L’ampleur de la crise sécuritaire que traverse actuellement le Burkina Faso de cristalliser les débats autour d’une nécessaire implication des sécurocrates du régime COMPAORE, aujourd’hui, voués aux gémonies, et pour la plupart incarcérés, suite au procès controversé du putsch manqué de 2015.
Face à la déroute que subissent depuis quelques années les Forces de défense et de Sécurité, dont la stratégie du haut commandement a fini par trahir l’incapacité à confronter une guerre de type asymétrique, la récente condamnation, le 02 Septembre dernier, en même temps que le Général Djibril BASSOLE, à 20 ans de prison, avait été interprétée par une partie de l’opinion publique comme une erreur monumentale du régime actuel.
‘’Le métier de journaliste implique l’investigation’’
Alors que beaucoup au Burkina Faso, estiment plus qu’urgent la libération de ces stratèges, qui pendant 27 ans, auront permis au pays des hommes intègres de demeurer un havre de paix et de stabilité, le journal en ligne, Nordsudjournal révélait ce Mardi 08 Septembre, la sollicitation dont serait l’objet le général DIENDERE, dans le traitement des profils des chefs djihadistes qui ont émergé ces dernières années dans la zone frontalière entre le Burkina et le Mali.
Cette information publiée dans les colonnes de Netafrique, a visiblement soulevé un tollé de quelques internautes, qui dénonçaient la vulgarisation d’une information sensible, relevant de la seule souveraineté du peuple Burkinabè et de ses dirigeants.
Si cette lecture des choses peut se justifier pour cause de secret défense, il demeure cependant indéniable que le métier de journaliste peut impliquer la conduite d’investigations, justement sur des sujets de nature sensible, comme c’est d’ailleurs le cas en Occident.
Certes, il appartient aux tenants du pouvoir de protéger la confidentialité de leurs actions souterraines, mais en révélant cette information, c’est un changement de cap que ce média aura imposé dans l’appréhension du conflit armé qui menace de soustraire la quasi-totalité du territoire Burkinabè du contrôle de l’état. Jusqu’à présent, les partisans du parti au pouvoir, ont constamment indexé les ténors de l’ancien régime du CDP, comme étant les véritables commanditaires de l’impasse sécuritaire dans laquelle se trouvent les dirigeants actuels, eux-mêmes, ayant été au cœur du système qu’ils pointent du doigt aujourd’hui.
‘’Décomplexer la réconciliation nationale’’
Cette volonté indécrottable de noyer l’incompétence du pouvoir en place par des accusations tendancieuses, pourrait, au cas où cette information s’avérait, changer la donne, et décomplexer l’incontournable réconciliation nationale, qui semble être la clé de voûte pour faire reculer l’ogre djihadiste qui s’est emparé de ce pays Sahélien.
Déjà trois ans que le Burkina est à l’agonie, et ce alors qu’aucune solution viable ne pointe à l’horizon, toutes les initiatives internes ou sous-régionales ayant désespérément échoué. Le pouvoir actuel n’a aucune stratégie lisible dans la gestion de la crise, le G5 Sahel est acculé jusque dans ses derniers retranchements, l’hydre djihadiste embrase toute la zone Sahélienne, depuis le Nord du Nigéria jusqu’aux confins du Burkina, en passant par le Mali où l’état ne doit son salut qu’à la seule présence des forces Françaises de l’opération Barkhane, appuyées par les casques bleus de la MINUSMA et la Mission d’entraînement militaire de l’Union Européenne, EUTM, qui quoiqu’impopulaires, sont indispensables à la survie de l’état Malien.
Dans ce contexte de pourrissement général, l’éventualité d’une implication des Généraux, actuellement sous les verrous, pourrait rassurer et défoncer la porte de l’histoire, pour assouplir la méthode ‘’Rock’’.