Les décès s’accumulent suite à l’utilisation de pesticides au Burkina Faso. Une situation critique qui se trouve être la thématique centrale de la deuxième session ordinaire des 90 membres du Conseil économique et social (CES) du Burkina Faso, qui s’interrogent sur l'«Utilisation des produits chimiques dans l’agriculture au Burkina Faso : quels impacts sur la santé, l’environnement et le développement des filières de production ? », souligne Lefaso.net.
Plus précisément, le Conseil prend acte de cette situation par le biais d’un rapport de la Commission chargé des secteurs de production et de soutien à la production qui rassemble des données collectées durant le mois de septembre, des entretiens avec des membres du Conseil national de l’agriculture biologique, de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina, d’acteurs et d’organismes en lien direct avec ce phénomène macabre dans les régions de la Boucle du Mouhoun, le Centre, le Centre-Ouest, les Hauts-Bassins et les Cascades du Nord.
D’après ce document, 70 % des produits phytosanitaires vendus aux agriculteurs ne sont pas homologués. « Les zones cotonnières utilisent les pesticides et des herbicides dont ils ignorent la qualité ou la composition », témoigne Elisabeth Ouédraogo, la deuxième vice-présidente du CES.
Elle souligne que l’utilisation de produits chimiques pour le murissement des fruits et des légumes, pour déplumer la volaille, pour conserver la production, se généralise. D’après le rapport, on note dans la région du Centre-Ouest, 13 cas de décès au 1er septembre dernier et 5 autres le 9 septembre. « Lutter contre l’utilisation anarchique des produits chimiques, c’est préserver la vie et préserver l’environnement », conclut la deuxième vice-présidente.
Rappelons que l’année dernière un même atelier avait été organisé par les mêmes acteurs sur ces mêmes questions au Burkina, et plus tard en Côte d’Ivoire (lire nos informations). Actuellement, 3 millions de personnes sont intoxiquées aux pesticides chaque année dans le monde et 200 000 personnes en meurent, soit 500 personnes en moyenne par jour. Une part largement représentée par les pays en développement, où sont encore vendus des produits interdits depuis plusieurs années dans les pays industrialisés. En effet, 99 % des décès sont répertoriés dans les pays en développement.