Invité en Suisse par l’association E-changer, Souleymane Ouédraogo, artiste et musicien rap, est membre de la Coordination nationale du mouvement Le Balai citoyen. Un fer de lance de l’insurrection populaire contre Blaise Compaoré.
Pourriez-vous présenter le mouvement du Balai citoyen?
Souleymane Ouedraogo Le Balai citoyen a été co-fondé en 2013 par deux artistes militants, Sam’s K Le Jah et par le rappeur Serge Bambara, dit Smockey. Nous avons pris part, au côté des partis d’opposition, au mouvement social, qui a conduit au départ de Blaise Compaoré en 2014, après 27 ans de règne. Aujourd’hui, notre mouvement est implanté dans la moitié du pays à travers une centaine de clubs Cibals. Il est particulièrement bien représenté à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, les deux grandes villes du pays et dans leurs banlieues. Notre action se veut critique du pouvoir en place, mais nous travaillons surtout dans l’éducation citoyenne et populaire afin de renforcer une culture démocratique dans notre pays.
Pour favoriser ce mouvement, nous organisons des veilles citoyennes d’éducation, en proposant régulièrement conférences publiques, projections de films, concerts meetings dans les quartiers ou campagnes pour le don du sang. Un autre volet de nos actions est de renforcer la participation des Burkinabè dans la gestion des affaires publiques. Nous invitons nos concitoyens à demander des comptes à nos représentants politiques, pour en finir avec la corruption ou à suivre de près les conseils municipaux.
Nous promouvons aussi des activités éco-citoyennes afin de protéger l’environnement pour les générations futures comme le demandait l’ancien président Thomas Sankara, qui reste un phare pour nous. Au moment de l’insurrection populaire et la phase de transition qui a suivi, nous avons décidé que nous ne voulions pas nous transformer en parti politique ou participer à un gouvernement, mais rester acteur de la société civile.
Depuis 2015, Roch Marc Christian Kaboré est président du Burkina Faso et pourrait être réélu en 2020. Quel bilan tirez-vous de son action?... suite de l'article sur Autre presse