Le premier Sommet mondial du Genre en Afrique s’est ouvert, lundi, à Kigali où le président rwandais, Paul Kagamé a invité ses homologues africains à travailler de concert pour que l’égalité des sexes puisse s’installer confortablement sur le continent.Ce sommet mondial sur le Genre «symbole d’égalité des sexes » s’est ouvert en présence du président Paul Kagamé et de la présidente de l’Etat fédérale de l’Ethiopie, Sahle - Work Zewbe.
« Nous devons travailler de concert pour que l’égalité des sexes puisse s’installer confortablement. (…) Il y a beaucoup de leçon à tirer, il faudrait faire les choses et apprendre à faire changer pour qu’on puisse évaluer et voir le chemin à parcourir dans l’avenir. (…) Aujourd’hui nous avons ce sommet sur le Genre pour la première en Afrique. Il faut donner un sens », a expliqué M. Kagamé.
C’est élan politique encourageant, selon le président de la Banque africaine de développement (BAD) Dr Akinwumi Adesina pour qui il aura un impact positif.
«Alors que nous sommes réunis ce jour à l’occasion du sommet mondial sur le Genre, nous devons réfléchir sur la manière d’accroître les possibilités économiques, sociales et politiques pour les femmes et les filles. Un monde plus intelligent doit investir dans les femmes et les filles », a souligné M. Adesina.
« Soyons intelligents et sages : les femmes sont les meilleurs investissements que peut réaliser une société. Lorsque les femmes gagnent leur vie, elles consacrent 90 % de leurs revenus à leur ménage, y compris à leur mari », a relevé le patron de la BAD.
Quand à la seule femme présidente en l’Afrique, Sahle-Work Zewbe, présidente de l’Etat fédérale d’Ethiopie qui a félicité son pays d’avoir compris l’innovation Genre, elle a qualifié cet état d’esprit de «miracle de la volonté politique ».
« L’Ethiopie s’inscrit dans une initiative dynamique depuis un an et demi, et cela est le résultat d’une transformation des mentalités. (…) 2018 a été une année déterminante en Ethiopie, ça été le résultat d’une transformation globale de mon pays », a-t-elle expliqué.
« Ce qui s’est passé en Ethiopie a été un miracle de la volonté politique. (…) le défis pour nous, il faudrait se forcer à changer totalement les mentalités. (…) Il faut passer de la théorie à l’action, le temps vous appartient les femmes, ensemble nous constituons une force », a insisté Sahle-Work Zewbe.
Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine a pour son part souhaité que la décennie 2021-2031 soit placée sous le signe de l’intégration financière de la femme, soutenant que « ça sera de normaliser une situation qui était de nature anormale ». Poursuivant, il a rappelé que l’égalité du Genre est inscrite en lettre d’or dans les textes de l’Union africaine.
« Ne pas prendre en compte la question du Genre dans le développement économique est socialement injustifiable, ne pas en tenir compte est un gâchis sachant que les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Les femmes représentent 40% au sein de l’administration de l’Union Africaine. Les chefs d’Etats ont décidé que d’ici 2025 l’Union africaine atteigne 50%. »
Pendant 72 heures des leaders de la révolution du Genre réfléchiront à cette 4ème édition sur «éliminer les obstacles à l’égalité des sexes ».
« Nous nous focaliserons sur trois aspects clés pour instaurer l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes : l’expansion des financements innovants, la promotion d’un environnement (juridique, réglementaire et institutionnel) favorable, et la garantie de la participation et de la représentation des femmes » a-t-il conclu.
Le sommet mondial du Genre est un événement biennal organisé par les banques multilatérales de développement qui réunit des responsables de gouvernements, d’institutions de développement, du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire. Le premier sommet mondial du Genre s’est tenu en 2012 à Istanbul, le deuxième a eu lieu 2014 à Manilles et le troisième s’est déroulé en 2016 à Washington DC .