C’est un véritable acharnement. Et les pauvres populations payent un lourd tribut.
En l’espace de moins deux semaines, une vingtaine de compatriotes ont péri sous les mains ensanglantées de ces gens dont on n’arrive toujours pas à percer leurs desseins. Zimtenga est le dernier sur leur macabre liste, une dizaine de citoyens ont été massacrés, froidement.
Ce week-end, cinq membres d’une même famille ont été unis dans la mort. Il ressort même qu’un certain homme, dont le corps aurait résisté aux morsures des balles de fusil, a fini par être pendu.
C’est la preuve, une fois de fois plus, que ces attentats sont ciblés. Ils font certainement partie de ces hommes et femmes qui ont accepté risquer leurs vies pour aider les forces armées nationales dans leur quotidienne et sans merci contre ces bandits armés qui veulent aliéner la liberté des Burkinabè et les placer sous leur joug infernal.
La tactique a une double mission. Enrayer ceux qui leur causent du tort en aiguillonnant la main lourde et destructrice des «boys» burkinabè et ensuite, semer le doute dans la tête de ceux encore qui sont toujours dans la posture d’informateurs et de combattants pour la liberté.
Conséquence parallèle de ce harcèlement meurtri, la peur envahit le cœur de centaines d’habitants de ces localités qui finissent par prendre le bus désolant de cet exode qui n’en finit pas de remettre en cause la cohésion nationale et éprouve davantage la stratégie de lutte. Car, au moment où les cloches de la rentrée scolaire vont sonner ce 1er octobre 2019, c’est un autre casse-tête qui va se poser aux autorités en charge de l’éducation, mais aussi à l’ensemble des Burkinabè.
Où vont crécher ces centaines d’enfants dont les écoles ont été réquisitionnées pour abriter les «réfugiés internes» ? Où les centaines d’enfants qui ont embarqué aussi dans la pirogue de la fuite vont-ils poursuivre leur cursus scolaire ? Comment faudra-t-il nourrir toutes ces bouches qui ont fui leur habitat normal ?
Et comment combler le manque à gagner de creusé par la cessation des activités que ces hommes et femmes menaient à l’endroit qu’ils considéraient comme leur «chez soi» ? Car la guerre qu’a imposée cet ennemi au Burkina Faso, n’a pas de front : ni en face, ni en-dessous, ni en-dessus, elle est partout et nulle part et frappe indistinctement civils et Forces de l’ordre. Désormais, il y a des localités où une semaine sans attaque meurtrière relève du miracle : Toéni, Tongomaél, Dablo et Zimtanga !
Moins d’une semaine après le 74e sommet de l’ONU et la réunion spéciale sur le Sahel, codirigée par le président du G5-Sahel Roch Kaboré et son homologue du Mali IBK, la tache de sang permanente de Zimtanga, qui vient en rajouter à d’autres pathos, est une bravade des terroristes pour montrer leur détermination morifère.
Reviennent alors en boucle dans les esprits les questions suivantes : Que veulent-ils au Faso ? Qui sont-ils ? Ne peut-on pas négocier avec eux ? La solution est claire : elle ne peut plus être totalement militaire.
En attendant de savoir que faire de cette marre de sang, il est urgent désormais de boucher la source de l’hémorragie. Le Centre-Nord est en train de subir la furie de ces «gens» aux desseins véloces. C’est vrai que le Premier ministre Christophe Dabiré assure que les «enfants» se battent sur le terrain, qu’ils sont vaillants.
Il n’y a aucune espèce de doute sur cette bravoure sur le front des «boys». Mais on se demande juste pourquoi l’opération «Ndofou» n’arrive pas à déraciner le mal et ses entrailles comme l’opération «Otapuanu» l’a fait en foudroyant les terroristes qui se cachaient dans les forêts beaucoup plus denses que la savane du Centre-Nord. Il faudra y trouver une réponse. Ça urge.