Alors que les angoisses de la rentrée scolaire se dissipent peu à peu, la sérénité des activités d’enseignement et d’apprentissage dans les établissements, est perturbée par certains faits qui prennent racine dans les familles mêmes des élèves. Certains parents, en effet, n’hésitent pas à doter leur progéniture de téléphones haut de gamme, achetés à prix d’or et qui pourraient faire pâlir de jalousie les enseignants mêmes à l’école. Loin de nous l’idée de condamner l’amour que des géniteurs fortunés veulent ainsi témoigner à leurs enfants par ces téléphones onéreux dont l’utilisation rationnelle peut du reste servir le travail scolaire en servant soit de calculatrices scientifiques pour certains exercices scolaires, soit d’outils de recherche d’informations sur Internet. Il convient cependant de rappeler les nuisances dont ils peuvent en être les sources.
On le sait, les règlements intérieurs de la plupart des établissements d’enseignement interdisent l’usage des téléphones dans l’enceinte des écoles. En remettant de si jolis joujoux aux enfants qui peuvent être tentés, de par leur âge, d’en mettre plein la vue à leurs camarades, on ne peut que les encourager à enfreindre les règles qui régissent la vie scolaire. Par ailleurs, il nous est revenu que certains élèves détenteurs de ces téléphones hors de prix, n’hésitent pas à en user pour narguer même leurs enseignants. Les conséquences de tels comportements au plan pédagogique, sont désastreuses. Comme le dit l’adage, « la main qui reçoit ne peut pas être plus haute que celle qui donne ». L’élève est donc ainsi mis dans des conditions où il se ferme au discours pédagogique de son enseignant qui n’est plus pour lui un modèle social.
Il est crucial que les parents prennent conscience des périls auxquels ils exposent leurs enfants
Cette attitude l’entraînera indubitablement à entrer dans le cycle de démotivation qui finit toujours par générer des actes d’indiscipline avec pour corollaire bien connu, l’échec scolaire. Du reste, l’enseignant peut lui-même être entraîné dans un sentiment de révulsion vis-à-vis de ces élèves fortunés qui défient son autorité et ne plus, par conséquent, offrir le meilleur de lui-même dans leur encadrement pédagogique. Enfin, l’on ne peut passer sous silence, le fait que ces téléphones sont pourvus de nombreuses fonctionnalités, en l’occurrence des programmes de jeux, qui peuvent détourner l’attention des élèves du travail scolaire et entraîner même une bien dommageable addiction.
Au-delà de l’impact sur la vie scolaire, les téléphones haut de gamme qui offrent des accès rapides à l’Internet, sont la porte ouverte à bien des dangers pour la jeunesse : dépravation des mœurs et prime à la prostitution, exposition des données personnelles, harcèlement à travers les réseaux sociaux, addiction aux écrans, etc. C’est dire s’il est donc crucial que les parents prennent conscience des périls auxquels ils exposent leurs enfants par cette affection mal canalisée qui se traduit par l’achat, pour leurs enfants, de ces téléphones « dernier cri » comme le dirait l’homme de la rue. Mais que l’on se comprenne bien ! On ne condamne pas l’initiative bien louable, surtout en milieu urbain, d’acheter à son enfant un téléphone. En effet, doter l’enfant d’un téléphone modeste, peut lui être d’une grande utilité. Non seulement l’enfant reste en contact avec la famille qui peut être alertée en cas de danger, mais les fonctionnalités limitées ne lui laissent le choix que de se concentrer sur son travail scolaire.
Il serait de bon aloi aussi que les autorités en charge de l’éducation nationale, tout comme elles l’ont fait avec la tenue scolaire, prennent des mesures d’encadrement en définissant des critères standards de téléphones admissibles dans l’enceinte des établissements, en sus des règles encadrant leur utilisation.