Le dermatologue, nous sommes nombreux à le définir ainsi, est le médecin de la peau. Pas seulement que ça, dira le Professeur Adama Traoré l’un des premiers dermatologues du Burkina, par ailleurs président d’honneur de la Société burkinabè de dermatologie-vénéréologie, d’esthétique et de cosmétique (SOBUDEC). « Il faut savoir que les dermatologues sont également des vénérologues. Cela veut dire qu’ils s’occupent de la beauté, des soins, traitent les maladies de la peau, des muqueuses, des cheveux et des ongles. Donc tout ce qui est entrée du nez, de la bouche du vagin, des yeux… on s’en occupe avec les autres spécialistes afin qu’elles soient vraiment de bonne qualité en présentation.
La vénérologie concerne toutes les infections sexuellement transmissibles qui sont des affections dont les dermatologues s’en occupent. D’ailleurs au temps de la syphilis, on appelait les dermatologues des dermatologues syphiligraphes.
Mais on s’est redu compte qu’il fallait élargir pour qu’ils s’occupent globalement des infections sexuellement
transmissibles ». Voilà donc toute l’importance de ces spécialistes qui malheureusement ne sont pas en nombre suffisant au Burkina.
En effet, le pays des Hommes intègres ne compte que 29 dermatologues pour une population d’environ 20 millions
d’habitants. Cela sous-entend qu’il y a des régions qui ne disposent pas d’un seul dermatologue. Pourtant l’idéal serait
d’avoir un dermatologue pour 200 000 à 500 000 habitants. C’est pourquoi depuis sa création en 2105, la SOBUDEC mène diverses actions pour se faire connaître et pour susciter la vocation du métier aux jeunes médecins.
Le congrès qui s’est ouvert vendredi à Ouagadougou va aussi permettre de réfléchir à de nouvelles méthodes de soins. Le thème de cette rencontre dédiée aux spécialistes de la peau est en effet, «La dermatologie au Burkina Faso : état des lieux, opportunités et perspectives à l’ère du numérique ». Selon le Pr Niamba Pascal, président de la SOBUDEC, cette réflexion est plus que nécessaire. « Ce thème s’est imposé à nous car nous pensons que la dermatologie n’est pas très bien connue dans notre milieu, même si les besoins de prise en charge des maladies de la peau sont d’actualité.
En plus, nous (dermatologues : ndlr) sommes en nombre insuffisant. Notre spécialité, c’est voir les lésions de la peau, se prononcer, et s’il y a lieu, faire des investigations pour avoir les diagnostics et les soins. A travers la télé dermatologie, c’est à dire, la télé expertise, il s’agira d’utiliser l’image pour donner des informations afin d’aboutir à un diagnostic et élargir
l’offre de soins aux populations qui n’ont pas de dermatologues en leur sein », a t-il expliqué.
Une conférence inaugurale sur la pratique de la dermatologie au Burkina, des panels, des échanges sur des cas pratiques et une Assemblée générale sont au programme de cette rencontre.