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Le Quotidien N° 860 du 6/9/2013

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Augmentation de salaire et vie chère : Le gouvernement doit mieux faire
Publié le vendredi 6 septembre 2013   |  Le Quotidien


Burkina
© Le Pays par DR
Burkina : le gouvernement fait sa rentrée
Mercredi 4 septembre 2013. Ouagadougou. Le gouvernement a effectué sa rentrée à travers son tout premier Conseil des ministres tenu au palais présidentiel. Beyon Luc Adolphe Tiao, Premier ministre


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«Nous sommes conscients que la vie chère pèse de plus en plus sur les Burkinabè et nous allons réfléchir pour apporter des solutions très fortes. Je vous invite à attendre et vous verrez ». Ainsi, s’exprimait le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao à l’occasion de la rentrée gouvernementale, le 4 septembre 2013, au Palais de Kosyam. Dans la même soirée, instruction a été donnée à certains départements ministériels, notamment le ministère de l’Economie et des Finances et celui de la Fonction publique, de réfléchir, entre autres, sur des mesures sur la revalorisation des rémunérations des travailleurs et la baisse des coûts des produits de grande consommation. A l’évidence, ces promesses ont de quoi mettre du baume au cœur des fonctionnaires et de l’ensemble des citoyens burkinabè, pris dans l’étau de la vie chère. C’est donc la bonne nouvelle prêchée par Saint Luc. La prise de telles mesures, réclamées à cor et à cri par les différentes couches sociales, constitueraient une telle bouffée d’oxygène qu’elles peuvent rester ne au stade de projet. Elles doivent voir le jour le plus vite possible. Cette annonce gouvernementale interviennent, actualité oblige, intervient dans un contexte où la classe politique nationale et la société civile ont sévèrement critiqué le mode de gouvernance économique et sociale de l’exécutif. Il s’agit par exemple du rejet pur et simple du Sénat, présenté comme une institution budgétivore et superflue à l’heure actuelle pour l’ancrage de la démocratie dans notre pays. Avec les projets de revalorisation des salaires et de baisses des prix des produits de grande consommation, on pourrait soutenir que le gouvernement a coupé la poire en deux. En voulant s’accrocher à son desideratum, la mise en place du Sénat, il a jugé utile de jeter quelques prébendes à la population, histoire de l’endormir. Comme quoi, il faut du pain et de ruse pour diriger un peuple. Cela suffira-t-il à calmer les ardeurs des manifestants qui réclament une meilleure répartition des richesses de ce pays ? Pour le Mouvement populaire des jeunes (MPJ), c’est cette solution qui peut faire sortir le pays de l’impasse politique dans laquelle il se trouve. Mais, on attendra de voir la réaction des uns et des autres.
La revalorisation annoncée intervient aussi à un moment où le gouvernement fait face aux revendications corporatives. Les différents corps professionnels sont dans une logique de réclamation des statuts spéciaux. Les enseignants, les journalistes, les agents de sécurité pénitentiaire et j’en oublie, ont battu le pavé à plusieurs reprises pour réclamer de meilleures conditions de travail. Une revalorisation suffirait-elle à satisfaire ces agents ? Si tel est le cas, elle permettra de décristalliser les tensions et de s’attaquer aux priorités de construction de la Nation.
En décidant de s’attaquer à la vie chère par la diminution des produits de grande consommation, le gouvernement a posé un acte fort louable. Mais, cela n’est pas de nature à absoudre les multiples problèmes des Burkinabè que sont le coût exorbitant du loyer, de l’électricité, de l’eau et de la communication, de l’éducation, de la santé, etc. Quand le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Arthur Patiendé Kafando, parle de maîtrise des prix, il doit résolument se pencher sur les problèmes sus-cités qui font que la plupart des Burkinabè tire le diable par la queue. L’essentiel du salaire est d’ailleurs destiné à payer les notes salées de la Sonabel, de l’Onea, de soins de santé, etc. Aussi, il est d’une impérieuse nécessité que des solutions soient trouvées à ces problèmes, car le tout n’est pas d’augmenter les salaires. L’Evangile selon Saint Luc ne pourra satisfaire le maximum des Burkinabè que s’il prend en compte cet aspect, à notre sens très important .
La Rédaction

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