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L’impact de la reprise des activités de la mine d’Inata sur la situation sécuritaire au Soum

Publié le mardi 5 novembre 2019  |  FasoZine
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© FasoZine par DR
La reprise des activités de la mine d`or d`Inata dans la province du Soum/Région du Sahel.
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Ceci est une déclaration d’un groupe de personnes qui militent pour la reprise des activités de la mine d’or d’Inata dans la province du Soum/Région du Sahel.

Les jeunes de la province du Soum et de la commune de Tongomayel croient à une reprise des activités de la mine d’Inata. Un espoir qui tend à s’amenuiser avec la résistance de l’acteur propriétaire de la mine. Alors qu’un consortium a manifesté son intérêt pour Inata, l’actuel repreneur traine les pieds pour la revente pourtant, il ne semble pas disposer de capacités pour la reprise des activités. En rappel, c’est ce dernier qui a repris la mine de Kalsaka, sans pourvoir redémarrer l’exploitation.

La mine d’or d’Inata a été ouverte pour la première fois en 2010. Elle est située dans la commune de Tongomayel dans la province du Soum. Actuellement gérée par une société indienne, la mine d’or d’Inata ne fonctionne plus normalement. L’arrêt de fonctionnement de cette mine a sans doute entrainé la mise au chômage technique de nombreux travailleurs et a occasionné le ralentissement de l’élan économique qu’avait amorcé la commune de Tongomayel et la province du Soum en général.

La crise sécuritaire a par ailleurs augmenté la vulnérabilité des jeunes de la province du Soum et ceux des villages qui composent la commune de Tongomayel. Et les réflexions doivent être orientées vers certaines questions. La crise sécuritaire n’est-elle pas exacerbée par le chômage de nombreux jeunes à cause de la fermeture de la mine ? L’ouverture de cette mine pourrait-elle influencer la diminution des attaques terroristes ? A travers cet écrit, nous tenterons d’apporter des éléments de réponses.

Depuis 2016, la province du Soum vit des attaques terroristes. Ces attaques terroristes ont eu pour conséquence la récession de l’économie de la province. Le marché à bétail le plus important de la sous-région est en perte de vitesse. La province enregistre des milliers de déplacés internes. Des familles entières ont quitté leur village pour s’installer dans la ville de Djibo. Tous les villages environnants sont quasi inexistants. Le système social est désintégré au point que de nombreux jeunes ont opté pour l’aventure.

Apport de la mine pour la commune de Tongomayel

Djibo, chef-lieu de la province du Soum, est situé au cœur du Sahel Burkinabé et distant de la capitale de 210 km par l’axe Kongoussi-Ouagadougou. Cette province couvre une superficie de 12 273 km2 et compte 348.341 habitants avec une densité de 29 hab. / km2. La population du Soum est repartie dans 182 villages appartenant à neuf (9) communes dont quatre (4) frontalières au Mali : Koutougou, Diguel, Baraboulé et Nassoumbou.

Le Soum est la 26e province sur les quarante-cinq (45) que compte le Burkina Faso. Il est divisé en neuf (9) départements avec des préfets à leur tête : Arbinda, Baraboulé, Djibo, Diguel, Kelbo, Koutougou, Nassoumbou, Pobé-Mengao et Tongomayel. La commune de Tongomayel abritant la mine est composée de plusieurs villages. Les communes comme Arbinda et Koutougou sont des communes riveraines de la mine

Sur le plan des investissements au niveau local, la mine d’or d’Inata depuis le démarrage de ses activités a pu mener des activités entrant dans le cadre du développement local. Elle a pu construire des écoles, renforcer des structures sociales de bases comme les Centres de santé en termes d’équipements. Le reversement des 20% de la taxe superficiaire au budget communal a permis de prendre en charge certaines dépenses.

Sur le plan socioculturel, cette mine a pu également contribuer à organiser des activités sportives qui répondent aux besoins de la jeunesse de renforcer la cohésion sociale.

L’apport de la mine pour la commune de Tongomayel a pris une rude épreuve depuis la fermeture. La situation actuelle de la jeunesse au plan économique n’est pas reluisante. En effet la fermeture de la mine doublée de l’instabilité que vivent les populations à cause de l’insécurité a mis la jeunesse dans la pauvreté. Les déplacements sont limités, les activités commerciales au ralenti. De nombreux jeunes manquent de quoi faire.

La jeunesse de la commune de Tongomayel et celle des villages environnants de la mine sont dans une situation d’oisiveté grandissante. Les pâturages n’étant plus accessibles à cause de l’insécurité, l’activité principale qui était l’élevage est devenue impossible. Cette jeunesse est livrée à elle-même.

L’exploitation d’une mine a des avantages pour la jeunesse. En effet, la reprise des activités de cette mine aura pour avantage la création d’emplois pour la jeunesse. Cette jeunesse qui n’avait pas d’alternatives en trouvera une. Ces jeunes qui pouvaient se faire enrôler dans une entreprise terroriste dont l’issue fatale est la mort renonceront à rejoindre ces marchands d’illusion.

Il est apparu donc évident que la reprise de cette mine favorisera le ralentissement de la migration de cette jeunesse vers ces groupes djihadistes et relancera les activités socioéconomiques dans les villages environnants de cette mine.

Perspectives pour une réelle implication de la jeunesse dans la gestion de la mine

Ce qui est reproché à l’équipe précédente, c’est la faiblesse de la part réservée à la jeunesse locale. Sur 1000 employés de la mine, 120 seulement étaient ressortissants de la province voire la région du Sahel. Il est aussi reproché la faiblesse dans l’accompagnement des municipalités et l’insuffisance des investissements au niveau local.

Pour une réelle implication des jeunes de la province du Soum, un certain nombre de condition est nécessaire :

- Le recrutement de 90% du personnel et des cadres de la mine parmi les ressortissants du Soum durant une période de trois ans ;

- La signature de conventions avec les communes voisines de la mine ;

- Le versement d’un montant forfaitaire pour le financement des activités des jeunes qui ne sont pas employés par la mine ;

- La formation des locaux par la mine dans certains domaines,

- L’offre de stage de perfectionnement ;

- L’institution d’un comité de suivi de la mise en œuvre de toutes les recommandations.

Nous sommes persuadés que la reprise de cette mine orientera cette jeunesse du Soum qui a perdu la boussole du développement vers la recherche du mieux-être collectif.

Ouagadougou le 4 novembre 2019

Pour le groupe de personnes averties sur les questions minières

Prosper Bassono, Porte parole
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