Nous, Collectif des ex-employés de la Société des Mines de Bélahouro, venons par la présente, prendre encore une fois de plus l’opinion nationale à témoin sur notre situation qui dure depuis plus de deux (02) ans. Au regard des actions déjà posées de par le passé, nous jugeons inutile de faire la genèse ici.
Depuis ce temps que n’avons-nous pas fait pour que notre situation trouve une solution ? Nous avons organisé deux conférences de presse, publié trois lettres ouvertes ; la première adressée à son Excellence Monsieur le Président du Faso, la deuxième au Ministre des Mines et des carrières et la dernière au président de l’Assemblée nationale. En plus de cela, diverses rencontres ont été organisées avec des personnalités coutumières, de la société civile, politiques, des personnes ressources avec plus ou moins une oreille attentive.
Avec toutes ces actions, la situation des ex-employés de la SMB ne fait qu’empirer, en témoignent les douze collègues morts et d’autres sur des lits d’hôpitaux, l’endettement à outrance, le renvoi des enfants des écoles et des couples de leurs cours de location. De nombreux ex-employés vivent dans le dénuement total.
De tout cela, ce que les ex-employés ne comprennent pas, c’est le silence de l’autorité de tutelle qu’est le ministère des Mines qui reste insensible à notre situation, certains des cadres du ministère que nous ne citerons pas ici et qui se reconnaitront ont pris fait et cause pour notre bourreau qu’est Monsieur Patel Akoliya, au détriment de leur frères et sœurs en détresse tout simplement parce qu’ils bénéficient des prébendes et de la grâce de ce monsieur et il parait même que les frais de scolarité de certains de leurs enfants sont assurés par M. Patel a Accra au Ghana.
La société « GREATER SUCCESS GLOBAL LIMITED » détenue par le Groupe Balaji de Monsieur Patel Akoliya est celle-là même qui a repris la Mine d’Inata en prenant l’engagement d’investir 26 Millions de dollars pour redémarrer la mine et développer les permis d’exploration en février 2018, suscitant un grand espoir pour les nombreux employés. Nous constatons qu’à ce jour, rien de ses engagements n’ont respectée. Le Groupe Balaji a démontré son incapacité financière et technique à gérer une mine de la taille de Inata. En outre, il manque d’un système de gestion de la sécurité de la mine.
Voici ce que disent certains cadres du Ministères des Mines : « Nous savons que nombre d’entre vous travaillent ailleurs, vous n’atteignez plus le nombre que vous revendiquez ». Voici des esprits. Nous devons tous nous asseoir pour attendre Godot et mourir un à un pour que le ministère prenne notre cas au sérieux. Si tu gagnes du travail ailleurs, selon leur maxime, tu n’as plus de droits à revendiquer dans ton ancien service.
A ces gens qui au lieu de nous aider, ont pris fait et cause pour notre bourreau, nous les informons que la justice a tranché le 16 octobre 2019, condamnant la SMB-SA a payé les droits des ex-employés qui s’élèvent à plus de quatre milliards et demi de francs CFA. Pour arriver à ce résultat, que de péripéties ? Et nous sommes sûrs que des gens, nos frères qui devraient nous faciliter la tâche, travaillent à nous empêcher de rentrer dans nos droits en se jouant les conseillers spéciaux de monsieur Patel Akoliya pour des raisons qu’eux seuls peuvent expliquer. Nous ne serons pas étonnés que la justice subisse des pressions multiples et diverses par des gens de service.
Au regard de l’incapacité de monsieur Patel malgré l’assistance technique de quelques cadres du Ministère à reprendre les activités, nous croyions naïvement que notre salut viendrait d’un groupe (Consortium) qui s’est intéressé à la mine et a même rencontré Patel avec une offre d’achat selon un accord de prix qui se chiffre à 15 millions de dollars pour une mine que lui-même a acheté en février 2018 à 5 millions de dollars avec un délai de paiement total de 7 ans. Il faut rappeler que quand monsieur Patel prenait la mine, il suffisait de peu pour la remettre en marche. Deux après, avec les attaques et l’usure des engins et l’usine, et le problème de l’insécurité, il faut bien plus. Le Consortium qui a rencontré le Collectif des ex-employés était prêt à tout, malgré l’insécurité, la dette sociale, la dette fournisseurs et les taxes et impôts de l’Etat.
Pour signer l’offre, monsieur Patel Akoliya se fait assister encore par ses conseillers spéciaux et techniques tapis dans l’ombre au Ministère des Mines, et bien d’autres hors du ministère, qui lui auraient signifié clairement que s’il vendait la Mine, il le regretterait un jour. Avec ce ping pong, las d’attendre, le Consortium retire son offre et met fin à toute discussion avec monsieur Patel, étouffant les espoirs des centaines d’ex-employés.
Ce qui nous intrigue est que Monsieur Patel après deux ans d’incapacité, règne en terre conquise sans que l’autorité ne puisse le rappeler à l’ordre sous prétexte que c’est une affaire privée. Un super marché, une brasserie, on peut dire que c’est privé, mais une mine qui creuse le sol burkinabé avec autant d’employés ne saurait relever totalement du privé au point où l’autorité ne puisse avoir son mot à dire.
La question que nous nous posons est de savoir combien de morts faut-il pour émouvoir nos autorités ? Un ministère existe –t-il pour l’intérêt commun ou l’intérêt particulier ou des groupes des personnes qui en profitent ?
Depuis le début de la crise, nous pouvons dire sans nous tromper que le ministère des mines censé nous protéger est notre bourreau d’abord par l’inaccessibilité de monsieur le Ministre par le Collectif sous prétexte de calendrier, mais qui est prompt à rencontrer Monsieur Patel en un clic de doigt. Nous pouvons conclure que les responsables du ministère des Mines sont de mauvaise foi et poursuivent d’autres intérêts que ceux pour lesquels ils ont été nommés.
On dit souvent que la biche ne brame pas pour que la forêt la sauve, mais pour que la forêt l’entende. Nous Collectif des ex-employés crions non seulement pour que l’autorité nous entende, mais qu’elle nous sauve des griffes d’un investisseur prédateur qui a juré de nous faire payer l’enlèvement de son fils, et il est en train d’y parvenir avec hélas, la complicité de certains des nôtres qui ne pensent qu’à eux-mêmes car, ces gens savent pertinemment que même si on donne 100 milliards à monsieur Patel, il ne peut pas gérer une mine sémi-mécanisée, encore moins une mine de la trempe d’Inata. Peut-être peut-il faire de l’orpaillage clandestin.
Monsieur le Président du Faso et son premier ministre, garants de la paix sociale et de la quiétude des Burkinabés sont interpellés pour trouver une issue à ce problème qui n’a que trop duré.