresponsables de Simon COMPAORE qui disait connaitre l’identité complète des terroristes qui nous agressent, et la fébrilité du régime en place. Nous avons notamment demandé la levée du secret-défense sur le contrôle du budget de l’Armée, pour empêcher que des politiciens véreux ne puissent se remplir les poches avec l’argent du contribuable burkinabè.
Hommes et femmes de médias,
La situation sécuritaire, actuelle est marquée par les faits suivants :
– les attaques et autres incidents terroristes qui ne connaissent pas d’accalmie ;
– l’enlèvement puis la libération de techniciens du ministère de l’économie numérique, qui heureusement a connu un dénouement ;
-la publication de la carte sécuritaire du Burkina vue par la France, et à l’intention de ses ressortissants ;
-la décision de l’Ambassade des Etats-Unis de rapatrier les enfants de ses personnels ;
-l’absence de cadre réglementaire pour les volontaires de la défense des semaines après l’annonce du Chef de l’Etat ;
-et l’évasion d’un terroriste admis en soins dans un hôpital de Ouagadougou.
Tous ces faits sont inquiétants, et traduisent, semaine après semaine, la lente descente aux enfers de notre pays.
La publication de la France et la décision des Etats-Unis nous font évidemment mal. Mais, en pareille situation, ce n’est pas le thermomètre qu’il faut casser, c’est la fièvre qu’il faut plutôt soigner. Par ailleurs, ce n’est pas l’heure de pleurnicher parce que les autres nous fuient. C’est l’heure de nous armer de courage et de nous dire que notre salut viendra de nous et pas d’ailleurs.
Notre salut viendra de notre capacité à nous surpasser pour mener une offensive victorieuse contre les forces du mal.
Le problème pour notre pays, c’est le pouvoir du MPP et de ses alliés. Les Burkinabé ont confié la destinée du pays à un pouvoir incompétent, qui est en train de détruire les fondements de notre nation.
En 2016, le MPP et ses alliés ont hérité d’un pays stable, dont les frontières étaient sures, et dont l’image sortait renforcée de l’insurrection populaire que notre peuple a su mener.
Quatre années après, de par la faute et l’incapacité du MPP et de ses alliés, notre pays est en lambeaux. On ne sait plus où commencent ses frontières, son unité est brisée et son image est abimée sur le plan international.
Jamais dans l’histoire de notre pays, un régime n’a autant échoué dans la fonction première de tout pouvoir : assurer la sécurité des personnes et des biens !
Le MPP et ses alliés ont, par leur incompétence, livré le Burkina aux terroristes. Cet échec lamentable est une forme de haute trahison, dont ils devront répondre le moment venu.
L’opposition politique interpelle les militants du MPP et ceux des partis de la majorité à leurs responsabilités.
Hommes et femmes de médias,
C’est dans ce contexte délétère, que l’Opposition politique a pris connaissance de la note du CEMGA, qui suspend l’examen des demandes de démissions et de disponibilité.
C’est très grave, car cette note révèle que de nombreux membres de nos forces de défense et de sécurité sont en train de quitter les rangs.
Il y a donc quelque part un sentiment de découragement face à la manière dont le MPP et ses alliés conduisent la guerre.
C’est le lieu pour l’Opposition politique de lancer un appel solennel à tous les membres de nos Forces de Défense et de Sécurité, pour leur demander de ne pas abandonner le navire dans ces moments difficiles pour la vie de la nation. L’Opposition est consciente que nos FDS se battent dans des conditions très difficiles pour assurer notre sécurité à tous. Mais quelle que soit la difficulté de la tâche, il y va de l’existence de notre république. Et pour notre patrie, nous devons restés unis, engagés, déterminés et prêts, même s’il le faut, à mourir.
Cette note du CEMGA ramène à l’ordre du jour la question des effectifs dans l’armée.
Dans la situation actuelle, aucune main n’est de trop. C’est pourquoi l’Opposition dit qu’elle n’est pas contre le principe de recruter des volontaires de la défense. Mais, jusque-là, aucune disposition juridique n’a été prise pour encadrer l’initiative. Ce qui démontre l’impréparation et le tâtonnement qui entourent l’idée.
L’Opposition n’acceptera pas que derrière ce recrutement, se cache une opération de mise en place de milices politiciennes qui pourraient servir d’instrument de terreur pour influencer les élections de 2020, ou dans le cadre d’une crise post-électorale.