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Dégradation de l’écosystème dans le bassin de la Volta : ReWard-Volta River pour inverser la tendance

Publié le mardi 12 novembre 2019  |  Sidwaya
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© Ministère par D.R
Une vue du barrage de Samandéni dans la province du Houet dans la région des Hauts-Bassins
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Les six pays membres composant l’Autorité du bassin de la Volta (ABV) seront réunis dans la capitale burkinabè du 5 au 7 novembre 2019. Ensemble, ils ont examinés et validés le document du projet intitulé ReWard, ou inverser la dégradation des écosystèmes et de l’eau dans le bassin de la Volta.

L’Autorité du bassin de la Volta fait face à d’énormes difficultés. Des contraintes compilées dans un document intitulé ‘’Evaluation des ressources en eau du bassin de la Volta’’. En effet, l’analyse diagnostique transfrontalière a mis en évidence cinq grands défis auxquels le bassin est confronté. Il s’agit des variations de la quantité d’eau et des débits saisonniers, la dégradation des écosystèmes, des problèmes de qualité de l’eau, la gouvernance et du changement climatique. Par rapport à la gestion de l’eau, il est ressorti que les variations de la disponibilité en eau dans le bassin engendrent des impacts socio-économiques et culturels. La plupart des rivières du bassin présentent de grandes variations saisonnières et/ou temporelles dans les conditions naturelles. Beaucoup sont naturellement à sec pendant de longues périodes, et des inondations se produisent de façon naturelle.

Dans la même veine, une étude réalisée par Gordon et Al en 2013 a révélé des changements dus à la pression démographique et à l’utilisation de l’eau à des fins agricoles, industrielles, et pour la production d’électricité. Cet usage accru, renseigne la même enquête, a entraîné des pénuries d’eau plus intenses et moins prévisibles, au cours des dernières décennies. Il est à prévoir que le changement climatique aggravera encore cette situation, en affectant la pluviométrie, en augmentant les températures, et en affectant les ressources en eau de façon disproportionnée, a fait comprendre Roudier et Al dans une étude réalisée en 2014.

En référence à la même source, l’on retient que l’écosystème côtier autour de l’embouchure de la Volta dépend de l’approvisionnement en eau par le fleuve, de la qualité de l’eau entrante, et de son approvisionnement en sable et autres éléments nutritifs provenant de la plage. Ces facteurs ayant été modifiés par les changements environnementaux et les activités humaines, en particulier la construction du barrage d’Akosombo, l’écosystème a également changé, peut-on lire dans le document d’évaluation. A la suite de ces changements, le Ghana et le Togo ont connu de graves problèmes d’érosion côtière, en différents points de leur littoral. Les zones les plus affectées et les plus connues à échelle internationale se situent dans l’estuaire de la Volta, principalement à Ada (où la Volta se jette dans l’océan Atlantique) et à Keta (son extension vers Lomé, au Togo).

Conjuguer les efforts

L’océan ronge entre 1,5 et 2 m des 560 km de côte du Ghana chaque année, et jusqu’à 4 m à Ada Foah et à l’est de Keta, avait alerté le Ghanéen Appeaning Addo en 2009. Au cours de la même année, les vagues ont recouvert un kilomètre de route goudronnée environ, le long de la zone côtière de Keta, affectant plusieurs villages, tous situés à environ 100 mètres du bord de mer. «La dégradation de l’écosystème est surtout due à l’action humaine. Les sites miniers utilisent des produits chimiques dans le traitement des minerais. Les ruissellements d’eau transportent ces produits dans les fleuves», a expliqué le directeur exécutif de l’ABV, Robert Dessouassi.

C’est pour inverser d’ailleurs la tendance que le projet ReWard ou encore inverser la dégradation des écosystèmes et de l’eau dans le bassin de la Volta, est né. Afin de permettre aux six pays membres de l’Autorité d’être au même niveau d’information, il s’est tenu du 5 au 7 novembre, une rencontre régionale à Ouagadougou. Ainsi, les participants devront débattre autour des quatre composantes du projet et du cadre de résultats, planifier les activités de référence des pays participants et des partenaires et examiner les pistes de cofinancement de ces activités.

Outre l’engagement et la stratégie des acteurs, les modalités de mise en œuvre et les mesures de sauvegarde environnementale et sociale, les participants échangeront de la stratégie de communication à élaborer pour vulgariser le projet. «Nous devons tous nous engager pour que ce projet aboutisse. Et l’UICN est constamment engagée pour la protection de la nature», a soutenu le directeur régional du programme Afrique centrale et occidentale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Aliou Faye.
Selon le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo, les défis en termes de protection et de préservation des ressources en eau du bassin de la Volta deviennent de plus en plus nombreux et variés. Une situation qui met en péril l’existence et l’intégrité des écosystèmes, foi du ministre Niouga. «L’urgence s’impose à nous tous de rechercher des solutions durables et la meilleure manière d’y parvenir passe par la conjugaison des efforts», a souligné M. Ouédraogo. C’est pourquoi, il a encouragé les initiateurs du projet ReWard. Lequel projet, a précisé le ministre, contribuera à accroître les capacités de résilience des bénéficiaires.

Gaspard BAYALA
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